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Non-titulaires : les enseignants jetables de l’Éducation nationale
Le recrutement d’enseignants non-titulaires va bon train, comme le montrent les fameux job datings d’enseignants contractuels organisés dans plusieurs académies en ce mois de juin. Critères de recrutement peu clairs, renouvèlements de contrats aléatoires, formation très insuffisante, ces enseignants précaires subissent une gestion pour le moins hasardeuse des recrutements par l’Éducation nationale. Peu convaincus que cette tendance s’inverse prochainement, certains d’entre eux dévoilent ici les dessous de leurs conditions de travail.
[...] Valentin Longuet et Violette Vauloup,
étudiants en journalisme à l’IUT de Lannion (Côtes-d’Armor)
Pourquoi une enquête sur les non-titulaires de l’Éducation nationale ?
Valentin Longuet : Avant d’avoir obtenu son concours du second degré, mon compagnon a été maitre-auxiliaire de l’enseignement privé pendant plus de six ans. J’ai eu beaucoup de retours sur les conditions de travail, les paradoxes, les manquements de ce statut. C’est aussi ce dernier qui nous a longtemps mis dans une précarité financière et géographique. J’ai voulu conjuguer mon travail de journaliste et cette réalité à la fois si proche et si éloignée. Cette enquête m’a permis de voir le monde enseignant (et les milliers de professionnels qui le font vivre) autrement. Deux questions m’ont guidé tout au long de cette enquête : quelle est l’ampleur de ce phénomène et pourquoi maintenir ces statuts ? Selon moi, notre travail y a largement répondu.
Violette Vauloup : Nous sommes convaincus que la multiplication des enseignants non-titulaires s’inscrit dans une transformation plus globale de l’école. À travers notre enquête, nous avons cherché à comprendre en quoi la précarisation croissante d’une partie du corps enseignant répond à une logique de rentabilité et de privatisation des services publics.
Extrait de cahiers-pedagogiques.com du 16.06.22