> II- EDUCATION PRIORITAIRE (Politique. d’) : Types de documents et Pilotage > EDUC. PRIOR. TYPES DE DOCUMENTS > Educ. prior. Positions politiques > Des députés de la majorité prônent une école du socle du CP à la 3e, "dans (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Des députés de la majorité prônent une école du socle du CP à la 3e, "dans les premiers temps" dans les cités éducatives et en éducation prioritaire

22 février 2022

Anne-Christine Lang : « La réforme du collège est un enjeu de société majeur »
TRIBUNE
Anne-Christine Lang
Déléguée à l’éducation pour Territoires de Progrès, députée LRM de Paris
Pour réduire les inégalités et l’échec scolaire, la députée (LRM) de Paris ainsi qu’un collectif de parlementaires du mouvement Territoires de progrès proposent, dans une tribune au « Monde », de prolonger le fonctionnement de l’école primaire de la 6e à la 3e.

Tribune. En se fixant comme objectifs l’élévation du niveau global des élèves dans un contexte de faibles performances, la justice sociale et l’exigence, ce quinquennat aura permis de réformer en profondeur des pans entiers du système éducatif : celui du primaire, avec les dédoublements des classes de grande section, CP et CE1 en réseau d’éducation prioritaire (REP et REP+), et l’accent mis sur l’acquisition des savoirs fondamentaux, puis celui du lycée avec la fin des filières et la réforme du baccalauréat. Il reste beaucoup à faire, et c’est le collège qui doit être l’objet de toutes nos attentions.

C’est entre la 6e et la 3e que se cristallisent et s’accroissent les fragilités, que se creusent les inégalités et l’échec scolaire, que survient le décrochage, qu’apparaissent parfois les violences et le harcèlement. C’est le moment où les enfants peuvent se perdre, où les parents s’inquiètent du climat scolaire et où se renforce le phénomène de contournement de la carte scolaire. Le passage du CM2 à la 6e est une rupture, souvent redoutée par les enfants et leurs parents eux-mêmes, qui gardent rarement un bon souvenir de cette étape de leur scolarité.

Les difficultés sont identifiées depuis longtemps : elles sont dues à une erreur dans la conception même du collège, construit dès l’origine comme un petit lycée dont il a calqué le fonctionnement et l’organisation, alors qu’il aurait dû être pensé comme le prolongement naturel de l’école primaire.

En effet, la multiplication brutale des disciplines, le triptyque « une heure, une classe, un enseignant » et la distance ainsi créée entre les enseignants et les élèves apparaissent totalement inadaptés à la prise en charge nécessairement globale d’élèves de 11 ans. Une telle fragmentation des horaires et des disciplines ne permet ni de donner du sens aux apprentissages, ni de passer du temps avec ses élèves, ni de nouer sur la durée une relation de confiance entre les enseignants, les élèves et leurs familles, ni d’apaiser le climat scolaire, ni de détecter les fragilités des élèves et les violences dont ils pourraient être victimes à l’école et en dehors de l’école. Cette organisation fragmentée est particulièrement inadaptée pour prendre en charge le harcèlement scolaire, par exemple, qui devrait, du reste, être considéré comme une grande cause nationale.

Il est donc temps de procéder à une réforme structurelle majeure, en repensant le collège en profondeur. Notre proposition consiste à prolonger au collège le fonctionnement de l’école primaire, à mettre en place une transition graduée vers le lycée, à créer un corps unique d’enseignants de l’« école du socle », à refonder la formation, le concours de recrutement, les missions des enseignants, qui seront alors habilités à enseigner du CP à la 3e.

[...] Cette réforme pourrait être conduite, dans un premier temps, sur la base du volontariat, dans les cités éducatives et les établissements en réseau d’éducation prioritaire, avant de se déployer à l’ensemble du territoire.

Extrait de lemonde.fr 21.02.22

 

Plusieurs députés de la majorité plaident pour une "école du socle", du CP à la 3ème (Le Monde)
Le collège devrait faire l’objet d’une réforme "structurelle majeure" dans le cadre d’un second quinquennat d’Emmanuel Macron, estiment plusieurs députés "Territoires de progrès", MODEM ou LRM dans une tribune publiée par Le Monde daté du 21 février, et dont la première signataire est Anne-Christine Lang.

Les auteurs dénoncent "une erreur dans la conception même du collège, construit dès l’origine comme un petit lycée (...), alors qu’il aurait dû être pensé comme le prolongement naturel de l’école primaire". Cela suppose notamment de "créer un corps unique d’enseignants" qui seraient "habilités à en­seigner du CP à la 3e", ces niveaux d’enseignement constituant "l’école du socle" (de savoirs, de compétences et de culture, ndlr). Les concours de recrutement seraient réorganisés (les auteurs ne disent rien des enseignants de maternelle, et ne précisent pas si les professeurs agrégés pourraient encore enseigner en collège, ndlr). Les missions des enseignants seraient redéfinies tandis que leur temps de présence dans les établis­sements serait accru.

Quant aux programmes, ils resteraient nationaux mais les enseignements pourraient être organisés "par pôles" (disciplinaires), ou selon "un système modulaire pour s’adapter au niveau des élèves", un choix laissé "à l’appréciation des chefs d’éta­blissement et des équipes éducatives". Une telle réforme concernerait "dans un premier temps" et "sur la base du volontariat", "les cités éducatives et les établissements en réseau d’éducation prioritaire". Les signataires évoquent également "l’acquisition d’une culture manuelle pour tous" dans le cadre de cette "école du socle".

Ils plaident également pour davantage de "mixité sociale et sco­laire dans les établissements" et citent en modèles "l’expérimentation menée en Haute­-Garonne, où le département a décidé courageusement de détruire les deux collèges les plus ségrégués, et la ré­forme d’Affelnet menée à Pa­ris".

Ils plaident encore "pour la création d’internats en collèges dans tous les dé­partements, dans lesquels les enfants is­sus de familles monoparentales seraient prioritaires".

Outre Anne-Christine Lang (TDP), les députés signataires sont Françoise Dumas (LRM), Patricia Mirallès (LRM), Catherine Osson (LRM), Michèle Peyron, François Pupponi (MoDem), Laurianne Rossi (LRM), Stéphane Travert, (LRM).

Extrait de touteduc.fr du 21.02.22

 

Voir aussi Présidentielle. "Réforme du collège : toujours les mêmes lubies" : la réponse de Paul Devin à la tribune d’Anne-Christine Lang dans Le Monde

Répondre à cet article