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"Le Pen et l’école, l’anti-thèse de l’émancipation" : la fin du collège unique et celle de l’éducation prioritaire" (Snuipp)

21 avril 2022

Marine Le Pen : décryptage d’un programme

[A quelques jours du second tour, le SNUipp-FSU analyse 5 points du programme de Marine Le Pen.
Ecole, laïcité, climat, société, pouvoir d’achat : les propositions de Marine Le Pen sont passées au crible.

Le Pen et l’école : l’anti-thèse de l’émancipation
Le rapport de Marine Le Pen à l’école pourrait se résumer à quatre mots : instruction - sélection - stigmatisation - mise au pas.

En centrant l’ensemble de ses mesures “pédagogiques” sur les “fondamentaux” (français, mathématiques, histoire de France revisitée et enseignée comme “roman national”) et en imposant des méthodes de transmission verticales et uniformes, Marine Le Pen communique sans partir du réel et des besoins des élèves. Jouant sur la mythologie du “c’était mieux avant”, elle entre en contradiction avec toute la recherche pour qui de telles mesures seraient une catastrophe en termes de réussite des élèves comme de démocratisation scolaire. En prime, en voulant supprimer l’enseignement des langues et cultures d’origine, elle nie la diversité des origines des élèves et les livre à toutes les structures privées, parfois anti-laïques et financées par des pays étrangers.
C’est ensuite un autre mythe que Marine Le Pen cultive, celui de la méritocratie via la sélection. Une fois encore, sans s’embarrasser des apports de la recherche sur les liens entre origine sociale et réussite scolaire, elle promeut l’abaissement de l’âge de l’apprentissage, la fin du collège unique et celle de l’éducation prioritaire. C’est donc un projet qui va éloigner les classes populaires d’une école émancipatrice et qui renforcera la reproduction sociale. C’est une école du tri social qui est annoncée, loin de l’image de protectrice des classes populaires que Mme Le Pen veut se donner.
Enfin, Marine Le Pen agite des épouvantails stigmatisants. Elle promet la suspension des allocations familiales et des bourses aux familles dont les enfants présenteraient des soucis d’assiduité, là où celles-ci auraient davantage besoin d’aide et d’accompagnement. Quant au corps enseignant, elle ne dit rien sur les nécessaires recrutements, entend supprimer la formation professionnelle, promet une légère revalorisation conditionnée au “mérite” et envisage une mise au pas des personnels sous couvert d’une “exigence de neutralité absolue en matière politique, idéologique et religieuse”…

Concrètement, c’est une école transformée dans ses valeurs et des métiers d’exécutant·es que projette Marine Le Pen. Une école faite pour sélectionner et sans ambition pour les classes populaires : du Blanquer, en pire. [...]

Extrait de snuipp.fr du 19.04.22

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