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Colloque SNUIpp Education prioritaire : Deux enquêtes du SNUipp auprès des enseignants sur "Plus de maîtres que de classes" et sur les allégements de service des PE

27 janvier 2017

Le communiqué du SNUipp :

Le SNUipp-FSU a organisé en juin 2016 deux enquêtes visant à interroger les enseignants sur deux mesures mises en œuvre dans l’éducation prioritaire dans le cadre de la loi de refondation : le dispositif « Plus de maîtres que de classes » et l’allègement de service en REP+.

Concernant le « Plus de maîtres que de classes », 672 enseignants des 6739 écoles labélisées REP ou REP+, issus de 67 départements, y ont répondu.

Pour 85% d’entre eux, le dispositif est jugé satisfaisant ou plutôt satisfaisant. La co-intervention dans les classes est la modalité de travail la plus fréquente (70%). Les enseignants surnuméraires interviennent pour 11% sur une à trois classes. A l’opposé, 15% d’entre eux interviennent sur plus de 10 classes, ce qui induit un effet de saupoudrage qui nuit à l’efficacité du dispositif.

Pour 68,5%, l’aide concerne le soutien pendant les apprentissages. Les champs d’intervention des enseignants surnuméraires sont principalement dans le domaine de l’écrit (+ de 60%), du langage (58%), et des résolutions de problèmes (45%). Pour 62% des enseignants, le dispositif permet un meilleur suivi des apprentissages des élèves et pour 59% d’entre eux, une évolution des pratiques professionnelles.

Mais, la formation des enseignants, qu’ils soient en REP ou en REP+, demeure le principal écueil : seul un enseignant surnuméraire sur deux reçoit une formation à la mise en œuvre du nouveau dispositif. Pire, ils ne sont qu’un sur cinq dans l’équipe pédagogique. Si les équipes enseignantes tirent un bénéfice de ce nouveau dispositif, de façon quasi unanime (plus de 90%), elles réclament du temps « pour préparer, analyser et réajuster les actions avec le PDMDQC » mais aussi pour « améliorer l’accompagnement et le soutien » (près de 80%). Pour favoriser le travail en équipe, plus de 47% des enseignants sont favorables à ce que le maître surnuméraire soit choisi au sein de l’équipe.

Concernant l’allègement de service en REP+, 1459 enseignants exerçant dans les 2472 écoles en REP+, issus de 68 départements (soit l’intégralité des départements ayant des REP+), ont participé à l’enquête.

Pour 61% d’entre eux, le dispositif d’allègement de service est jugé satisfaisant ou plutôt satisfaisant, pour permettre la concertation et les temps de formation. Néanmoins, s’il est apprécié positivement lorsque la concertation est placée durant le temps de classe (67%), il l’est nettement moins lorsqu’elle s’effectue en dehors du temps de classe - mercredi après-midi ou après la classe (45%). Cette organisation est ressentie comme une contrainte supplémentaire.

Pour 70% d’entre eux, ce dispositif est l’occasion de réaliser des projets pédagogiques pour la classe et/ou l’école et pour 36% des projets spécifiques en direction des familles. C’est sur le temps de journées complètes d’allègement de service (59%) ou de demi-journées (34%) qu’ils peuvent élaborer ces projets. Cette nouvelle organisation met en exergue une évolution des pratiques professionnelles (59%) avec des relations renforcées au sein de l’école (48%).

Du côté de la formation dans le cadre des 18 demi-journées d’allègement, près de 60% des interrogés jugent la formation insatisfaisante ou très insatisfaisante. Plus de 82% des enseignants concernés réclament davantage de « confiance et d’autonomie pédagogique » ainsi qu’un meilleur accompagnement (81%).

D’une façon générale, il apparaît que ces deux dispositifs donnent satisfaction lorsque les conditions suivantes sont réunies : formation des équipes, accompagnement basé sur la confiance, intervention régulière et conséquente de l’enseignant surnuméraire, allègement sur le temps de classe avec une stabilité des remplaçants. Et lorsqu’ils sont associés et articulés, ils sont bénéfiques pour les apprentissages mais aussi pour le climat scolaire.

Pour le SNUipp-FSU, ce premier état des lieux montre qu’il est indispensable d’évaluer ces dispositifs pour déterminer à quelles conditions ceux-ci sont bénéfiques sur la réussite des élèves. Plus globalement, la politique de l’éducation prioritaire doit être renforcée pour qu’elle profite prioritairement aux plus fragiles et ensuite à tous les élèves.
Paris, le 26 janvier 2017]

 

À l’occasion de ce colloque, le SNUipp-FSU lance aussi un appel « Éducation prioritaire : Transformer l’école pour réduire les inégalités scolaires », soutenu par 47 chercheurs et personnalités du monde de l’éducation.]

Extrait de snuipp.fr du 26.01.17 : Nouveaux dispositifs en éducation prioritaire : où en est-on ?

Les résultats des enquêtes

 

Seuls 14 % des enseignants jugent "insatisfaisant" (ou "plutôt insatisfaisant") le dispositif PDMQDC (Plus de maîtres que de classes), selon les résultats d’une enquête dont le SNUIPP publie les résultats ce 26 janvier. Près de 700 enseignants d’écoles REP ou REP+ (dont un tiers sont sur un poste PDMQDC) ont renseigné le questionnaire à la fin de l’année scolaire dernière. Le syndicat FSU des enseignants du 1er degré montre aussi que plus de 7 fois sur 10, ce maître surnuméraire intervient uniquement dans le cycle 2 (CE-CE) et que, 7 fois sur 10 encore, il intervient dans une seule école, le plus souvent en co-enseignement avec son collègue titulaire de la classe, mais aussi pour prendre des groupes d’élèves, parfois diviser la classe en deux, mais parfois aussi pour mêler les élèves de plusieurs classes.

L’enquête révèle encore qu’un PDMQDC sur deux intervient dans plus de 7 classes. Son premier objectif est de "soutenir les apprentissages", la remédiation n’est le plus souvent pas sa priorité. Il intervient surtout sur l’écrit (production et compréhension), mais aussi sur la résolution de problèmes. En revanche, la grammaire, l’orthographe et la "technique opératoire" sont moins souvent abordées. Sa présence permet surtout "un meilleur suivi des apprentissages", mais aussi "une évolution des pratiques professionnelles".

Ils demandent plus de temps de concertation
Un peu plus de la moitié des PDMQDC (56 %) a bénéficié d’une formation spécifique, mais ce n’est le cas que de 23 % des autres enseignants des écoles concernées. Ils demandent aussi majoritairement plus de temps "pour préparer, analyser et réajuster les actions" avec leur collègue surnuméraire.

Le SNUIPP a conduit une seconde enquête sur les "allègements de service" en REP+ (18 demi-journées par an, soit deux semaines).
Quelque 1 500 enseignants y ont répondu et ils sont majoritairement satisfaits (61 %), un taux qui baisse de 8 points lorsque les concertations ont lieu le mercredi après-midi ou le soir. Ces temps sont d’abord consacrés aux projets pédagogiques et aux projets ciblés sur les élèves en difficulté, mais aussi aux relations avec les parents, à des projets avec les autres écoles ou des partenaires. A 60 %, les enseignants estiment que ces temps libérés contribuent à faire évoluer leurs pratiques professionnelles et à 50 %, à renforcer les relations au sein de l’école. En revanche, ils jugent sévèrement (57 %) les formations délivrées dans ce cadre, leurs thèmes sont imposés et ne correspondent pas à leurs besoins.

Extrait de touteduc.fr du 26.01.17 : Les enseignants satisfaits du "Plus de maîtres que de classes" mais demandent plus de temps de concertation

 

Voir aussi

Un appel du SNUipp pour l’Education prioritaire est signé par 46 chercheurs et personnalités (dont le président de l’OZP)

Colloque du SNUipp sur l’éducation prioritaire (26 janvier 2017) : Le compte rendu du Café pédagogique

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