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Gabriel Attal annonce la création de postes pour les groupes de niveau au collège ainsi que pour les prépas lycées et l’ouverture des collèges en EP de 8h à 18h

22 décembre 2023

Groupes de niveau au collège : l’opération de Gabriel Attal pour créer des postes
Le ministre de l’éducation nationale a annoncé, jeudi, avoir obtenu les moyens nécessaires pour mettre en place les groupes de niveau au collège, avec 2 330 équivalents temps plein nouveaux ou libérés. Les syndicats avancent d’autres calculs, et interrogent sur la future exécution de la mesure alors que les concours d’enseignants ne font pas le plein.

[...] Les nouvelles dispositions budgétaires concrétisent aussi d’autres pans de la politique de Gabriel Attal. Cent cinquante postes doivent permettre de déployer le plan contre le harcèlement scolaire et autant sont prévus pour expérimenter une « prépa lycée » par département, dès 2024, pour des élèves qui n’auront pas eu le brevet. Ce diplôme deviendra en effet un sésame pour le lycée à la rentrée 2025. Et 80 millions d’euros ont été ajoutés pour généraliser l’ouverture des collèges de 8 heures à 18 heures en éducation prioritaire.

Extrait de lemonde.fr du 22.12.23

 

Budget : G. Attal n’a toujours pas les moyens de ses annonces

Gabriel Attal a beau parler de “choix historique”. Les aménagements budgétaires qu’il annonce le 21 décembre ne lui permettent toujours pas de mettre en place les mesures présentées le 5 décembre. Pour enseigner dans les groupes de niveau de 6ème et 5ème installés à la prochaine rentrée il faudrait d’autres moyens. Le ministre n’anticipe pas non plus la hausse des redoublements qu’il a pourtant appelé de ses vœux. C’est le devenir des élèves les plus faibles qui reste opaque.

Le schéma d’emplois 2024 modifié

” On a un schéma d’emploi inédit depuis 2017“, assure Gabriel Attal. Le ministre de l’éducation nationale a présenté ce matin un nouveau “schéma d’emplois” qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

La loi de finances 2024 prévoit 2440 suppressions de postes. Alors que le texte n’est pas encore adopté, G. Attal annonce le 21 décembre une modification du schéma d’emplois des enseignants. Dans le premier degré, le nombre de suppressions de postes passe de 1709 à 650. Dans le second degré, au lieu de 484 suppressions de postes il y aura 594 créations de postes.

“On a fait le choix historique de ne pas restituer les emplois alors que le nombre d’élèves diminue“, souligne G Attal. Il y aura 80 000 élèves en moins, dans le 1er degré, en 2024. Dans le second degré, le ministre souligne que ce sont les premières créations de postes depuis 2017. Il aimerait bien aller au delà. Selon G Attal, les taux d’encadrement seront les meilleurs depuis les années 1960. Rappelons quand même qu’après 80 000 suppressions de postes d’enseignants sous N. Sarkozy, les gouvernements de F. Hollande avaient créé 60 000 postes. Un effort interrompu net avec le premier mandat d’E. Macron.

Le compte n’y est pas

Ces 594 créations de postes dans le second degré suffiront-elles ? D’après le ministère la création des groupes de niveau en 6ème et 5ème à la rentrée 2024 consommera 1150 emplois de professeurs de lettres et 1150 postes de professeurs de maths. Le ministère annonce financer cela avec 830 créations de postes et 1500 postes redéployés à partir de la 26ème heure de soutien crée en 6ème cette année.

Le ministre fait cela sans modifier les concours de recrutement 2024. Or à ces concours du second degré, pour 10 564 sorties d’enseignants prévues au budget il n’y a que 8932 postes ouverts aux concours externes et 3ème concours. Si on regarde les deux disciplines concernées par les groupes de niveau, le nombre de postes offerts au capes externe de lettres modernes diminue (de 755 en 2023 à 698 en 2024) . En maths il reste stable. Le ministère insiste sur la hausse du nombre de candidats par rapport à 2022. C’est dire qu’il est stable par rapport à 2023 et qu’il ne suffit pas d’avoir des candidats pour remplir les postes !

Surtout le compte n’y est pas concernant les postes nécessaires à la mise en place des groupes de niveau. Selon le ministère ils concerneront un tiers des élèves de 6ème et 5ème en maths et un quart en français. Le besoin réel est donc d’un huitième des postes enseignants en lettres au collège et un sixième de ceux de maths, soit 3765 et 3985 professeurs. Il faudrait donc 7750 postes pour faire face au besoin et non 2300. Certes, la mesure mise en place en septembre 2024 ne concerne que 4 mois de l’année budgétaire (soit 2500 postes). Mais il faudra bien, pour la rendre structurelle, aller au delà des acrobaties de trésorerie et créer ces 7750 postes.

Acrobaties budgétaires

Cela amène à s’interroger aussi sur l’origine de ces enseignants. Le ministère annonce créer 830 postes de français et maths et réaffecter l’équivalent de 1500 emplois correspondant à la 26ème heure de 6ème. Il y a un mystère sur ces créations alors que le ministère ne crée que 594 postes et sans changer les concours. Il y en a moins pour les 1500 emplois réaffectés. Une partie de ces heures ont été prises par des professeurs des écoles. Les autres par des professeurs de collège volontaires.

Gabriel Attal est-il certain d’avoir le nombre de professeurs du 2d degré volontaires pour enseigner dans ces groupes de niveau ? Ou envisage-t-il de confier les collégiens les plus faibles à des professeurs des écoles rendus disponibles par la chute démographique ? Dans tous les cas, on constate le peu d’intérêt porté à ces élèves. Ce sont ceux qui ont le plus besoin de l’école de la République. G Attal propose pour les aider soit une acrobatie budgétaire qui ne permet pas d’installer la mesure , soit de recréer une filière de primaire supérieur au collège pour ces élèves avec tout ce que cela signifie pour leur avenir.

Le ministère annonce aussi la mise en route anticipée des prépa lycées. Dès la rentrée 2024, ces classes seront proposées à raison d’une classe par département à des élèves volontaires. Il annonce y consacrer 150 postes. Sans création de postes réels il s’agira là aussi d’enseignants volontaires que le ministère trouvera… ou pas.

Pas de choc Pisa

On attendait aussi le ministre sur l’anticipation des redoublements qui pourraient consommer jusqu’à 25 000 postes dans le premier degré. Même si la mesure n’est mise en place qu’en 2025, un tel volume nécessiterait une anticipation des créations de poste. Il n’en est rien.

Les annonces de ce 21 décembre ne constituent donc pas une réelle mise à jour budgétaire. Nous sommes face à des artifices de trésorerie. Il est probable que le ministère recycle les sommes destinées au Pacte et au CNR qui semblent avoir beaucoup de mal à se mettre en place. Après les résultats exécrables de Pisa, le système éducatif, marqué par un exceptionnel niveau d’inégalités sociales, mérite un budget répondant aux besoins des élèves défavorisés. Ce ne sera décidément pas le budget Attal.

François Jarraud

G Attal rattrapé par son budget

Extrait de cafepedagogique.net du 22.12.23

 

“Choc des savoirs“ : les moyens alloués à la rentrée 2024 pour sa mise en oeuvre

“A grande ambition, grands moyens“ se félicite Gabriel Attal jeudi 21 décembre dans une présentation à la presse des moyens qu’il compte affecter la rentrée prochaine à son programme “Choc des savoirs“ destiné à rehausser le niveau des élèves.

Le ministre de l’Education a précisé le nouveau schéma d’emploi qui se dessine, en repartant de la loi de finances initiales (LFI) 2024 élaborée au printemps, et en expliquant que la prévision démographique aurait dû conduire à une suppression de 5 000 emplois, mais que le choix avait été fait d’en restituer seulement 2 440.

Pour la rentrée prochaine, il faut du coup aller plus loin pour assurer les dispositions supplémentaires : 650 restitutions d’emplois seraient prévues dans le 1er degré, contre 1709 initialement, tandis que 574 emplois seraient créés dans le 2nd degré, alors que 484 devaient être supprimés.

Dans le 1er degré, fait valoir le ministre, la diminution de la suppression programmée des postes va permettre “de continuer à réduire la taille des classes“, celle-ci passant de 21,5 élèves par classe en 2023 à 21,4 à la rentrée prochaine (contre 23,2 par classe en 2017). Les académies de Versailles (+ 200 ETP), Mayotte (190), Créteil (130), la Guyane (115), Nice (90), La Réunion (55), Montpellier (10) et la Corse (5) verront leur nombre de postes de professeurs des écoles augmenter.

Dans le 2nd degré, le ratio s’améliore également, indique le ministre sans en préciser les données, mais il est surtout question de financer une des mesures emblématiques du “Choc des savoirs“, la mise en place de groupes de niveau en 6ème et 5ème, qui nécessite 2 300 équivalents temps plein (ETP) selon les calculs du ministère (2 330 précisera-t-il ultérieurement, et 4 000 pour l’ensemble de la mesure quand elle inclura les 4ème et 3ème les années suivantes, ndlr), soit 1 150 ETP d’enseignants en Lettres et autant en Mathématiques. Des postes dans ces disciplines seront créés dans les académies de Versailles (+ 245 ETP), Créteil (225), Mayotte (160), Nice (105), Montpellier (100), Guyane (100), Lyon (90), Aix-Marseille (75), La Réunion (45), Strasbourg (40), Toulouse (40).

Il s’agit par là de réduire à une quinzaine d’élèves la taille des groupes de niveau 1 (le détail du “Choc des savoirs“ ici), c’est à dire de donner “plus de temps et plus d’encadrement“ à ceux qui en ont le plus besoin mais qui “pourront changer de groupe au cours de l’année“ suivant les avis du conseil de classe, tient encore à préciser Gabriel Attal.

Leviers

Pour financer cette mesure, deux leviers sont avancés, d’un côté un “relèvement“ du schéma d’emploi prévu pour 2024 de 830 ETP, et de l’autre la “libération“ de la 26ème heure par semaine utilisée au collège pour le soutien et l’approfondissement en Français et en Mathématiques (pour laquelle l’heure de technologie en 6ème avait été supprimée, ndlr), cette heure devenant “caduque“ avec le nouveau dispositif, d’où un redéploiement de 1 500 ETP (rappelons que cette mission constituait une brique du Pacte enseignant, et donc était financée par celui-ci, ndlr).

Les groupes de niveau seront mis en place dans les territoires où les évaluations nationales ont montré le plus de difficultés pour les élèves à l’entrée en 6ème, soit les niveaux 1 et 2 (aux évaluations) qui comptent un élève sur trois pour les Mathématiques et un sur quatre pour le Français (voir ToutEduc ici). Le ministre assure que ces 2 330 postes seront pourvus, se félicitant d’avoir “stabilisé l’hémorragie“ du nombre de candidats inscrits aux concours, 184 000 contre 185 000 en 2022 (et 254 300 en 2021), avec une hausse de près de 3 % au Capes externe de Mathématiques et près de 4 % à celui de Lettres Modernes. Si le nombre d’inscrits (que nous n’avons pu vérifier, ndlr) correspond selon lui aux besoins pour le “Choc des savoirs“, il avoue cependant que désormais, “tout l’enjeu sera que les inscrits se présentent“.

Le ministère a en outre précisé que 150 ETP seront dédiés à la création de classes prépa-seconde pilotes, à raison d’une par département. L’obtention du brevet ne sera pas obligatoire pour un passage en seconde à l’issue de la session 2024 mais l’année suivante, néanmoins le dispositif sera proposé dès la rentrée prochaine sur la base de volontariat. Il serait introduit dans “plusieurs types de lycées“, avec un volume horaire classique.

Enfin, aucune création de postes ne serait fléchée au titre des redoublements, autre mesure préconisée par la mission “Choc des savoirs“ et dont le taux serait de 2 % au CP en 2021. La restitution de postes prévue dans la LFI 2024 au regard de la démographie suffisant pour couvrir leur augmentation, même si “il faudra réajuster les choses si besoin les prochaines années“.

A noter que selon Gabriel Attal, ces évolutions budgétaires n’entraîneront pas de rectification du PLF 2024, mais que “les créations de postes concern(a)nt une partie seulement de l’année 2024, nous pouvons les prendre sur notre trésorerie“ avant une inscription au budget 2025.

Extrait de touteduc.fr du 21.12.23

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