> III- INEGALITES : Mixité sociale, Pauvreté, Ethnicité, Laïcité... > Pauvreté, Aide sociale > Pauvreté, Aide sociale (Textes et Déclarations officielles) > Journée mondiale de lutte contre la misère : Nicolas Sarkozy en reste à la (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Journée mondiale de lutte contre la misère : Nicolas Sarkozy en reste à la carte scolaire, l’accompagnement éducatif et les CPGE

19 octobre 2007

Extrait du site de l’Elysée, le 19.10.07 : Discours du Président de la République au Conseil économique et social

Extrait

(...)

Aujourd’hui il y a deux France : celle qui a tout, qui a accès aux services publics, à la culture, à la santé, à la sécurité, et celle qui n’a rien, celle des territoires que la République a abandonnés. Il faut faire plus pour l’insertion des jeunes qui vivent dans des bassins industriels sinistrés. Il faut faire plus pour ceux qui vivent dans des zones rurales en voie de désertification. Plus pour ceux qui faute d’accès à un moyen de transport sont assignés à rester dans leur village où ils ne trouvent pas d’emploi.

Nous devons aussi désormais nous tourner davantage vers la ville et vers les banlieues. Aujourd’hui dans certains quartiers, il y a des jeunes qui sont minés par le sentiment d’être les oubliés de notre contrat social, qui sont humiliés par l’absence d’avenir professionnel, au point parfois de refuser l’échange avec ceux qui viennent pour les aider.

Rester sans réaction devant cet échec, ce serait accepter le prix de l’inégalité, de l’injustice et du ressentiment qui sera toujours plus grand. Pour les habitants des quartiers en difficulté, je veux donc mettre en place un véritable plan d’action car il ne saurait y avoir de respect de la part de nos concitoyens sans combat pour l’égalité des chances, car nous ne pouvons proposer décemment nos valeurs en partage que si elles s’inscrivent dans la réalité et non dans la fiction. Et l’insertion professionnelle des jeunes qui vivent dans les quartiers sera pour moi une priorité. C’est bien beau de refaire les immeubles mais si à ceux qui y habitent, on ne propose pas une formation et un emploi, dans quelques années il faudra à nouveau refaire les immeubles. Ce que je veux c’est que l’Etat reprenne toute sa place pour que la réussite sur tout le territoire dépende de l’école républicaine, de la sécurité dans le quartier, de l’effort personnel, pas de la communauté.

Cela suppose un devoir de vérité. Qui ne voit qu’aujourd’hui la réussite en France repose de moins en moins sur l’école républicaine et de plus en plus sur l’appartenance aux bons réseaux ? Qui ne voit que ce sont les enfants d’enseignants ou de cadres supérieurs qui vont dans les meilleurs collèges, en classe préparatoire puis dans nos grandes écoles, pas les autres ? Pendant ce temps, 150 000 jeunes sortent, eux, chaque année du système scolaire sans qualification.

C’est à mes yeux une injustice profonde quand un enfant est dirigé vers une formation inférieure à ses potentialités. C’est à mes yeux une injustice profonde quand dès le cours préparatoire, les enfants de familles pauvres redoublent deux fois plus que les autres. La panne de l’ascenseur social, c’est là qu’elle se trouve. C’est donc là qu’il faut supprimer les clivages invisibles de la société française.

C’est la raison pour laquelle nous avons assoupli la carte scolaire, pour que chaque parent puisse choisir l’école de son enfant en fonction, non pas de la réputation de l’établissement, mais des qualités ou des difficultés de son enfant. Le meilleur établissement, c’est l’établissement où son enfant est heureux et réussit.

C’est également pour restaurer l’égalité des chances que nous venons d’instaurer, dans les collèges les plus en difficulté, un accompagnement éducatif pour les orphelins de 16 h. Car prendre en charge les enfants dont les parents travaillent, c’est éviter qu’ils soient livrés à eux-mêmes, c’est leur offrir la chance d’être encadrés pour faire leurs devoirs.

C’est toujours pour la même raison que nous allons changer la pratique de ces lycées qui n’envoient jamais un dossier d’élève en classe préparatoire. Qui considère qu’aucun de ses enfants n’est digne d’intégrer l’élite universitaire française ?

Ces mesures ne sont qu’une première étape pour que les enfants pauvres, qui partent dans la vie avec plus de handicaps que les autres, soient davantage aidés et que, grâce à l’éducation, ils puissent avoir l’espoir réel de changer leur condition.

Nous le savons tous, la majorité des enfants sont pauvres, parce que leurs parents le sont. Et le plus souvent, les enfants pauvres deviennent, à leur tour, des adultes en situation de pauvreté. Pour éviter aux enfants les souffrances liées à la pauvreté, pour mettre fin à l’hérédité de la misère, je veux, par conséquent, et je le répète, mobiliser tous les acteurs de la société sur l’objectif de lutte contre la pauvreté.

(...)

Lire, écouter ou voir le discours complet

Répondre à cet article