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Un rapport à Manuel Valls sur le métier de "coordonnateur de prévention et de sécurité" analyse l’implication, "très variable", de l’Education nationale

28 février 2013

Dans un rapport inédit, qui a été remis le 24 janvier 2013 au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, la mission permanente d’évaluation de la politique de prévention de la délinquance passe au crible le métier de « coordonnateur de prévention et de sécurité », véritable « homme-orchestre » du partenariat local dont elle souligne la « grande utilité ». Le rapport, qui a été remis au ministre de l’Intérieur, préconise 18 recommandations pour développer la formation, renforcer la légitimité et mieux reconnaître les professionnels.

Extrait de la lettre d’IRDdsu : "Partenariat local de sécurité : un rapport inédit dresse le portrait des "coordos" sur La Gazette.fr

EXTRAIT

2.1.3.4. L’éducation nationale (pp.41-43)

Il ressort des entretiens que la mission a eus avec les coordonnateurs que leurs
appréciations sur l’implication de l’éducation nationale dans les instances partenariales étaient très variables d’un site à l’autre.
Le fonctionnement de l’éducation nationale repose en effet de plus en plus
délibérément sur la capacité d’"autonomie » des établissements du second degré
 ceux où la politique de prévention semble la plus nécessaire.
Ce ministère s’est organisé pour prendre en charge lui-même une part essentielle
des actions de prévention en interne :
- d’abord, par la structuration même du fonctionnement de chaque établissement, qui intègre un "Service de Vie Scolaire » suivant aussi bien les incivilités internes que l’absentéisme (qu’on aurait tort de confondre avec une situation de prédélinquance, car de nombreux lycéens combinent études et « petits boulots » en particulier en enseignement professionnel) ;
-puis, par la création depuis quelques années d’« Equipes Mobiles de Sécurité
 » (E.M.S), équipes mises à disposition des établissements en tant que de besoin
pour des opérations de courte durée, de plus en plus tournées vers la prévention ;
- ensuite, parce que de nombreux départements ont signé une "convention
 » spécifique visant à la prévention (préfet/procureur/directeur des services
départementaux de l’éducation nationale et, selon les cas, le conseil général), convention qui assure une circulation transparente des informations entre les
parties mais qui ne concerne pas les collectivités territoriales locales ;
- enfin, parce que la préoccupation est constante, de récentes mesures (2011,
2012) ont mis en place de nouveaux « dispositifs de responsabilisation » à la
place des sanctions (travail en convention au profit d’une association) ou dégagé
des moyens pour 500 « Assistants de Prévention et de Sécurité » déployés dans les
établissements « sensibles » dès la fin de l’année civile 2012.

On peut dès lors mieux comprendre que, pour les coordonnateurs des CLSPD, l’action de l’éducation nationale semble parfois manquer de lisibilité ou d’implication.
En réalité, outre la forte diversité des situations, les « cadres » de l’éducation qui
participent aux CLSPD y apportent le plus souvent soit le témoignage de la situation des établissements, soit l’état des directives formulées et des dispositifs attendus par leur propre hiérarchie, priorisant dès lors l’action au sein d’un système éducatif posé comme (un peu) « parallèle ».
Ainsi, par exemple, les « conventions » prévoient des transferts d’informations et, pour certains parquets, le « retour » de décisions sur les « signalements », ce qui donne par là même une grande efficacité au système, mais peut laisser, de l’extérieur, une impression d’opacité.

La mission a rencontré, au cours de ses visites, plusieurs acteurs de l’éducation nationale (équipes de direction départementale, inspecteurs de l’éducation nationale, chefs d’établissement) dont l’implication dans les instances partenariales des LISPD était très inégale.
Certains chefs d’établissement très engagés invitent le coordonnateur à participer
aux comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté, aux commissions éducatives, et participent eux-mêmes à des groupes de travail de leur CLISPD (ex. soutien aux élèves exclus) alors que d’autres, plus distants ou moins informés, ne participent pas aux réunions auxquelles ils sont invités, voire ne connaissent pas le coordonnateur...

Au niveau départemental, la mission a pu constater par exemple, que, dans certains cas, aucune politique d’impulsion ou de suivi des CLISPD n’a été élaborée par les
responsables territoriaux de l’éducation nationale en dehors de la seule désignation de représentants locaux du directeur des services départementaux. Ces correspondants désignés pour participer aux travaux des instances partenariales, dans ces cas, ne disposent pas d’instructions spécifiques claires et ne sont jamais réunis pour échanger sur les attentes des CLISPD ou pour en faire un bilan. Dans d’autres cas, des éléments de pilotage plus fermes apparaissent.

Le constat est donc double :
- la politique de prévention des établissements scolaires et des responsables académiques atteste d’une indéniable volonté d’adaptation aux évolutions des besoins perçus par les « acteurs de terrain » ;
- le fonctionnement choisi et le mode de pilotage ne participent que partiellement à une coordination dynamique des actions au cœur des territoires, en partenariat local.

Il est indéniable que, même en tenant compte d’une « pente » vers l’autonomie accrue des unités territoriales d’enseignement, c’est au niveau de l’équipe académique
(recteur et directeurs académiques des services de l’éducation nationale) qu’une impulsion et une animation durable peuvent exister.

Recommandation n°3
Impulser une politique de partenariat actif et dynamique entre les acteurs de l’éducation nationale et les coordonnateurs des CLISPD. Dans ce but, faire bénéficier
chaque CLSPD de la présence effective et pérenne d’un représentant de l’autorité académique, muni d’une feuille de route et devant rendre compte des thèmes et travaux des CLISPD.

Source la Gazette des communes

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