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Séminaire OZP nov. 2019. Le compte rendu du SNUipp

3 décembre 2019

Éducation prioritaire : qu’en dit l’OZP ?

Des acquis, des obstacles mais aussi des leviers de la politique d’éducation prioritaire (EP) ont été présentés au séminaire de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP), samedi 30 novembre, par Martine Husson, Anne Armand, Marc Bablet ou encore Jean-Yves Rochex, membres du conseil scientifique de l’observatoire. Des résultats qui donnent des pistes pour améliorer la politique en faveur des quartiers défavorisés.

Après avoir présenté une partie des résultats de son enquête en mai 2018, l’OZP poursuit son travail d’analyse des réponses des acteurs de terrain.

Des acquis fragiles

L’enquête révèle que la refondation de l’éducation prioritaire a permis de travailler en tenant compte des cycles, de développer le travail collectif, d’accorder une importance primordiale au pédagogique, de bâtir des projets de réseau et de favoriser le co-enseignement.
Elle a permis également « une embellie » de la relation école-familles où les acteurs ont « une véritable détermination à installer explicitement un respect et une estime réciproque », de conjuguer exigence et bienveillance, de modifier les pratiques évaluatives au profit d’une évaluation par compétence et de faire vivre le collectif professionnel.

L’accueil des personnels exerçant pour la première fois en éducation prioritaire s’est lui aussi amélioré même s’il reste insuffisant avec du temps dédié, du tutorat ou encore une découverte de l’environnement. Cependant, le pessimisme est de mise face à la fragilité de ces acquis et la crainte de partir vers de fausses pistes. Dans le même temps, l’optimisme est permis en voyant l’engagement raisonné des acteurs et actrices qui demandent à être davantage responsables de leur action locale et à bénéficier de davantage de soutien.

De nombreux obstacles

La culture commune premier et second degré, le refus de laisser la main au terrain, le manque d’implication parfois rencontré ou le non partage du pilotage sont des obstacles cités minoritairement dans l’enquête.
D’autres obstacles tels la spécificité des élèves non francophones, la communication avec les familles, l’utilisation du carnet de suivi, l’hétérogénéité des classes, le manque de savoir-faire professionnels éprouvés, l’identification des besoins des acteurs... sont plus prégnants dans l’enquête. Des difficultés qui pourraient être levées avec une formation solide répondant aux besoins.

Restent des obstacles majeurs à relever qui sont le manque de formation - les formations données ne sont pas celles répondant aux besoins-, le manque de temps - temps pour travailler ensemble, laisser du temps pour transformer les pratiques, faire coïncider le temps du premier et du second degré- et le manque de ressources humaines -la problématique du remplacement des enseignantes et enseignants, médecins et infirmières scolaires, personnels spécialisés, disparition des « Plus de maîtres »-.

Des leviers sur lesquels s’appuyer

L’enquête met aussi en lumière de nombreux leviers à actionner pour améliorer la politique d’éducation prioritaire.
Ceux qui relèvent de l’institution comme la question des ressources humaines, du recrutement, la pérennité des personnels, les formations spécifique EP, les « Plus de maîtres », la réduction des effectifs, le temps, les moyens accordés, les personnels de santé...
Et ceux qui relèvent des acteurs eux-mêmes comme les outils et méthodes, la formation entre pairs, la relation avec les familles, le travail sur l’évaluation des élèves, la conjugaison de l’exigence et de la bienveillance...

Alors que faire ?

Le conseil scientifique de l’OZP estime nécessaire de poursuivre le chantier école-familles, de mieux considérer les acteurs et de leur faire confiance, d’avoir une volonté politique qui continue d’abonder les moyens humains et de relancer la dynamique par des discussions au travers de rencontres inter-académiques.

L’OZP rendra public, au cours du prochain trimestre l’ensemble des résultats de son enquête. Bien que non statistique, ce travail a toute sa valeur. Le ministère serait bien inspiré de tenir compte de l’ensemble de ces éléments.

Extrait de snuipp.fr du 02.12.19

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