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B* Théâtre d’ombre et langage avec des conteurs et la bibliothèque de quartier à la maternelle REP Alain-Fournier de Paris 14e (CNR)

10 avril

Projets innovants CNR Notre école, faisons la ensemble
Bien dans son corps, heureux avec sa langue.0

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Francais
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Education artistique et culturelle

Fonction du porteur de projet Directrice

E.M.PU ALAIN FOURNIER 9 square Alain Fournier Paris 14e Arrondissement
Nb élèves bénéficiaires du projet 120

Date de validation du projet 08/06/2023
Date de début du projet Invalid date

Descriptif du projet

Objectifs
Le projet pourrait être décliné vers ces trois dimensions :

Égalité car il a pour ambition de d’aider les élèves les plus en difficultés et les plus éloignés de la maitrise de la langue à prendre confiance en eux, et à accéder à l’aisance à l’oral, il donne accès à une culture orale commune et riche en s’appuyant sur des activités artistiques. Il intègre un volet à destination des familles afin de mieux associer tous les parents à la réussite de leur enfant. Il vient compléter des dispositifs de réussite éducative.

Bien-être car il vise à conforter les élèves dans l’estime d’eux même en leur donnant confiance dans leur capacités, en ce sens il prend en compte les besoins de certains élèves perturbateurs. Les compétences psychosociales sont au cœur de la démarche, elle favoriseront le développement des compétences sociales, émotionnelles et cognitives des élèves. L’engagement de l’ensemble de l’équipe enseignante, l’association des animateurs, l’implication des parents sera également un facteur de cohésion de la communauté "école" et donc vecteur de bien-être.

Mais nous avons l’ambition de privilégier la dimension de l’excellence :
Le projet vise l’excellence du langage de nos élèves en privilégiant l’aisance pour tous (corporelle et linguistique) dans un cadre culturel riche, nous souhaitons que nos élèves accèdent à un langage bien construit, soutenu et riche. Le conte est utilisé comme vecteur de réflexion, de logique, de construction d’images mentales, compétences que les élèves pourront réinvestir dans de nombreux autres domaines d’apprentissage (compréhension de l’écrit, expression écrite, résolution de problèmes...)

Lutter contre les difficultés scolaires ;L’apprentissage des fondamentaux (plan maths et français) ;Lien école-famille Lutter contre les assignations sociales et territoriales ;Climat scolaire (prévention et lutte contre les discriminations, les violences, le harcèlement) ;Education artistique et culturelle Activité physique et sportive

Idées initiales

L’appui de la concertation
L’école a été engagée dans la démarche d’évaluation durant cette année scolaire 2022-2023.
Équipe scolaire, périscolaire, RASED, personnel médicaux-sociaux et parents
d’élèves ont été associés à la démarche.
De cette concertation ressortent des grandes pistes de travail pour les années à venir.

Apprentissage et parcours :
 Gestion la difficulté scolaire - les difficultés d’apprentissage ne sont parfois pas suffisamment prises en compte. Problématique parfois occultée par des difficultés de comportement ou par les projets de classes qui avancent.
 Élaboration de projets communs fédérateurs pour l’école dans une logique de parcours de l’élève - plusieurs projets chaque année sont partagés par les classes (en particulier les projets de la REP) mais ils ne sont pas toujours conçus dans un parcours d’élève.

Vie de l’élève, bien être et climat scolaire :
 Gestion des élèves perturbateurs - l’équipe fait preuve d’une grande solidarité dans la gestion des élèves perturbateurs. Les situations sont partagées en équipe et nous cherchons des solutions ensemble. Mais ces temps sont chronophages et se font parfois au détriment d’un travail de fond sur l’organisation des apprentissages.

Les acteurs, le fonctionnement et stratégies de l’école
 Organisation du travail pédagogique et inter-catégoriel- quelques ajustements sont nécessaires dans l’organisation de la communication interne.
 Partenariat et communication - ils sont déjà riches (avec l’école élémentaire, la crèche, les parents, les associations du quartier...), il faut les pérenniser et les rendre visibles.

À partir de ces constats, l’équipe souhaite prioritairement réfléchir à un projet qui puisse prendre en compte les difficultés d’apprentissage, les difficultés de comportement et dont le contenu soit au cœur des fondamentaux. Nous choisissons de construire un projet centré sur l’apprentissage de la langue.

L’appui de nos expériences avec deux partenaires intervenants extérieurs
1 - Depuis deux ans une ou deux classes de notre école bénéficient du projet cercle de conteur avec le collectif « des histoires à la bouche ».
Principe de fonctionnement : une conteuse intervient en classe environ 10 séances d’une heure tout au long de l’année. Elle mène un cercle de conteur avec les élèves et l’enseignant de la classe. Elle raconte plusieurs histoires à chaque séance et peu à peu, elle laisse la parole aux élèves qui sont très vite en mesure de l’aider dans sa narration puis de prendre en charge seuls des histoires qui leur ont déjà été offertes.
En parallèle, des interventions en classe des cercles de conteur entre enseignants sont organisées pour former les enseignant à devenir eux même conteur autonome dans leur classe.
En partenariat avec la bibliothèque du quartier, des cercles de conteur ont lieu dans leurs locaux, les parents des enfants des classes participantes sont invités.
Nous avons perçu en quelques mois des bénéfices important concernant plusieurs domaines :
•Tous les élèves, même les petits parleurs, prennent la parole dans les cercles de conteur. D’abord avec des petites comptines à gestes puis sur des histoires en randonnée et enfin sur des contes plus complexes. La structure du cercle de conteur, codifiée, ritualisée est rassurante et permet à chaque enfant de se lancer dans l’oral.
•Lorsqu’un enfant est en difficulté pour une narration, le groupe vient en appui pour soutenir et prolonger son histoire. Cela renforce la cohésion du groupe et la capacité de
travail en coopération.
•Les enfants s’écoutent mieux, ils travaillent l’attention partagée.
•La capacité d’attention des élèves les plus fragiles est renforcée.
•Avec le conte, les élèves entre dans un imaginaire qui semble puissamment attractif. Ils améliorent leur capacité à construire des images mentales. Ils parviennent à structurer leur propre film, sont acteurs d’une démarche intellectuelle qui entre en concurrence avec l’utilisation excessive et passive des écrans.
•Nous avons constaté un apaisement des élèves perturbateurs pendant les séances. Ils s’agitent moins, acceptent d’écouter les autres, attendent leur tour sans manifester de frustration, prennent en charge un récit. Ils se prouvent qu’ils sont capables, sont restaurés dans leur estime d’eux même.
•Le répertoire des histoires touche tous les types de contes et constitue un enrichissement culturel qui sera ancré dans la mémoire collective des élèves.
Inconvénient du dispositif : nous avons constaté que les élèves les plus jeunes, profitent moins du cercle de conteur. Les plus à l’aise en langage parviennent à participer mais les plus fragiles ne maitrisent pas suffisamment la langue pour se lancer.
2- Cette année, un artiste de théâtre d’ombre est intervenu dans notre école. En réussite éducative pour 4 familles de l’école (atelier d’accompagnement à la parentalité) et en classe de TPS et PS (2 séances par classe). Avec des jeux d’ombre et de lumière, il
fait apparaitre un univers captivant même pour les plus jeunes. Tous les élèves ayant participé à ce dispositif ont réussi de mettre leur corps en scène dès la première séance.

Ce qui nous est apparu bénéfique pour les PS et les TPS dans les séances de théâtre d’ombre :
•Les enfants les plus en retrait en langage, qui n’ont pas encore les mots pour participer à l’oral sont entrés dans l’univers de l’artiste, ont montré qu’ils comprenaient ce qu’on attendait d’eux et ont pu participer en s’exprimant corporellement.
•Certains élèves maladroit ou inhibés qui sont parfois en retrait dans les séances de sport ont accepté de participer.
•Pendant que l’enfant s’approprient l’histoire corporellement, les adultes verbalisent, étayent, enrichissent les actions par le langage. De retour en classe, la participation des élèves est meilleure. Tout se passe comme si le fait d’avoir en amont appréhendé l’histoire par le corps permettait aux enfants de mieux la comprendre et la verbaliser ensuite.

En quoi ces deux expériences, théâtre d’ombre et langage nous semblent-elles complémentaires ?
Ces deux expériences menées en classes, les échanges en conseils des maitres, les observations que nous avons pu faire de nos élèves (leurs progrès, leurs implications, leurs hésitations), nous amènent à penser l’expression corporelle comme une sorte de facilitateur de l’expression langagière, voire même, pour les enfants les plus éloignés du langage, comme une sorte de prérequis.

Plusieurs éléments nous semblent étayer cette hypothèse :
 L’école maternelle est l’école de l’apprentissage par la manipulation, par les découvertes sensorielles et corporelle. L’expression langagière et l’expression corporelle ont certainement à gagner à être menées de manière complémentaire.
 Dans les cercles de conteur de classes, les enfants qui maitrisent mal la langue commencent souvent par s’exprimer par le geste ou le mime puis par des ritournelles. L’appui de leur expérience d’expression corporelle leur permettra certainement de se lancer plus facilement par le geste ou par la langue orale.
 Les conteurs professionnels qui nous encadrent utilisent le geste comme support de compréhension de l’histoire. Ils lient l’expression du corps et l’expression par le langage. Nous pouvons penser que ce sera également un point d’appui pour nos élèves de gagner en confiance corporelle pour entrer dans la langue.
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Plan d’action
Nous souhaitons proposer un parcours d’élève liant expression corporelle et langage et construit sur les trois années (ou quatre pour les enfants bénéficiant de la classe de TPS) d’école maternelle.

Objectifs prioritaires :
Permettre à chaque enfant de maitriser une langue bien construite à la fin de la grande section.

Pour cela trois objectifs sous-jacents :
 Oser s’exprimer corporellement
 Oser prendre la parole dans le groupe
 Favoriser l’estime de soi et la confiance en soi

Objectifs par niveau de classe :

En TPS et en PS, priorité à l’expression corporelle :
 Acquérir de l’aisance corporelle
 Mettre son corps en jeu dans le groupe.
 Observer les productions corporelles de ses camarades, s’en emparer, les enrichir
 Adapter sa production corporelle a un univers, un contexte, une émotion.
Le langage viendra enrichir ou traduire les productions corporelles. Il sera porté les enfants qui en seront capables ou par l’adulte.

En MS et GS, priorité au langage :
 Permettre aux enfants d’acquérir une aisance à l’oral
 Leur donner les moyens d’élaborer leur propre parole afin qu’elle soit audible et compréhensible par l’autre
 Favoriser l’enrichissement du lexique et de la syntaxe
 Favoriser la construction d’images mentale et le raisonnement
 Apprendre à écouter la parole de l’autre

Le travail du corps sera prolongé en MS et en GS.
Nous travaillons sur un partenariat avec le conservatoire Darius Milhaud pour permettre aux GS de bénéficier d’un cycle "corps, mouvement, musicalité, espace". Lez conservatoire a déjà un partenariat avec l’école élémentaire du groupe scolaire Fournier. Cette initiation pour nos GS viendra enrichir la liaison GS/CP déjà en place et plus largement la liaison maternelle élémentaire.

Les autres domaines d’apprentissage qui seront impactés :
 Enrichissement culturel avec mémorisation d’un répertoire de contes du plus traditionnels au plus insolites.
 Amélioration des compétences psychosociales : capacité d’observation et d’écoute de l’autre, empathie, coopération, ajustement de sa production à celle des autres, ces compétences sont mobilisées en expression corporelle ou en cercle de conteur.
 Améliorer la construction des images mentales, compétence qui aide l’élève dans de nombreux domaine (la logique, la réflexion, la compréhension...)

Le cadre qui permettra l’atteinte des objectifs :
Les interventions de professionnels du théâtre d’ombre (pour l’expression corporelle) et du conte (pour le langage) sont les piliers du projet.
 Le lien de confiance qui s’établira entre les artistes et les enfants permettra aux élèves de se lancer corporellement ou oralement.
 L’univers imaginaire qu’ils véhiculeront enrôlera les élèves dans l’activité
 La répétition des séances permettra l’imprégnation, l’amélioration de l’attention conjointe, la mémorisation
L’implication des familles avec des proposition des deux partenaires de travail sur la parentalité :
 Les histoires à la bouche proposent d’animer des cercles de conteur parents enfants (3 par an à l’école)
 Liaison avec la bibliothèque de quartier qui organise déjà des cercles de conteurs en famille. Cela insistera nos familles à se rendre à la bibliothèque.
 Atelier d’accompagnement à la parentalité mené par Troupadeux dans le cadre de la réussite éducative - dispositif mis ne place en 2022-2023 et reconduit.

Nous souhaitons donc que les élèves de TPS et PS bénéficient de 15 séances par classe et par an de théâtre d’ombre et que les élèves de MS et GS bénéficient de 15 séances de cercle de conteur.
Pour prolonger les apprentissages amorcés avec les artistes, les enseignants organiseront également des séances d’expression corporelle ou de cercle de conteur dans leur propre classe ou en décloisonnement.

Ce qui nous parait innovant dans notre démarche :
 La liaison explicite expression du corps / expression par la langue dans une dynamique complémentaire, le corps venant en appui de la parole en particulier pour les élèves les plus timides ou les moins l’aise en langage.
 Une logique de parcours de l’élève construite sur 3 ou 4 ans.
 Un engagement de l’ensemble de l’équipe et la formation des enseignants qui permettra à cette dynamique de perdurer.
 L’ouverture sur le territoire (conservatoire, bibliothèque, école élémentaire, crèche) et l’association des familles.

Ce qui nous parait pertinent étant donnée le profil de nos élèves :
 L’expression corporelle nous parait une bon moyen de permettre à tous dès l’entrée en TPS ou PS d’oser prendre part au groupe, de construire une image positive d’eux même. En effet, à l’entrée à l’école, nous constatons un décalage important des compétences langagières de nos élèves. Une très petite partie est déjà capable de s’exprimer par des phrases bien construite alors que d’autres ne sont pas du tout entrés dans la langue française. Les premiers monopolisent les temps de parole collectifs et font preuve d’assez peu de patience lorsque les seconds font leurs premières tentatives. Ces derniers s’enferment parfois dans une attitude d’élève assez passif, en retrait qui perdure souvent au long des années d’école maternelle.
 De nombreux élèves de l’école de familles non francophones ou maitrisant mal la langue ont peu d’occasion de côtoyer une langue de qualité. Le cercle de conteur offre à l’élève un bain de langue riche en lexique et en syntaxe. C’est une langue à la fois accessible et attractive (car théâtralisée) et soutenue.
 Certains élèves n’ont pas suffisamment l’occasion de pratiquer la langue (lorsque la langue française n’est pas ou peu parlée à la maison ou lorsque, dans le cadre scolaire, l’enfant est un petit parleur). Le cercle de conteur offre un cadre sécurisé dans lequel l’élève ose se lancer pour pratiquer du langage même imparfait qui sera enrichit par les multiples expériences où il osera être locuteur. Les nombreuses possibilités d’entrainement faciliteront la mémorisation et l’amélioration du lexique et de la syntaxe.
 Nous constatons une utilisation intensive des écrans dans de nombreuses familles. Nous avons mené plusieurs actions de prévention (à destination des enfants, à destination des parents) mais cela n’est pas toujours suffisant à changer les pratiques.

Nous constatons certaines conséquences sur l’attention des élèves qui nous semble de plus en plus volatile et sur leur connaissance et maitrise de leur corps, ils semblent de plus en plus sédentaires. Notre projet propose une réponse à ces deux problématiques. D’une part car l’univers du conte porté par des professionnel est très attractifs pour les élèves et donc améliore leur capacité d’attention, d’autre part parce que la participation au théâtre d’ombre favorisera la maitrise de corps.
 La compréhension et l’identification et l’expression des émotions sont intégrés depuis plusieurs années dans notre projet d’école. L’expression corporelle (par le mime en particulier) peut favoriser l’expression des émotions. Cela nous semble complémentaires des actions que nous avons menées ces dernières années.

Type de prestation demandée dans le cadre de CNR Intervenant extérieur Formation

Extrait de d cnr-nefle.gogocarto.fr 08.06.23

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