> II- EDUCATION PRIORITAIRE (Politique. d’) : Types de documents et Pilotage > EDUC. PRIOR. TYPES DE DOCUMENTS > Educ. prior. Formation(s) et colloques > Educ. prior. Rencontres et productions OZP > Journée OZP 2021. Table ronde : Travail collectif, intermétiers et (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Journée OZP 2021. Table ronde : Travail collectif, intermétiers et fonctionnement du réseau, avec Annie Tobaty, Stéphane Kus, Hélène Vinesse, Patrick Picard (synthèse et enregistrements audio)

2 décembre 2021

Journée nationale OZP du 27 novembre 2021.
40 ans d’éducation prioritaire, et après ?

Table ronde : Travail collectif, intermétiers et fonctionnement du réseau

De gauche à droite : Annie Tobaty, Stéphane Kus, Hélène Vinesse, Patrick Picard

L’enregistrement audio de la table ronde (46:43)

 

SYNTHESE DE LA TABLE RONDE

Le travail collectif est au jourd’hui prescrit comme allant de soi. Le préalable n’est-il pas de reconnaître qu’il est difficile et qu’il ne va pas de soi ?

Patrick Picard  : Les pilotes doivent reconnaître la difficulté du travail collectif. Le travail collectif n’est pas naturel, il doit être pris en charge par une structure, un animateur, un directeur, un formateur. Pas question de prescrire avant d’avoir identifié les difficultés et sans partir d’une observation réelle de ces difficultés. Il rassemble des acteurs qui ont des métiers différents et la qualité de ce travail dépend de la prise en compte des objets de chaque métier. Les pilotes définissent l’objet de ce travail, car il n’y a pas de travail collectif sans objet et sans accord sur cet objet.

Stéphane Kus, directeur d’une école à 20 classes dans le Rhône, pose la question : le travail collectif ? Pour faire quoi et comment s’y prendre ? Il évoque ses premières expériences de coordonnateur au début des années 2000. Pour les professeurs des écoles appelés à travailler sur le thème du travail personnel des élèves hors de la classe, la condition préalable était : en quoi ce travail supplémentaire et ces réunions vont-elles me servir pour mon travail ordinaire ? Le pilote – le coordonnateur - doit s’interroger sur le travail préalable qu’il doit fournir avant d’engager le travail collectif. Dans l’exemple cité, il a fallu 2 ans de travail préalable entre pilotes (principaux, coordos, C.P.C.) dans un dispositif de formation sur un temps long avant d’engager le travail sur le terrain.
Pour Stéphane Kus, il s’agit d’abord d’observer ce que font les acteurs (et parfois très bien), d’identifier les difficultés qu’ils rencontrent et de les relier aux difficultés des élèves, de prendre en compte les problèmes professionnels au quotidien dans la classe. Quant au pilotage inter-métiers, il consiste à traduire dans un langage commun les contraintes, les cadres de pensée de chaque métier. Selon son expérience, c’est au coordonnateur d’être le traducteur. Il faut aussi que chacun des participants se sente autorisé à intervenir et qu’aucune posture hiérarchique ne bloque le travail commun.

Hélène Vinesse donne des exemples tirés de son expérience passée de principale de collège en REP. Un travail collectif avait pu rassembler les enseignants de son collège autour de l’objet suivant : les critères des niveaux de maîtrise pour l’oral du Brevet. La question était : quelle différence entre Très bon niveau et Niveau satisfaisant ?
De même la réflexion pédagogique collective avait pu se développer malgré la lourdeur des dispositifs institutionnels grâce à la mise en place d’une structure souple appelée conseil pédagogique élargi.

Le rôle de la formation continue
Pour Patrick Picard, les fonctions de pilote et plus généralement les fonctions d’interface demandent un ensemble de compétences que la bonne volonté ou le charisme ne peuvent remplacer. La formation continue est indispensable, mais pour e^tre efficicace, elle nécessite des formateurs très compétents dans des domaines très variés. Il y a aujourd’hui une nécessité d’investir dans la formation des formateurs. Il faut aussi outiller le travail de formation, créer des outils.

 

LE DEBAT AVEC LE PUBLIC (en présentiel ou en distanciel)

Trois interventions suivent l’exposé des intervenants.

Comment trouver du temps pour travailler ensemble, surtout pour le trouver sur un temps long ?
  On rappelle que lors de la création des coordonnateurs, un recteur avait donné comme horizon de travail de réfléchir la première année au projet, de rédiger le projet la deuxième année afin de commencer à le mettre en œuvre, et de poursuivre la mise en œuvre l’année suivante. Les injonctions pour une réalisation immédiate sans prise en compte du temps pour les acteurs (temps pour se comprendre, identifier ce que l’on sait déjà ensemble, pour s’approprier une démarche, des connaissances, pour mener des réflexions, des analyses, des observations) ne permettent pas d’avancer ensemble et de faire progresser les élèves.

Comment gérer les injonctions nombreuses et parfois contradictoires quand on est personnel de direction ?
  Il faut apprendre à différer, la hiérarchie admet qu’on puisse remettre à plus tard tel ou tel aspect d’une commande parce que le terrain n’est pas encore mur, parce que le collectif est tout juste en train de se construite, parce que tel autre aspect est primordial dans la réalité locale. Le dialogue ouvert avec la hiérarchie est la clé.

Comment peut-on dire qu’on est légitime en tant que pilote pédagogique d’un collège, d’un réseau ?
  On revient sur l’importance de la formation de formateurs, c’est-à-dire de la prise en compte de tous les métiers d’interface. Ces métiers demandent des compétences et des savoir-faire variés, sur lesquels on ne peut pas improviser ni compter sur le seul charisme personnel comme effet d’entraînement.

 

Voir les autres comptes rendus de la journée

Répondre à cet article