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[...] Pourtant Aline Becker, secrétaire générale adjointe du SNUIPP, a évoqué au cours d’une table ronde sur les PEDT (projets éducatifs de territoire) et les rythmes scolaires, le recul de l’influence de l’éducation populaire chez les jeunes enseignants.
La masterisation a accentué un mouvement amorcé de longue date. Les nouveaux professeurs des écoles n’ont plus cette culture qui passait par le BAFA et les "colos". La réforme des rythmes met d’ailleurs souvent en concurrence des associations déstabilisées par la perte du créneau du mercredi matin. Ont-elles toujours conscience d’assurer une mission de service public ? Sont-elles considérées par les municipalités comme des prestataires, ou comme des partenaires ? Et elles-mêmes, comment se voient-elles ?
Les communes qui avaient mis en place des PEL (projets éducatifs locaux) se plaignaient souvent que les enseignants étaient peu présents. Combien d’entre eux se souciaient d’ailleurs de ce que devenaient leurs élèves après 16h30, du moins ceux qu’ils ne gardaient pas à "l’étude" ? Aujourd’hui, certaines associations peuvent avoir au contraire le sentiment qu’avec les PEDT, l’Education nationale a repris la main, puisque les inspecteurs et les DASEN ont un droit de regard, voire de veto...
Quant aux parents, ils ont voulu avoir le week-end complet avec leurs enfants, mais à en juger par les taux de fréquentation des TAP (les activités générées par la réforme), mais aussi de la restauration scolaire, et des accueils avant et après l’école, ils demandent à la puissance publique, Etat, mairie ou autre, de les prendre en charge les autres jours de la semaine ... si possible sans bourse délier. [...]
Extrait de "La Lettre de Tout Educ" [hebdomadaire], n° 193, 18 décembre 2013