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Plus de 50 grandes écoles s’engagent pour les ZEP

19 janvier 2005

Extrait du « Parisien » du 18.01.05 : Plus de 50 grandes écoles s’engagent

En 2001, Sciences-po Paris avait tracé une route ambitieuse en recrutant des bacheliers de vingt lycées d’Ile-de-France classés ZEP (zone d’éducation prioritaire). Cette année, 45 étudiants ont intégré l’école, qui s’en porte visiblement très bien. Pourtant, ce n’est pas cette voie (celle de la discrimination positive) mais une autre, moins spectaculaire, que 53 patrons de grandes écoles et d’universités se sont engagés à suivre hier en signant une charte qui se fixe un objectif : démocratiser l’accès des jeunes issus de milieux défavorisés aux meilleures formations de l’enseignement supérieur.

Un coup de pouce

Car la réalité est têtue : l’école réserve les places à une « élite » sociale. Les classes prépa aux grandes écoles n’accueillent que 3 600 fils et filles d’ouvriers. « A plus de 80 %, la trajectoire scolaire ou professionnelle des enfants de milieux ouvriers ou employés reste identique à celle de leurs parents », explique François Fillon, ministre de l’Education nationale. Pour Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, il s’agit « de tendre la main aux jeunes pour que tous ceux qui en sont capables puissent accéder à ce qu’il y a de mieux ». Concrètement, il s’agira - comme l’expérimente l’Essec depuis 2002 - de développer des partenariats entre établissements supérieurs et établissements nichés dans des quartiers défavorisés.

Chaque école agira à sa guise, mais le modèle retenu est plutôt celui du tutorat qui vise à donner aux élèves un coup de pouce pour booster leur scolarité. « Même très bons, ils ne pensent que rarement à intégrer une grande école. Par autocensure, par fatalisme, ils ne se projettent pas au-delà de ce qu’ils connaissent, c’est-à-dire la fac ou un BTS », explique Christian Margaria, président de la Conférence des présidents des grandes écoles, signataire de la charte avec la Conférence des présidents d’université et les directeurs d’écoles d’ingénieurs.

Visiblement, ça marche : Rachel, 17 ans, élève de terminale dans un lycée ZEP du Val-d’Oise, a « beaucoup appris » de ses deux années de tutorat avec l’Essec. « Je suis plus à l’aise à l’oral, j’ai appris à m’ouvrir l’esprit. Je n’avais jamais été au Louvre. Maintenant, j’adore aller dans les galeries de peinture », confie-t-elle en osant rêver « d’une grande école de commerce ».

CDS.

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