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Pourquoi les enfants d’immigrés réussissent mieux à l’école que les autres
Les enfants d’immigrés obtiennent moins souvent le bac que les enfants dont les parents sont nés en France. Mais si on tient compte de leur milieu social, ils réussissent mieux.
À milieu social équivalent, les enfants d’immigrés, dont les parents sont donc nés hors de France, réussissent mieux que les enfants dont les parents sont nés en France, indique une étude du ministère de l’Éducation nationale [1] qui a suivi la scolarité d’enfants entrés au collège en 2007 et qui ont passé le bac en 2014. Pour une raison principale : les parents qui ont migré, quel que soit leur pays d’origine, ont des attentes particulièrement fortes pour leurs enfants.
En apparence, les enfants d’immigrés réussissent nettement moins bien que les autres. Ainsi, 61 % des garçons enfants d’immigrés d’Afrique subsaharienne et 64 % de ceux du Maghreb obtiennent le bac, contre 76 % des garçons dont les parents sont nés en France (tableau 1) [2]. Seuls les enfants dont les parents sont originaires d’Asie font mieux.
Ces chiffres bruts par pays d’origine sont trompeurs : selon que leurs parents sont immigrés ou non, les enfants ne vivent pas dans les mêmes milieux sociaux et ne sont donc pas à égalité face à l’école. Plus de la moitié des enfants d’immigrés – les deux tiers pour les enfants d’origine portugaise ou turque – ont une mère [3] sans diplôme, contre 11 % des enfants dont les parents sont nés en France (tableau 2). Ce facteur est d’autant plus important que, dans notre pays, l’origine sociale joue un rôle plus grand dans la réussite des élèves que dans la plupart des autres pays.
[1] [1] « Trajectoires scolaires des enfants d’immigrés jusqu’au baccalauréat : rôles de l’origine et du genre », Yaël Brinbaum, in Éducation & formations n° 100, décembre 2019.
Extrait de inegalites.fr du 23.03.23
Le Sénat réagit au rapport de la cour des comptes sur les élèves allophones
A la suite de la publication du rapport de la cour des comptes sur la scolarisation des élèves allophones, le Sénat retient quatre constats – partagés par le rapporteur spécial de la mission « Enseignement scolaire » Gérard Longuet.
« Premièrement, la scolarisation de ces élèves est mal connue, les données concernant les élèves comme les professeurs n’étant pas consolidées et ne permettant pas réellement d’évaluation tout au long de la scolarité.
Par ailleurs, la scolarisation en unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A), si elle permet un accompagnement individualisé de l’élève qui doit être salué, revient à concentrer l’essentiel des efforts sur les deux premières années de scolarisation.
En outre, le cadre réglementaire de la politique de scolarisation des élèves allophones est désormais partiellement obsolète et ne tient pas compte des dernières évolutions législatives, en particulier concernant l’obligation de formation entre 16 et 18 ans.
Enfin, la formation des enseignants, cruciale pour permettre l’intégration de ces élèves, doit être davantage formalisée et encouragée ».
Extrait de cafepedagogique.net du 27.03.23
EXTRAIT
Les principales observations du rapporteur spécial
En s’appuyant sur les différents constats soulevés par la Cour des comptes, le rapporteur spécial souhaite mettre en avant les observations suivantes :
1. Il est nécessaire d’améliorer le pilotage national et l’animation du réseau des centres académiques pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (casnav).
2. Le ministère de l’Éducation nationale gagnerait à mobiliser davantage les fonds européens destinés à la scolarisation des élèves entrant dans l’Union européenne.
3. Pour les élèves scolarisés en unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A), établir des tests de niveau avant intégration dans le système ordinaire afin d’évaluer la performance de l’enseignement en UPE2A.
4. Le cadre posé par la circulaire n° 2012-141 d’octobre 2012 doit être révisé pour le mettre en cohérence avec les obligations de scolarisation à trois ans et de formation jusqu’à 18 ans.
5. La possibilité pour l’ensemble des enseignants de bénéficier de la certification « français langue seconde » dans le cadre de la formation continue doit être étendue. [...]