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Les témoignages d’un lycéen et d’une lycéenne sur le "colorisme", discrimination basée sur la couleur de la peau (site La ZEP)

20 octobre 2023

1/2. Je suis "trop noir" pour ma communauté

Depuis qu’il est petit, Julien subit des réflexions sur sa couleur de peau de la part de son entourage. Un jour dans une story Snap, il découvre que cette discrimination a un nom : le colorisme.
C’est l’été, j’ai 11 ans, je joue au football dans un stade en bas de chez moi. Un autre jeune, lui aussi de couleur de peau noire, m’approche et me demande pourquoi je suis aussi noir. À la suite de cette question, j’entends des rires, ce qui me surprend beaucoup. La plupart des personnes présentes sont noires aussi.

Le colorisme
C’est une discrimination basée sur la couleur de la peau. Elle s’appuie sur un principe raciste : l’universel, ce serait la peau blanche. Plus un individu s’en éloigne, moins sa place dans la société est importante.

Le colorisme est un héritage direct du colonialisme. À cette période, plusieurs classifications raciales sont mises en place en fonction de l’intensité de la couleur de peau des esclaves : le sacatra, le mulâtre, le quarteron, le métis, le sang-mêlé… Les esclaves les plus foncé·es se voyaient attribuer les tâches les plus dures, et étaient encore moins bien traité·es que les autres.

Aujourd’hui, le colorisme existe surtout à travers les normes de beauté. Même dans certaines communautés racisées, plus une personne a la peau foncée, moins elle est considérée comme belle.

Extrait de zep.media du 19.10.23

 

2/2. J’ai du mal à accepter ma peau foncée
Des films aux réseaux sociaux, Anne-Esther a longtemps subi l’idée qu’être belle, c’est être claire. Du moins pas trop noire, avec des cheveux lisses et un petit nez.
Pour moi, la beauté c’est tout sauf ma personne. Je suis noire. Et j’ai détesté ma couleur de peau. J’ai voulu être plus claire un nombre incalculable de fois, parce que les garçons préfèrent les filles claires, et les filles préfèrent être amies avec une magnifique fille blanche aux cheveux bouclés. Depuis une période tellement longue que je ne compte plus, je fais face à des épisodes dépressifs, souvent à cause de mon apparence. Nous vivons dans une société où la beauté est excessivement louée. Elle m’a imposé sa vision : avoir la peau claire ou blanche, le corps mince, avec des traits physiques occidentaux.

On connait tous ces fameux films américains comme Autant en emporte le vent ou Dina et le prince. La femme noire est soit la « mammy », soit la personne la moins attractive possible à qui personne ne veut ressembler. Dina et le prince est un dessin animé, quelque chose vu par des enfants et donc des enfants noirs aussi. Dina y passe de la fille noire sale aux cheveux curly et au visage acnéique à la magnifique princesse blanche aux cheveux longs, à la peau si pâle et blanche qu’on se demande si elle n’est pas adepte des bains de lait.

Extrait de zep.media du 19.10.23

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