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L’expérimentation dans 50 écoles à Marseille : - D’où vient l’idée ? (France-Info) - Les vives réactions syndicales (ToutEduc)

4 septembre 2021

Macron à Marseille : les réactions, de négatives à très négatives, du SNUDI-FO, de la FSU, du SE-UNSA, du SGEN-CFDT

Pour le SNUDI, le syndicat FO de l’enseignement primaire, "le président Macron entend liquider l’Ecole de la République et le statut des personnels", puisqu’il annonce "un statut dérogatoire pour 50 écoles marseillaises pour la rentrée 2022". Ses déclarations "confirment la volonté du ministre Blanquer de mettre en place des directeurs supérieurs hiérarchiques des enseignants et de bouleverser le fonctionnement de l’Ecole". Le SNUDI rappelle à ce sujet le projet de création d’un emploi fonctionnel pour les directeurs d’école totalement déchargés. Il s’inquiète également des propos relatifs aux rythmes scolaires et aux acteurs extrascolaires. Il appelle les personnels à la grève le 23 septembre.

De même pour la FSU, Emmanuel Macron n’a pas annoncé le "plan de rénovation" des écoles qui était attendu, mais "la mise en place de dispositifs qui feraient des écoles de Marseille un terrain d’expérimentation de la dérégulation de l’Éducation nationale" ; "le recrutement des professeur-es des écoles par les directeurs et directrices d’école ouvrirait une brèche dans le fonctionnement du service public". La FSU craint que la création d’une société publique en charge de la réhabilitation des écoles ne préfigure "une nouvelle forme de désengagement de l’État" marqué par "le retour des projets de partenariats public/privé". Elle voit dans cette intervention une instrumentalisation "irresponsable" de la situation marseillaise et elle invite les personnels à se mobiliser le 23 septembre et le 5 octobre.

Pour le SE, les annonces du président sont "hors-sol" et "mal venues". Le syndicat UNSA des enseignants note qu’ "aucun chiffrage de l’aide qui serait apportée aux écoles de Marseille n’a été donné, alors que des moyens supplémentaires sont nécessaires et attendus par les personnels", E. Macron ne comprend pas ce qu’est l’innovation, laquelle "ne se suscite pas par une décision extérieure, déconnectée et sans concertation avec ses principaux acteurs". Par ailleurs, le président "met à mal le travail engagé avec le ministère de l’Éducation nationale sur la direction d’école depuis plusieurs mois". Et l’organisation syndicale s’interroge, "le but du Président était-il d’apaiser et de soutenir l’école ou de partir en campagne en s’adressant à son électorat sur de vieilles idées plus efficaces pour la communication politique que pour l’éducation" ?

Quant au SGEN-CFDT (Provence - Alpes), il "acte positivement l’annonce faite par le Président de la République du soutien financier de l’Etat à un vaste plan de rénovation du bâti des écoles marseillaises", après "des décennies d’abandon". Mais pour ce qu’il appelle "école du futur", le président "recycle de vieilles rengaines sur le recrutement des équipes enseignantes qui n’ont jamais fait leurs preuves lorsqu’elles ont été expérimentées". Et la section syndicale met en garde, à l’approche des échéances électorales "contre la tentation de déclarations chocs ’anti-mammouth’ qui sauront peut-être séduire une partie de l’électorat mais empêcheront tout débat constructif et apaisé sur les nécessaires évolutions de notre système éducatif". Il propose d’expérimenter une autre solution, "des pôles éducatifs de territoire (...) associant tous les acteurs, la population et le réseau partenarial".

Extrait de touteduc.fr du 03.09.21

 

SNALC et SNUIPP vent debout face au projet d’école expérimental à Marseille

C’est une annonce “inadmissible“ pour le SNALC. L’annonce du Président de la République le 2 septembre d’un projet expérimental dans 50 écoles de Marseille passe mal pour le syndicat des professeurs du 2nd degré.

Emmanuel Macron, dans son discours “Marseille en Grand“ a évoqué l’idée d’ "un laboratoire de liberté et de moyens“ ainsi que son souhait de pouvoir “innover et mettre en place (..) une méthode radicalement nouvelle pour l’éducation de nos enfants, inventer ici l’école du futur“. Selon lui, “il faut qu’on ait des directeurs d’école à qui on permet d’avoir un peu plus d’encadrement. Il faut que ces directeurs d’école puissent choisir l’équipe pédagogique.“

Ce “laboratoire“ comprendrait un projet pédagogique adapté aux élèves, serait doté de moyens supplémentaires quand il y a beaucoup d’élèves allophones, adapterait les rythmes scolaires, et penserait le temps sportif, culturel à côté de l’école. Le président a indiqué que l’ équipe ne serait pas seulement faite d’enseignants. il souhaite leur voir donné le pouvoir de "choisir les enseignants et d’être sûr qu’ils sont motivés et qu’ils adhèrent au projet, et de pouvoir y associer des acteurs extra-scolaires qui partagent l’objectif". Selon lui, “cette école-là n’existe pas en France aujourd’hui“

Pour le SNALC, cette “mesure qui sort de nulle part est à la fois inquiétante et inadaptée aux besoins“, ne “répond en rien aux difficultés rencontrées sur le terrain“ et, déjà testée, se veut même “inopérante“ avec “beaucoup de postes (qui) restaient d’ailleurs sans candidatures“. Le syndicat y voit de plus “un moyen d’expérimenter un pouvoir hiérarchique du directeur d’école“ alors que la loi Rilhac devrait revenir en deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

Emmanuel Macron a ensuite précisé vouloir que ces 50 écoles soient choisies "avec les élus, les familles, les parents d’élèves, les associations et évidemment nos enseignants, qu’on les définisse dans les tous prochains mois et qu’on puisse lancer projet dans les premières écoles où on pourra donc repenser les projets d’apprentissages, les rythmes scolaires, les récréations, la durée des cours, la façon d’enseigner, qu’on puisse commencer dès la rentrée 2022-2023, et évaluer ensuite ces résultats, et si ils sont concluants les généraliser“.

Le SNUIPP-FSU parle de son côté d’une “provocation“ et de “mesure explosive et largement rejetée par la profession“ concernant ce qu’il appelle une “dérégulation de l’école“ teintée de “refrains libéraux“. Pour le syndicat majoritaire du 1er degré, le président de la République entend “dénaturer profondément le fonctionnement actuel de l’école publique“.

Il considère au contraire que l’école nécessite des effectifs réduits dans toutes les classes, des personnels spécialisés de Rased, des équipes pluri-professionelles renforcées, ainsi qu’une formation de qualité. Pour fonctionner, il souhaite que les tâches des directrices et directeurs soient allégées et recentrées sur l’animation et la coordination de l’équipe pédagogique, avec davantage d’aide administrative et de temps de décharge. Le syndicat dénonce une annonce présidentielle “opportuniste“ à quelques mois du début de la campagne présidentielle de 2022.

Emmanuel Macron a également souhaité “que dès la rentrée 2022 on ait 10 micro-collèges et 10 micro lycées qui s’installent à Marseille dans les quartiers les plus en difficulté, où on a nos décrocheurs très jeunes, et qu’on puisse avoir la réponse éducative qui convient“. Il a ajouté que, dans le continuité des annonces faisant suites au Grenelle de l’Education, “on doit continuer de mieux rémunérer“ les enseignants.

De plus, selon lui, “Il nous faut aussi tisser ce moment entre l’école primaire et le collège qui est souvent celui où les enfants décrochent. Le passage de CM2 à sixième, c’est terrible, c’est très dur, donc il faut qu’on puisse avoir des professeurs qui sont les référents qui vont les accompagner, et penser cette période qui va du CM1 à la 5ème“.

La sécurité a également été mise en avant par le président de la République, déclarant qu’ “on ne doit pas négliger ce qui il y au-delà du bâtiment, d’abord la sécurité aux abords de l’école". Il souhaite privilégier les écoles dans le plan caméra qu’il propose, et ce après avoir “entendu trop de parents d’élèves et d’enseignants (lui) dire qu’ils avaient peur au moments des entrées et des sorties“.

Emmanuel Macron, présentant son plan d’aide à la ville, a déclarer vouloir “faire plus“ pour Marseille, car “faire plus, c’est acter que 174 écoles de la ville sont dans un état de délabrement tel que l’apprentissage y est devenu impossible. Il n’y a pas d’autre territoire de la République où il y a une telle concentration de difficultés sur le bâti scolaire“, ajoutant que “ce problème il est bâtimentaire mais il est aussi de fonctionnement. Vous avez un problème avec vos personnels municipaux et vous avez trop de grèves.“

Au regard de ce constat, le président indique vouloir “créer une société ad hoc, dont monsieur le maire aura la présidence, elle sera sous le pilotage de l’Etat (..). Je veux qu’on puisse la mettre en place d’ici la fin de l’année. (..) Son objet sera la réhabilitation et la reconstruction des écoles identifiées avec la Ville comme étant les plus délabrées, en veillant à proposer des locaux modulables adaptées aux pratiques sportives, artistiques, aux innovations pédagogiques (...). On va créer cette société dans laquelle on va investir (...). On y interviendra en subventions, en avance remboursable.."

Le communiqué du SNALC ici

Le communiqué du SNUIPP-FSU ici (PDF)

Extrait de touteduc.fr du 03.09.21

 

Marseille : trois questions sur la volonté d’Emmanuel Macron de permettre aux directeurs d’école de choisir les enseignants de leur équipe
Destinée à obtenir "plus de résultats" dans les quartiers défavorisés, cette future sélection suscite la colère des syndicats du primaire.

[...] D’où vient cette idée ?
Dès sa campagne présidentielle, en 2017, Emmanuel Macron a milité pour "redonner de l’autonomie aux établissements" en "permettant de recruter sur la base de projets pédagogiques". Une expérimentation spécifique aux écoles d’éducation prioritaire était même envisagée pour attirer des enseignants, rapportaient Les Echos. Fraîchement nommé ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer a ensuite vanté, dans L’Obs, le "concept central" de "liberté" et défendu "un rôle à jouer en matière de recrutement" pour les chefs d’établissement. Il n’y évoquait pas spécifiquement l’école primaire, où le directeur n’a pas d’autorité hiérarchique sur les autres enseignants. Depuis, le dossier des directeurs d’école est régulièrement revenu sur la table. En août 2020, Jean-Michel Blanquer leur a notamment promis une "meilleure autonomie". Une proposition de loi LREM visant à une meilleure reconnaissance de la fonction de directeur est en cours de discussion au Parlement. Toutefois, la question du choix des enseignants par les directeurs n’a jamais été frontalement posée.

Un dispositif permettant d’attirer des enseignants spécialement choisis existe déjà au sein de l’Education nationale, sous forme de "postes à profil" liés à des compétences particulières. Dans un rapport de juillet 2019 (PDF), la Cour des comptes recommandait d’élargir ces rares recrutements sur profil, afin d’"attirer et stabiliser le corps enseignant dans les écoles et les collèges de l’éducation prioritaire". En début d’année, une telle extension a aussi été recommandée lors du Grenelle de l’éducation, afin d’"associer le directeur d’école au recrutement" pour des "postes à profil en adéquation avec des projets d’école particuliers". L’Institut Montaigne, think-tank libéral, s’y est également dit favorable, dans une note (PDF) publiée en août. Emmanuel Macron a fait référence à ce dispositif, jeudi, tout en soulignant que son projet concernerait "beaucoup plus que les postes à profil".

Dans son discours, le président de la République a également cité "le modèle finlandais". Dans ce pays au système éducatif parfois brandi en exemple, le recrutement des enseignants relève des écoles, selon un rapport sénatorial de 2010 sur le sujet. Enfin, en matière d’ouverture aux acteurs extra-scolaires, le chef de l’Etat a fait allusion aux "cités éducatives" lancées en 2019 par le gouvernement. Par ce nouveau projet, il entend "démultiplier" ces efforts.

Extrait de franceinfo.fr du 03.09.21

 

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