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Le Sgen-Cfdt et l’éducation prioritaire (extraits du dossier de la conférence de presse de rentrée ; Café pédagogique, ToutEduc)

8 septembre 2017

DOSSIER DE PRESSE

SOMMAIRE
Fiche 1  École inclusive : accompagner efficacement les équipes
Fiche 2  Plus de maîtres que de classes et CP à 12 : évaluer avant d’agir
Fiche 3  Rythmes scolaires : agir pour l’intérêt de l’enfant
Fiche 4  Autonomie des établissements dans le 1er degré : s’adapter à la diversité des territoires
Fiche 5  Réforme du collège :poursuivre la réforme des égalités
Fiche 6  Éducation prioritaire et mixité sociale : assurer l’égalité des chances
Fiche 7  Bac-3 / bac+3 : assurer la continuité lycée-enseignement supérieur
Fiche 8  Enseignement professionnel :sécuriser les parcours des élèves
Fiche 9  Formations des enseignants et des CPE : définir de nouvelles orientations
Fiche 10  Rémunération des personnels : améliorer l’attractivité des métiers

Extrait de sgen-cfdt.fr du 07.09.17 : Dossier de presse

 

EXTRAITS

 

Fiche 2. Plus de maîtres que de classes et CP à 12 : évaluer avant d’agir
Priorité annoncée dans le programme du candidat Macron, le dédoublement des classes CP et CE1 en éducation prioritaire a connu une mise en œuvre chaotique
depuis la nomination de Jean-Michel Blanquer aux manettes du ministère de l’Éducation nationale.
Les principales craintes du Sgen-CFDT se sont concrétisées et ont ponctué les mois
de mai à juillet 2017 :
• flou sur l’utilisation budgétaire de ces postes qui sont en majorité ceux
créés par l’ancien gouvernement pour le dispositif « plus de maîtres que de
classes » (PDMQDC) ;
• utilisation des postes initialement prévus pour abonder les moyens de remplacement ;
• utilisation des locaux (le mythe des paravents pour diviser en deux une classe sera une réalité) pour répondre à la création d’un ou plusieurs postes dans une zone d’éducation prioritaire ;
• aucun bilan quantitatif du dispositif actuel PDMQDC ;
• aucun dialogue avec les personnels concernés et les acteurs de terrain, au
profit d’une mise en place hâtive et surtout de communication de la part du
ministère de l’Éducation nationale en direction des médias et des parents.
Dès les prémices des suppressions de postes, un collectif d’enseignants des quatre
coins de France a lancé une pétition pour la sauvegarde des PDMQDC. En quelques
jours, 12 000 signatures, mais aussi de nombreux soutiens de chercheurs, ont permis de montrer au ministère l’attachement au dispositif.

Aujourd’hui, si personne ne remet en question l’importance d’une attention
particulière à donner aux classes du cycle 2 (CP et CE1) ni à l’intérêt de « donner plus à ceux qui ont moins », c’est-à-dire en éducation prioritaire (EP), il semble nécessaire que les réseaux d’EP bénéficient d’un engagement durable tant sur l’organisation que sur le fonctionnement. Les REP et REP+ bénéficiaient depuis 2013 (avec la loi de refondation) de moyens humains et financiers supplémentaires.

Alors que le ministre dit vouloir faire appel à l’initiative, la liberté et à l’autonomie, il
impose d’en haut une organisation pédagogique sans aucune concertation et dont
la pertinence peut être interrogée.
La mise en place des CP à douze s’est traduite de manière très différente selon les
départements où l’exemple de la Haute-Garonne est le plus « négatif ». En effet, les
vingt-deux postes PDMQDC (certains datant de plus de 35 ans) ont été supprimés,
sans réel débat, pour une création à la va-vite de CP dédoublés... Dans d’autres départements, des directrices et directeurs académiques des services de l’Éducation nationale (Dasen) ont fait le choix de maintenir l’existant en attendant de connaître des directives nationales moins précipitées.
Le dispositif PDMQDC permet pourtant d’innover, de remettre en question sans cesse ses pratiques pédagogiques, de s’associer à une réflexion collective de toute une équipe en mettant en cohérence les actions initiées par chacun
des interlocuteurs partenaires, afin de rendre les axes du projet d’école complémentaires et constructifs.

Comparatif
CP à 12
• Création de 2 500 postes pour la rentrée 2017 sur les 4 000 postes créés
pour le Primaire et budgétés par le gouvernement précédent.
• Réaffectation de 1 000 postes de PDMQDC
• Utilisation de 1 537 postes prévus pour les remplacements

PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES »
• 3 220 postes déployés à la rentrée 2016.
• 1 941 étaient prévus (par le gouvernement précédent) à la rentrée 2017 ce qui aurait porté le nombre de PDMQDC en France à 5 161 postes.
• Postes intervenant principalement de la GS au CE2 sur les écoles de ZEP.

 

FICHE 6 : ÉDUCATION PRIORITAIRE ET MIXITÉ SOCIALE : ASSURER L’ÉGALITÉ DES CHANCES
Le Sgen-CFDT est favorable à un système éducatif fondé sur une mixité scolaire et
sociale, qui permette d’assurer concrètement l’égalité des chances entre les élèves.
Or il existe des territoires identifiés, dans lesquels les enfants sont issus de catégories
sociales défavorisées à plus de 70 %. Le séparatisme social et scolaire pose problème
dans les deux sens, car l’entre-soi ne permet pas la construction du vivre-ensemble.
Pour le Sgen-CFDT, il faut donc poursuivre certaines dispositions éprouvées comme
favorables à la réduction des inégalités, pour qu’elles puissent réellement donner leur plein effet, et impulser des mesures volontaristes pour améliorer la mixité scolaire et sociale de ces réseaux :
• La révision périodique de la carte des écoles et collèges des réseaux de l’éducation prioritaire (prévue tous les 4 ans) pour tenir compte des évolutions démographiques et ne pas stigmatiser durablement certains territoires.
• L’incitation pour les équipes éducatives à travailler avec d’autres partenaires et acteurs (associations et collectivités) dans et au-delà de l’École, pour mieux penser le parcours de l’élève. Cela nécessite donc le renforcement du soutien éducatif, culturel, et de santé de ces réseaux.
• L’élaboration et la mise en application d’un référentiel pédagogique, permettant de clarifier les ambitions de l’éducation prioritaire et les outils à
développer pour y parvenir (exemple de l’accueil des moins de 3 ans).
• L’abondement des moyens humains dans ces écoles et collèges afin d’améliorer l’encadrement et l’accompagnement des élèves. Dans les écoles des Rep et Rep+, notamment le Rased et le dispositif Plus de maîtres que de classe, permettent aux équipes de décider collectivement et d’adapter localement les pratiques d’aide et de suivi des élèves. Les modalités rigides définies nationalement sur l’organisation de CP à douze partout en Rep+ nous semblent inopérantes et aller à l’encontre du travail et de l’investissement déjà engagés. En effet, ce sont bien les équipes et non le seul enseignant de CP qui peuvent au mieux adapter les pratiques pour les problématiques complexes des premiers apprentissages, et avoir en conséquence un effet positif sur la réussite des élèves.
• La non-accumulation de dispositifs ou de structures d’inclusions sur les
mêmes lieux (par exemple Segpa, Ulis, Fle...), afin de ne pas concentrer les
publics fragiles uniquement sur certains territoires.
• L’extension de la politique d’éducation prioritaire aux lycées les plus défavorisés par la définition d’un référentiel pédagogique prolongeant celui des Rep et l’allocation de moyens spécifiques.
• L’amélioration de l’environnement de travail et de vie des élèves et des personnels.
• Un traitement des questions d’attractivité des territoires par des mesures
d’accompagnement professionnel (formation, concertation, ingénierie
pédagogique) et de reconnaissance (indemnités, décharges, mesures de
politique de la ville).
Divers rapports ou tests internationaux (CESE 2015, Cnesco 2016) rappellent que l’objectif de réduction des inégalités (en particulier celles fondées sur les déterminismes sociaux) dans notre pays est un enjeu majeur pour la société.

Pour le Sgen-CFDT, il est donc fondamental de poursuivre les mesures engagées en 2015 pour éviter un nouvel essoufflement de ces politiques et une démobilisation des acteurs de terrain. Un rendez-vous programmé en 2019 pour la révision de la cartographie des réseaux est nécessaire, mais d‘ici là, les équipes éducatives et les acteurs locaux ont besoin de stabilité et de lignes directrices claires.

Pour soutenir la scolarité de ces élèves, le Sgen-CFDT a revendiqué depuis 1972 la nécessité d’une politique publique scolaire particulière afin de compenser les situations réelles d’inégalités. Il a soutenu la création de zones d’éducation prioritaires (ZEP) en 1981 puis, plus récemment en 2014, le plan de Refondation de l’éducation prioritaire (initié dans la continuité de la loi de refondation de l’École de 2013) qui a donné une nouvelle assise à cette politique et un nouvel élan aux acteurs.

 

Voir aussi

Blanquer déçoit aussi le Sgen-CFDT

S’il restait encore un doute, il est levé : le ministre de l’Education nationale a raté sa rentrée auprès des enseignants. Après les syndicats de la FSU - le Snuipp pour le primaire, le Snes pour le secondaire - et après le SE-Unsa, le Sgen-CFDT a dressé le 7 septembre un bilan morose des premières mesures prises par Jean-Michel Blanquer, critiquant notamment la précipitation et un dialogue social à sens unique.

" Certaines mesures ne nous paraissent pas aller dans le bon sens ", a expliqué Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale du Sgen-CFDT lors de sa conférence de presse de rentrée. " L’équipe de campagne du candidat Macron nous avait assuré, lorsque nous l’avions rencontrée, qu’il était hors de question d’aller vite. Or on est allé très vite, cela a même été brutal, sur les rythmes scolaires et le retour aux quatre jours, ou encore sur la réforme du collège. "

Bachotage

Parmi les signaux négatifs renvoyés par le ministre, Catherine Nave-Bekhti a aussi évoqué les évaluations qui vont avoir lieu en début de CP et en début de 6ème. " Cela risque d’encourager le bachotage, a-t-elle regretté, on est très loin de l’objectif de construire la confiance en soi " chez les élèves, vantée par le ministre.

Sur la mesure phare de la première rentrée de l’ère Macron – les CP à 12 en REP+ (les réseaux d’éducation prioritaire renforcés) - , la responsable du Sgen-CFDT a repris ce qui est désormais un leitmotiv : " personne ne peut être contre ".

" Mais nous avons des questions sur la mise en oeuvre ", a -t-elle ajouté. Le Sgen-CFDT s’inquiète notamment de " l’affaiblissement du remplacement ", une partie des postes nécessaires pour le dédoublement des CP ayant été pris sur des effectifs promis au remplacement.

Inégalités

Même réserve sur le dispositif Devoirs faits, pourtant jugé intéressant : " les études montrent que les devoirs sont source de profondes inégalités ". Le problème, là encore, est celui des moyens et la volonté du ministère de reposer massivement sur des volontaires en service civique. L’Agence nationale du service civique a prévu de faire appel à 10 000 volontaires pour animer ce dispositif. Quid de leur formation, en si peu de temps ?

Sur la suppression des contrats aidés, le Sgen-CFDT se joint à la dénonciation quasi unanime. " On ne défend pas ces contrats précaires, souligne Catherine Nave-Bekhti, mais on ne peut pas ainsi les supprimer sans dire ce que l’on met à sa place. "

Le syndicat s’inquiète de la disparition des aides administratives aux directions d’école. Alors que Jean-Michel Blanquer avait promis que les emplois aidés réservés aux enfants en situation de handicap seraient maintenus, et même augmentés, des remontées font état d’un manque d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) à certains endroits.

Temps et espace
Le Sgen-CFDT s’inquiète aussi du peu de place faite aux questions de mixité sociale et d’inégalités. La politique ministérielle semble se résumer aux CP à 12 et aux internats d’excellence, ce qui est un peu court aux yeux du syndicat.

Une note positive enfin : le Sgen-CFDT est prêt à s’impliquer dans la concertation sur le temps et l’espace de l’enfant au 21è siècle, annoncée par Jean-Michel Blanquer. Il espère que ce sera, cette fois, un vrai dialogue : " Jusqu’ici, résume Catherine Nave-Bekhti, soit on nous reçoit pour nous écouter sans discussions ensuite, soit on nous reçoit pour nous annoncer des décisions avec une possibilité d’influer à le marge ".
Véronique Soulé

Extrait de cafepedagogique.net du 08.09.17 : Blanquer déçoit aussi le Sgen-CFDT

 

"Plus que déçus, nous sommes mécontents", insiste Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale du SGEN-CFDT, ce jeudi 7 septembre, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat. "Tout a été annoncé dans la précipitation, brutalement, et sans la moindre concertation, alors que le candidat Emmanuel Macron avait dit qu’il n’était pas question d’aller vite."

"La semaine de quatre jours, les CP à 12, les évaluations en CP et en 6e, les devoirs faits, les aménagements de la réforme des collèges… Tout a été décidé rue de Grenelle sans la moindre évaluation !", souligne la secrétaire générale. "Notre ministre dit s’appuyer sur la recherche et les comparaisons internationales. Oui, mais certaines d’entre elles et pas d’autres."

"Les relations entre la recherche et le système éducatif sont anciennes", précise Alexis Torchet, secrétaire national chargé de la politique d’éducation et de formation des 1er et 2nd degrés. "Ce qui est nouveau, c’est que la science soit en elle-même légitime. Pourquoi opposer les neurosciences aux sciences sociales ? La recherche n’a pas à conduire la politique de l’éducation. C’est de l’instrumentalisation !".

Pas de réformes sans moyens
A propos des "devoirs faits", Catherine Nave-Bekhti s’interroge sur "l’absence de moyens fléchés", sur "le recours aux volontaires du service civique" et sur "les 10 000 volontaires à recruter dont les missions ne sont pas clairement définies". De même, elle souligne que "les CP à 12, supprimeront des moyens pour les remplacements, indispensables pour organiser une véritable formation continue des enseignants".

[...] Le sgen-CFDT entend participer activement à la concertation annoncée par le ministre sur "le temps et l’espace de l’enfant au XXIe siècle" et prévoit un colloque en janvier prochain sur "bac-3/bac+3".

Extrait de [touteduc.fr du 08.09.17 Le Sgen-Cfdt s’oppose à l’instrumentalisation de la recherche

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