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Groupes de niveau : Tribunes de Jean-Paul Delahaye et de VersLeHaut

15 janvier

Renoncement au collège unique : et si les familles populaires ne se laissaient pas faire ?

Dans l’hypothèse où certains en douteraient, les familles populaires ne sont ni sourdes ni aveugles et il n’est pas sûr qu’elles acceptent sans rien dire la mise à l’écart de leurs enfants dans un collège qui ne sera plus unique. Elles vont rapidement comprendre que ce sont leurs enfants qui sont visés par les annonces de retour du redoublement, de constitution de groupes de niveaux au collège, ou encore de barrage à l’entrée en seconde. Ces familles mesureront très vite les conséquences de la politique ministérielle à venir : mettre fin à une scolarité commune à tous au collège et appauvrir les contenus scolaires pour les élèves en difficulté. Faire la guerre aux pauvres rendus responsables de la situation de notre pays ne suffisait pas (APL, RSA, indemnités chômage…), il faut maintenant s’en prendre à leurs enfants qui seraient responsables des difficultés de l’école.

Et comme si les inégalités pouvaient disparaître avec un bout de tissu, voici en plus un projet d’uniforme. Diversion dérisoire car la misère ne se combat qu’avec des mesures sociales.

[...] Mieux payer les enseignants, mieux les former, baisser les effectifs dans les classes en primaire comme au collège, organiser le temps scolaire à l’école primaire selon l’intérêt des enfants, engager une politique volontariste de mixité sociale, mieux accompagner socialement et sanitairement les élèves, augmenter les bourses et les fonds sociaux : ce sont ces mesures-là qu’il faudrait prendre ou développer en priorité, plutôt que de faire redoubler les élèves en difficulté et les éjecter du tronc commun de formation en les scolarisant à part.

Et si les familles dont les enfants sont visés par ces mesures de ségrégation ne se laissaient pas faire ? Et si elles refusaient que leurs enfants subissent la plus injuste des doubles peines : être en difficulté sociale et être maltraités par l’école ?

Extrait de humanite.fr du 12.01.24

 

Tribune – Groupes de niveaux : un cas d’école

Le projet de regrouper les collégiens par niveau a soulevé des réactions contrastées, les unes pour saluer la fin de l’égalitarisme, les autres pour dénoncer l’abandon du collège unique. Comme souvent les débats sont aussi prompts à discuter des objectifs que peu soucieux des moyens d’y parvenir.

Classes de niveaux ou groupes de besoins ?
L’expérience montre que les groupes de niveaux sont pertinents à deux conditions. D’une part s’ils correspondent effectivement aux besoins des élèves en constituant des groupes ciblés sur des apprentissages précis. D’autre part, si ces groupes sont régulièrement refondus pour s’adapter à la progression des élèves.

Au contraire, si les élèves sont regroupés en fonction de leur niveau général, les classes ainsi constituées reflètent mécaniquement les différences sociales. Le gain des meilleurs élèves étant moindre que la perte de ceux qui sont ainsi placés en situation d’échec, les classes de niveau s’avèrent inefficaces pour relever le niveau général.

Cette simple distinction permet d’identifier trois orientations :

Guillaume Prévost est délégué général de VersLeHaut

Extrait de verslehaut.org du 22.12.23

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