> V- ACTEURS (la plupart en EP) > Préfets des études > Séminaire OZP des préfets des études (1er déc. 2012). Table ronde

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Séminaire OZP des préfets des études (1er déc. 2012). Table ronde

5 décembre 2012

Séminaire OZP des préfets des études. 1er décembre 2012

TABLE RONDE

Participaient à cette table ronde
Julien Destefanis, préfet des études, ex-professeur supplémentaire au même collège Jules Romains de Nice
Patrick Picard, directeur du Centre Alain Savary (IFE)
Pascal Sientzoff, chargé de mission académique éducation prioritaire, CAREP de Reims

 

Intervention de Julien DESTEPHANIS

Ma mission actuelle de préfet des études est dans la continuité de celles que j’ai exercées auparavant :
2007 : professeur référent de Lettres sans lettre de mission, attaché à un centre du dispositif relais (disparu depuis) ;
2008-2009 : professeur référent mais avec une lettre de mission orientée vers l’accompagnement des enseignants débutants et l’IUFM. Mais dans cette académie très attractive, on ne trouve pratiquement pas de débutants en éducation prioritaire ? J’ai donc travaillé surtout avec les stagiaires.
2010 : attaché à l’internat d’excellence de Nice, où je travaillais surtout le soir ;
2011 : préfet des études au collège Jules Romain à Nice avec deux lettres de mission, l’une de préfet des études et l’autre de professeur référent, ma mission de préfet s’ajoutant à mes 18h de l’autre.
Ma mission de préfet porte notamment sur le lien interdegrés et interniveaux et je siège au comité exécutif du réseau où je suis amené à rencontrer l’IEN.
Il existe 6 réseaux ECLAIR dans l’académie, mais l’an dernier j’étais le seul préfet des études
J’apprécie ma dernière fonction car elle m’a permis de sortir du cadre disciplinaire dans lequel me confinait ma mission de référent et je peux travailler avec de nombreux collègues qui auparavant m’ignoraient.

Ci-dessous le diaporama de cette intervention

 

Intervention de Pascal SIENTZOFF

J’anime le CAREP de Reims depuis avril 2012 (suite d’une vacance de poste de 8 mois).
Je suis entré tardivement à l’éducation nationale et ai été nommé, sur ma demande, en ZEP, à Reims.
Dans cette petite académie composée de quatre départements (qui correspondent à la région de programme et se situant au 6ème rang des régions les plus défavorisées) se pose la question des « ZEP rurales » et de leur identité par rapport aux réseaux urbains (la ville de Reims est très demandée) ou péri-urbains.
 !, j’ai longtemps cherché où était le « national » dans l’Education nationale.

L’académie de Reims compte 25 RRS et 4 ECLAIR.

J’ai eu des difficultés à obtenir un poste de référent car les textes ne prévoyaient pas qu’on puisse postuler dans son établissement... Le passage en RAR a été très difficile. Puis le collège RAR est passé en ECLAIR

Dans mon établissement, le passage en réseau ECLAIR s’est accompagné de l’arrivée d’un nouveau principal, dynamique et travaillant de manière collective.
Comme on pratiquait déjà l’expérimentation dans le cadre de l’article 34, le passage à ECLAIR s’est fait plus aisément. Après maintes polémiques sur le vocable de « préfets des études », nous avons réussi à faire admettre que cette bataille n’avait aucune importance et nous avons trouvé une articulation entre « professeur référent » et « préfet des études » dans nos modalités de fonctionnement. Les deux missions se sont superposées et chaque « préfet » a reçu une lettre de mission composée de deux parties, une commune à chacun sur les missions génériques des « préfets », l’autre spécifique à chaque « préfet ». Ces lettres de missions, établies après concertation entre les « préfets » en équipe et l’équipe de direction, ont été proposées au conseil pédagogique puis ont été adoptées par le CA.

Entre-temps, le poste de responsable du CAREP s’est trouvé libre. Le poste m’a intéressé : j’y ai vu la possibilité d’impulser une dynamique de formation pour les personnels sur le terrain (mon expérience et surtout le manque de formation et de cohésion dans le dispositif m’ont largement motivé). Le nouveau recteur désireux de parfaire le pilotage de l’académie a réorganisé ses services. Le CAREP est intégré à la Délégation Académique à la Pédagogie (DAP)

Le CAREP est un centre de ressources pour l’ensemble des acteurs de l’éducation prioritaire, y compris pour les responsables académiques. Il a pour missions
 d’assurer la diffusion de l’information et l’accompagnement des enseignants par l’analyse et la mutualisation des pratiques pédagogiques,
 d’assurer la veille « pédagogique » et la publication des initiatives et innovations intéressantes.
 de favoriser la mutualisation et la contractualisation de projets avec la recherche et l’Enseignement Supérieur
 d’aider à l’analyse des besoins, à la résolution de problèmes
 d’aider au projet de zone et la contractualisation.
 d’apporter une aide à la décision de tous les responsables, Recteur, Inspecteur d’Académie, responsables des ZEP et des REP, chefs d’établissements, par un traitement et une mise en cohérence des données, une analyse des indicateurs, la mise en place et le suivi de tableaux de bord.

Pour les enseignants :
 favoriser la mise à disposition de ressources documentaires par l’intermédiaire du réseau CDDP/CRDP (ressources documentaires comprenant livres théoriques et manuels plus directement pratiques)
 collecter par niveau ou par cycle et mettre à disposition des outils pédagogiques, (mutualisation d’outils)
 inciter, avec les équipes de circonscription et les équipes de pilotage, à la mise en place de personnes ressources (tuteurs) : enseignants expérimentés et reconnus pouvant aider les néo titulaires
 faire le point de l’accueil des nouveaux arrivants et l’organiser là ou il n’est pas mis en place

Pour les équipes de pilotage
 permettre la communication des équipes de pilotage entre elles leur permettant
de connaître le travail des autres ZEP (priorités choisies, actions menées, difficultés et réussites etc…)
d’échanger et de réfléchir ensemble autour de thèmes définis ensemble
 sur certains de ces thèmes, favoriser la recherche action en lien avec l’INRP et l’IUFM
 rechercher et mutualiser des outils favorisant le pilotage (en fonction des besoins exprimés : évaluation, suivi des actions, organisation de stage ZEP, liaison 1er et 2ème degré etc…)
 rechercher et mutualiser les actions intéressantes ou innovantes
 favoriser la formation des équipes de pilotage

Pour le pilotage académique :
 Rendre compte régulièrement du travail effectué et traduire le travail de réflexion et d’échanges mis en place avec les ZEP en questions, propositions devant le groupe de pilotage académique.

 

Intervention de Patrick PICARD

Patrick Picard présente le séminaire de recherche organisé par le Centre Alain Savary (IFE) avec l’aide de la DGESCO et destiné à analyser les pratiques professionnelles des préfets des études.

Pendant plusieurs mois, des préfets des études ont rempli des carnets de bord relatant leur activité réelle, leurs réussites et leurs difficultés, les questions qu’ils se posaient en découvrant leurs nouvelles fonctions. Au cours de plusieurs séminaires, le groupe a été amené à rédiger des synthèses et des témoignages qui constituent autant de points de vue sur leur activité réelle. Merci notamment à Stephanie Azaïs, Julien Destefanis, Jacky Castel, Romain Perron, Gautier Scheifler, Marie-Astrid Larmoyer, Geneviève Kohl et Cyril Harmel sans l’engagement desquels ce travail n’aurait pu voir le jour. Ce travail est de nature a mieux faire comprendre l’impact réel de ces nouvelles fonctions, les modifications qu’elles apportent dans la vie des établissements, et permet de dégager les marges de progrès pour contribuer à prendre en charge les difficultés scolaires des élèves.

Le sommaire général

Les trois grandes parties (projetées sur écran) :
Des tâches
Des problèmes professionnels
Des dilemmes

Un texte : "Préfet des études. Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain…"

Voir le tableau de synthèse avec l’ensemble des liens

Commentaires : ce travail a été construit à travers une série de séances successives de brain-storming.
La répartition en 4 fonctions a été faite par une universitaire de Nice à partir des carnets de bord des stagiaires.
Les profils apparaissent très diversifiés, selon des dominantes.
Les problèmes professionnels débouchent sur des « dilemmes ». Un dilemme ce n’est pas une solution, c’est une tension ; il faut « travailler avec »..

En conclusion : On ne change pas un métier sans associer les professionnels.
L’autonomie des établissements doit être accompagnée d’un pilotage ; sinon c’est la jungle. Le pilotage sauvage qui a été pratiqué récemment dans l’esprit du libéralisme mais sous la forme d’injonctions a entrainé de la souffrance pour les acteurs.
Les métiers intermédiaires sont des métiers en constitution. L’essentiel est d’abord de comprendre les dilemmes professionnels des autres acteurs. il faut pour cela créer des « espaces de controverse », y compris entre enseignants. Mais cet apprentissage demande du temps.

Débat
Un préfet des études ancien CPE en Seine-Saint-Denis explique combien ce travail précédent qui l’obligeait à user de répression était "fatiguant". La relation du préfet avec le CPE n’est pas simple. Le préfet doit impliquer le CPE.
Il y a « des » préfets et pas « un » préfet, tellement les tâches et missions sont différentes de l’un à l’autre.

Sur le vocable de « préfet des études », l’universitaire qui a participé à l’observation du séminaire IFE souligne que le simple fait de l’utiliser provoque des tensions, mais que celles-ci s’apaisent quand on revient au contenu du métier.

Une participante qui a travaillé avec des parents d’origine immigrée fait remarquer combien cette appellation est perçue par eux avec méfiance en raison de la confusion avec la Préfecture.

Répondre à cet article