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Le mouvement de grève d’enseignants lancé le 27 février pour "un plan d’urgence" en Seine-Saint-Denis se poursuit

4 mars

Grève des enseignants en Seine-Saint-Denis : pour le département, "il s’agit simplement de demander l’égalité républicaine"
De nombreux établissements du département manquent de moyens humains et de matériels, alors que les départements voisins apparaissent bien mieux dotés. L’intersyndicale appelle à une manifestation jeudi à Paris.

"Il s’agit simplement de demander l’égalité républicaine", souligne lundi 4 mars sur franceinfo Emmanuel Constant, vice-président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis en charge de l’Éducation, alors que la grève des enseignants du département entre dans sa deuxième semaine. Ils réclament un "plan d’urgence" avec des moyens humains et matériels. "Ça fait déjà quelques années que l’on en parle et rien ne change", observe-t-il.

"On a parfois l’impression, lorsqu’on évoque la situation de l’éducation en Seine-Saint-Denis, de prêcher un peu dans le désert", déplore-t-il encore. "On est en charge des collèges, et ça fait déjà plusieurs mois qu’à la faveur de la publication des indicateurs qui montrent les inégalités scolaires entre établissements, on a sollicité le ministère, les différents ministres de l’Éducation, pour tenter de corriger ces inégalités", ajoute-t-il.

"On ne peut pas faire ça tout seuls"
"De notre côté, on mobilise des moyens au département", dont "un plan d’investissement d’un milliard d’euros sur dix ans, depuis l’automne 2020" pour effectuer des "travaux" dans les collèges. D’autre part "on mène des politiques éducatives autour des questions de culture, notamment pour permettre à nos enfants, à nos élèves d’y accéder. Mais on ne peut pas faire ça tout seuls et on a besoin effectivement de l’Éducation nationale."

Emmanuel Constant paraît presque désabusé. "Quand on voit les moyens importants qui sont sur d’autres académies, qui sont extrêmement proches de l’académie de Créteil et notamment du département de la Seine-Saint-Denis… Il ne s’agit pas d’être jaloux, il s’agit simplement de demander l’égalité républicaine et l’égalité républicaine, sur le département de la Seine-Saint-Denis vis à vis de l’école, on ne l’a pas", constate-t-il.

Un taux de remplacement des profs inférieur
L’intersyndicale réclame 5 000 embauches d’enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire. Lui ne s’avance pas sur les besoins. "Ce que je sais, c’est que la proportion de professeurs contractuels en Seine-Saint-Denis est supérieure à ce qu’on peut trouver ailleurs. Ce que je sais, c’est que le taux de remplacement des professeurs est inférieur en Seine-Saint-Denis par rapport à ce qui se passe ailleurs", explique-t-il.

À ces revendications locales s’est ajoutée la colère face aux futurs groupes de niveau, en mathématiques et français, voulus par le gouvernement. Cela donne "le sentiment d’un élément de stigmatisation supplémentaire", reconnaît-il. L’intersyndicale appelle notamment à une manifestation jeudi midi à Paris, jusqu’au ministère de l’Éducation nationale.

Extrait de francetvinfo.fr du 04.03.24

 

La CGT Éduc’Action appelle à rejoindre la mobilisation du 93

Depuis le 26 février, date de la rentrée pour le 93, des enseignant·es sont en grève pour exiger plus de moyens et l’abandon du choc des savoirs. L’intersyndicale – au départ composée de la CGT Éduc’Action, la FSU, SUD éducation, la CNT rejoint depuis peu par FO – appelle à “poursuivre et amplifier” la grève reconductible les 7 et 8 mars.

« La CGT Éduc’action soutient pleinement les personnels du 93, département le plus pauvre de métropole et l’un des moins bien dotés en termes de services publics, en lutte pour un plan d’urgence dans l’Éducation et contre le « choc des savoirs » et appelle à élargir la mobilisation partout en France. Ce n’est pas un « choc des savoirs » légitimant le séparatisme scolaire et le tri social dont a besoin l’Éducation nationale mais bien d’un choc des moyens, partout, suivant les besoins !

C’est pourquoi, la CGT Éduc’action soutient toutes les mobilisations locales décidées par les personnels des zones C et A durant cette semaine et la suivante et les appelle à participer massivement à la grève et manifestations féministes du 8 mars.

Elle appelle l’ensemble des personnels à faire de la semaine du 11 mars une semaine de mobilisations, grèves, AG, heures d’information syndicale et tournées d’écoles, établissements et services…

Enfin elle appelle l’ensemble des personnels à être massivement en grève le 19 mars avec toute la Fonction publique et à mettre en débat la reconduction du mouvement après le 19 ».

« C’est par une mobilisation dans la durée que nous obtiendrons les inévitables transformations au service des personnels et des élèves avec l’abandon de la réforme des retraites et de toutes les réformes de tri social, la nationalisation de l’enseignement privé sous contrat, l’indexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation et l’ouverture de négociations sur les grilles salariales », soutient la CGT Éduc’Action.

Extrait de cafepedagogique.net du 04.03.24

 

Seine-Saint-Denis
Plan d’urgence pour l’éducation : la mobilisation continue en Seine-Saint-Denis

Plusieurs syndicats enseignants du département ont lancé un nouvel appel à la grève pour la journée de jeudi. Ils réclament un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis.

Extrait de leparisien.fr du 28.02.24

 

Pas de rentrée pour les élèves du 93

C’est la rentrée pour les élèves et leurs enseigant·es de la zone C. Mais pas pour toutes et tous. En Seine-Saint-Denis, de nombreux élèves ne reprendront pas le chemin de l’école, les professeur·es avaient prévenu les familles avant les vacances : ils et elles seront en grève aujourd’hui à l’appel de plusieurs syndicats – FSU 93, CGT Éduc’Action 93, SUD éducation 93, CNT éducation 93 – et avec le soutien de la FCPE 93. Une grève le jour de la rentrée, c’est une première. Même pour le 93 dont les difficultés ont donné lieu à plusieurs rapports parlementaires, le dernier publié à l’automne.

Le 93, ce sont les difficultés scolaires les plus importantes de l’hexagone en français et en mathématiques, des obstacles à l’accès à la santé, moins d’accès aux bourses, des locaux insalubres et très souvent sous-chauffés… « Le 93 est un département cobaye », explique Louise Paternoster, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action 93. « Toutes les politiques qui dégradent le service public sont expérimentées dans notre département : recrutement en masse de contractuels – 1000 contractuels sur 12 000 professeurs des écoles. Une proportion qui atteint 75% en lycée professionnel ». Pour la responsable syndicale, le plan de fidélisation (une prime de 15 000 euros) a très peu d’effets sur le recrutement et la fidélisation des personnels. Et ce manque de personnel a des conséquences sur les chances de réussite des élèves. « En Seine-Saint-Denis, la situation est particulièrement alarmante pour nos élèves qui perdent jusqu’à un an de cours sur leur scolarité en raison des non-remplacements. Ce n’est pas de plusieurs milliards d’économies dont nous avons besoin, mais d’un plan d’urgence pour l’éducation », explique-t-elle.

« Il faut un plan d’urgence pour le 93. Nous sommes le département à la fois le plus pauvre, le plus jeune, mais aussi le moins bien doté en matière d’éducation. Le choc des savoirs, dans notre département, aura des conséquences désastreuses » affirme Louise Paternoster. Ce constat, les syndicats se basent sur une large enquête envoyée à destination des 1 100 écoles, collège et lycée du département en novembre dernier. De ces cahiers de doléances sont nées les revendications syndicales. « Ce mouvement est inédit. Il y a urgence à corriger le tir, les personnels arrivent à un point de rupture ». Et les revendications sont simples, assure la responsable syndicale. Les besoins les plus urgents des Séquano-Dionysiens, c’est déjà d’avoir classe estime-t-elle.

358 millions d’euros pour « sauver » le 93

Pour parer aux urgences, l’intersyndicale demande deux collectifs budgétaires : un sur les questions de postes et un sur le bâti scolaire. Elle estime à 358 millions d’euros l’enveloppe nécessaire « Il manque 5 000 enseignants et enseignantes – dont 2 000 dans le premier degré – pour les TPS, les RASED…, 2 200 postes d’AESH, 650 postes d’AED, 320 postes d’assistants et assistantes pédagogiques et 175 postes de CPE. On demande aussi que le bâti soit pris en charge par l’État. Ça peut sembler beaucoup, mais ce n’est rien au regard des 200 milliards versés tous les ans aux grandes entreprises sans contrepartie… », précise la secrétaire générale de la CGT Éduc’Action.

Si les organisations syndicales ne communiquent pas de chiffre pour l’instant, Marie-Hélène Plard, secrétaire générale de la FSU-SNUipp-93 assure que des écoles sont fermées aujourd’hui. « Ce sont des mobilisations d’équipe, des mobilisations construites avec les parents d’élèves. Fermer un jour de rentrée nécessite un long travail d’explicitation envers les familles, la courte période passée – cinq semaines seulement de classe, a empêché ce travail dans certaines écoles. Mais la colère des collègues n’en est pas moins importante ».

Mercredi 28, l’intersyndicale organise aussi une réunion d’information sur l’articulation entre plan d’urgence et choc des savoirs. « On ne veut pas plus de postes pour trier plus » nous dit la secrétaire générale de la FSU-SNUipp 93. « Il faut un changement de politique éducative, c’est une urgence ».

L’intersyndicale appelle d’ailleurs les équipes d’enseignants et enseignantes à une forme de « désobéissance ». À cette fin, les équipes pédagogiques du premier degré sont invitées à ne transmettre aucune information permettant la mise en place de groupe de niveau à l’entrée en sixième. « On invite aussi les collègues à utiliser les moyens alloués à leur école – la carte scolaire étant passée – en fonction des besoins de leurs élèves qu’ils auront recensés », ajoute Marie-Hélène Plard. « On leur propose de sortir des injonctions pour répondre aux besoins de leurs élèves. Si en maternelle, par exemple, les équipes estiment qu’il est plus pertinent d’avoir des classes multiâges que des classes à 12, on leur dit de faire confiance à leur expertise. Et puis, on leur demande de refuser de faire passer les évaluations ».

Et les responsables syndicales préviennent, cette journée n’est que le premier round d’une mobilisation sur le long cours. « Nous ne lâcherons rien. La FSU-SNUipp 93 a d’ores et déjà décidé que si nous n’obtenons pas gain de cause, nous appellerons à la grève à la rentrée de septembre 2024 » déclare Marie-Hélène Plard. « Il y a 25 ans, la mobilisation des collègues et des parents d’élève avait permis de gagner 3 000 postes », complète Louise Paternoster.

Aujourd’hui, plusieurs rassemblements sont organisés, dont un à proximité de Stanislas, « un symbole fort, le symbole d’une injustice en matière d’éducation ».

Lilia Ben Hamouda

Extrait de cafepedagogique.net du 26.02.24

 

Mobilisation
Grève des profs de Seine-Saint-Denis : « Quand on voit les conditions de travail entre nous et Stanislas, il y a deux mondes »

Pendant la journée de grève de ce lundi 26 février annoncée comme le premier round d’un printemps de lutte, des professionnels de l’éducation de Seine-Saint-Denis se sont rassemblés devant l’établissement privé du VIe arrondissement pour interpeller le gouvernement afin d’obtenir un plan d’urgence pour leurs établissements.

Extrait de liberation.fr du 27.02.24

 

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