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La "grande concertation" sur l’autorité (annonce et réactions)

7 mai

Attal-Belloubet, une gouvernance sous le sceau de la violence

Sous la façade apparente de la concertation, le duo Attal-Belloubet place en réalité sa gouvernance sous le sceau de la violence.

Dernier exemple en date, le simulacre de « grande concertation » sur l’autorité. C’est lors d’une grande messe d’un peu plus d’une heure, le 3 mai dernier (visible ici), que la ministre de l’Éducation nationale l’a lancé. Et au pas de charge !

Les « échanges locaux » – entendez le terrain – devront rendre un bilan le 8 mai. Le 8 mai !

Les recteurs devront remonter les « propositions » le 13 mai. Le 13 mai (On rappelle que les écoles et les établissements sont fermés du 8 au 12 mai…) !

La Ministre présentera la synthèse de ce « collationnement » le 20 mai. Le 20 mai !

Une concertation ? Vraiment ? En réalité juste l’occasion de légitimer un projet déjà ficelé.

Dans le cas présent, un projet contre la jeunesse. Un projet pour la dresser, pour la faire plier. Un projet à mille lieues de celui de l’École de Jaurès, que la Ministre a osé convoquer lors de sa présentation.

Pour autant, est-ce une surprise ?

Non. Clairement.

Aucune surprise pour les acteurs et actrices de l’École.

Les pseudos-concertation, c’est la marque Attal.

De pseudos procédures démocratiques lors desquelles on feint de recueillir la parole des équipes éducatives. Pseudo-concertation sur le « choc des savoirs », pseudo-concertation sur les projets de programmes…

La gouvernance Attal-Belloubet, c’est à sa brutalité qu’on la reconnaît.

Brutalité des calendriers – au pas de charge !

Brutalité des slogans – le fameux « choc des savoirs », la « grande concertation »…

Brutalité des indécisions – on met fin aux HSE et IMP qu’on rétablit au bout de 48 heures, on annonce un changement de la formation initiale au 1er septembre, sans concertation et toujours rien de concret au 6 mai…

Brutalité du projet pour l’École. Une école qui dresse. Une école à l’encontre des valeurs qu’elle porte.

La gouvernance Attal-Belloubet, à l’image de celle des différents gouvernements Macron, c’est à sa violence qu’on la reconnaît.

Lilia Ben Hamouda

Extrait de cafepedagogique.net du 06.05.24

 

Violence : les syndicats de l’UNSA éducation dénoncent une mascarade de concertation

L’UNSA Éducation demande à la ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse "ainsi qu’au gouvernement, de lancer un vrai chantier sur le sujet du climat scolaire et des violences qui touchent les jeunesses et toute la société" et, en attendant, elle "prend ses distances avec la mascarade de concertation qui est proposée par l’exécutif, et déclinée au MENJ du 3 au 20 mai 2024". Dans une lettre ouverte adressée à Nicole Belloubet et signée par les secrétaires généraux de tous les syndicats affiliés à la fédération, l’UNSA éducation dénonce "une liste de mesures simplistes", qui "parle vite et bien à une société volontairement maintenue dans la peur" : les annonces du Premier ministre "vont inévitablement exacerber le climat scolaire déjà fort tendu plutôt que l’apaiser".

L’UNSA Éducation s’oppose plus particulièrement "à des mesures qui sanctionnent l’orientation de nos élèves. Punir les jeunes qui perturbent les cours en menaçant leur brevet, leur CAP ou leur baccalauréat, ou leur dossier Parcoursup est éthiquement inacceptable, et de plus concrètement inefficace."

"Par ailleurs, de nombreuses mesures édictées par le Premier ministre sont déjà à l’œuvre dans les écoles et établissements. Pour que celles-ci soient plus efficaces, c’est de moyens supplémentaires humains et financiers dont le système éducatif a besoin." Elles considèrent par exemple que l’internat est "un dispositif qui porte ses fruits" pour "celles et ceux qui ont besoin d’une rupture temporaire avec leur environnement" mais dont le Gouvernement ne sait pas comment "lever les blocages qui empêchent son extension à un plus grand nombre de jeunes". Pour "lutter contre l’oisiveté" des jeunes, il faudrait qu’ils soient accueillis à l’école de 8h à 18h mais "il existe des espaces éducatifs qui sont conçus pour accueillir les enfants et les jeunes en dehors des horaires scolaires. Ce sont les accueils périscolaires, les accueils collectifs de mineurs, les associations, les loisirs en général qui relèvent de l’éducation populaire mais aussi les espaces familiaux."

Les organisations signataires ne nient pas que violence chez les jeunes évolue, qu’elle "se banalise dans les consciences et (qu’) elle est aussi plus difficile à prévenir par l’invisibilité d’une partie de son expression". Elles annoncent qu’elles travaillent "à des propositions concrètes et compte bien les faire entendre".

Extrait de touteduc.fr du 06.05.24

 

Autorité : une “politique répressive“, aux “relents réactionnaires“ (Sud Education), sans faire de place aux personnels (SNALC)

SUD éducation dénonce, dans un communiqué de presse publié vendredi 3 mai, “la mascarade de concertation“ sur l’autorité qui a été organisée par le ministère suite au discours de Gabriel Attal (voir ToutEduc ici) .

L’organisation syndicale estime que la rencontre sert au contraire à “cautionner la mise en œuvre d’une politique répressive aux relents réactionnaires“, et évoque le “grand écart“ mis en lumière par l’“orchestration“ de l’événement qui s’est déroulé rue de Grenelle.

Sont en effet décrits, d’un côté, “la posture d’une ministre sous tutelle chargée de mettre en œuvre une politique éducative avant tout répressive“, et de l’autre trois expert.es qui ont “dénoncé la surenchère des mesures disciplinaires, pointé l’importance de la médiation par la langage, souligné l’enjeu de faire de l’école un lieu du refus de la violence, mis en avant l’approche du ‘soutien aux comportements positifs‘ et insisté sur le besoin élevé de formation des enseignant.es en France“..

Le ministère est donc “résolu à mettre en avant le programme répressif de Gabriel Attal, tissé de mesures iniques et dangereuses“, c’est pourquoi “la déclinaison de cette feuille de route semble écrite d’avance et les échanges annoncés par la ministre relèvent de la parodie de concertation“, les rectorats ayant “10 jours (dont seulement trois ouvrés) pour rendre leurs synthèses“ tandis que le dialogue social avec les organisations syndicales doit tenir sur cinq jours ouvrés.

Le SNALC s’inquiète également d’un calendrier qui ne tient pas compte des ponts du mois de mai. Le syndicat des lycées et collèges souligne qu’hier, la visioconférence "ne laissait place à aucune interaction". Il "remarque que cette concertation va peu permettre d’entendre les personnels de terrain, et même leurs représentants". Il note "qu’aucune des pistes envisagées ne semblait requérir de moyens horaires, financiers ou humains. Ce n’est pas avec des discours sur les ’bonnes pratiques’ qu’on viendra en aide (aux enseignants)."

Extrait de touteduc.fr du 03.05.24

 

« Les textes fondateurs de l’école républicaine ne font pas mention de l’autorité comme d’une notion cardinale »

L’école républicaine et laïque de la fin du XIXᵉ siècle ou le plan Langevin-Wallon, en 1947, ont davantage fait appel au sens des responsabilités des élèves qu’à la notion d’autorité, note Claude Lelièvre, historien de l’éducation, dans une tribune au « Monde ».

Extrait de lemonde.fr du 07.05.24

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