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Fadela Amara à Vaulx : peu d’annonces précises mais une action concentrée sur deux niveaux de territoires.
Education : des "systèmes de tutorat" pour les collégiens et lycéens et des "banques de stages" pour les quartiers prioritaires

22 janvier 2008

Extrait de "Yahoo.com" du 22.01.08 : Amara veut se concentrer sur une centaine de quartiers et y créer 45.000 emplois

VAULX-EN-VELIN (AFP) - Fadela Amara a "proposé" mardi à Vaux-en-Velin (Rhône) de "concentrer les moyens" du plan "Espoir Banlieue" sur une centaine de quartiers "les plus difficiles", en y créant notamment plus de 45.000 emplois en trois ans, avant la présentation détaillée du plan début février par Nicolas Sarkozy.

"Pour éviter le saupoudrage des crédits, il faut se concentrer sur l’essentiel, les quartiers prioritaires (...), les quartiers les plus difficiles, une centaine environ qui nécessitent de la réparation et du suivi", a dit la secrétaire d’Etat à la Ville devant un parterre d’un millier d’habitants des quartiers. Jusqu’à présent, Mme Amara avait évoqué une action sur une cinquantaine de quartiers.

"Je ne veux plus de territoires perdus pour la République, je ne veux plus de trouille dans nos quartiers populaires", a-t-elle ajouté.

Fixant les priorités au nombre de trois —emploi, éducation et désenclavement—, Fadela Amara a annoncé qu’elle "proposerait des dispositifs pour créer plus de 45.000 emplois en trois ans et réduire, dans le même temps, de 40% le chômage des jeunes en banlieue".

Mme Amara, qui n’a fait que des "propositions" sans en chiffrer le coût, a aussi déclaré qu’elle demanderait au président de la République d’"engager des actions ambitieuses et innovantes en faveur de garde d’enfants (...) pour permettre aux mères de travailler et créer 2.500 emplois en trois ans pour celles qui veulent valoriser leurs acquis et expériences".

Concernant l’éducation, elle a préconisé un "suivi personnel" pour chaque collégien et lycéen par des "systèmes de tutorat", et la mise à leur disposition d’une "banque de stages" dans les quartiers prioritaires.

Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, elle a proposé que la "priorité soit donnée au désenclavement des quartiers relevant de la politique de la Ville".

Dans un message transmis lors de la réunion, sous le chapiteau Charlie Chaplin de Vaulx-en-Velin, le ministre du développement durable, Jean-Louis Borloo, l’a assurée de son soutien. "Tu peux compter sur nous, on financera le désenclavement dans le cadre du Grenelle de l’Environnement", lui a-t-il dit, avant d’ajouter : "vas-y à donf, on sera toujours avec toi !".

Mme Amara a réitéré en outre sa proposition de "faire du tandem préfet-maire le pivot d’une nouvelle gouvernance" pour une "politique sur mesure". "Cela veut dire plus de pouvoirs pour les uns et les autres, plus de déconcentration de crédits", a-t-elle ajouté.

Elle a affirmé que le chef de l’Etat "prononcera un discours fort" tenant compte de "la contribution collective" lorsqu’il "détaillera lui-même les premières mesures phares de cette nouvelle politique" le 8 février prochain.

Répondant aux voeux des maires de banlieue, dont un certain nombre étaient présents, elle a souhaité "une réflexion sur la question de la solidarité financière entre les communes".

Plus d’un millier de personnes —associations et habitants des quartiers— étaient présents à cette réunion ouverte par la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin.

L’association AC-LeFeu, qui conteste la légitimité de Mme Amara et n’était pas invitée, a dû forcer le passage pour pouvoir assister aux discussions.

"C’est bien beau tout ce qui se dit mais on fait encore une fois des constats, on ne s’attaque pas aux causes. On nous a annoncé un milliard pour 50 quartiers prioritaires mais qu’est-ce-qu’on dit au 51ème ?", s’était exclamé, avant le discours de Mme Amara, Mohamed Mechmache, porte-parole de l’association.

Par Anne-Marie LADOUES AFP

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Extrait de 20 minutes.fr du 22.01.08 : Les grandes lignes du plan banlieue : le discours d’Amara sonne creux.

Fadela Amara a livré quelques aspects imprécis du plan banlieue. Tensions et mésententes avec sa hiérarchie se sont fait sentir tout au long de la journée.

Peu de précisions et aucun détail sur les modalités d’application des mesures : dans son discours sur le plan Espoir-Banlieue à Vaulx-en-Velin, Fadela Amara n’a dessiné qu’un vague contour du projet. La secrétaire d’Etat à la Ville l’avait annoncé mardi dans le Parisien, Nicolas Sarkozy présentera lui même le plan le 8 février. Fadela Amara est donc restée dans le vague.

Parmi les mesures annoncées figure la création de 45.000 emplois dans les banlieues en trois ans. Objectif : réduire le chômage de 40% dans les quartiers difficiles.

Fadela Amara a également affirmé vouloir « ne travailler que sur deux niveaux de territoires. Au premier niveau, les quartiers les plus difficiles, une centaine (dont la liste n’est pas encore connue) environ qui nécessitent réparation et suivi. C’est là qu’il faut concentrer nos moyens ». A « un second niveau, a-t-elle ajouté, il faudra faire de la prévention » sur « les quartiers qui rencontrent des fragilités ».
A combien faut-il chiffrer les mesures ? La secrétaire d’Etat ne l’a pas précisé.

Bilan difficile pour Fadela Amara

Avant elle, sa ministre de tutelle, Christine Boutin s’est également exprimée. La ministre du Logement et de la Ville a fait ses propres propositions sur les banlieues, cour-circuitant ainsi sa subalterne. La tension entre les deux femmes était palpable, elles sont d’ailleurs arrivées par des portes différentes et ne se sont que brièvement entretenues.
« Voilà une ministre qui n’est pas soutenue », a réagi Claude Bartolone, député PS de Seine-Saint-Denis.
Un sentiment partagé par les manifestants réunis mardi devant le centre culturel de Vaulx-en-Velin qui scandaient : « Fadela manipulée par l’Etat ».

Interrogée sur France Inter mardi matin, la secrétaire d’Etat se disait pourtant « sereine » avant son discours. « Fadela c’est bien mais le président qui parle des cités, politiquement c’est mille fois mieux », avait-t-elle également déclaré dans le Parisien. Au terme de cette journée, sa marge de manœuvre au sein du gouvernement semble bien mince.

Anne Dory

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