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Extrait d’un communiqué de l’ICEM, le 14.11.05 : Quelles seront les réponses
des mouvements pédagogiques
Le gouvernement a bien manoeuvré ! Quelles seront les réponses des mouvements pédagogiques et d’éducation populaire ?
Depuis les premières révoltes suite à la mort de deux jeunes poursuivis par la police, l’émotion hypnotique de l’image a été présente à chaque journal télévisé tel un film d’horreur surfant sans états d’âme sur les angoisses et les fantasmes individuels. Chacun allumant son poste pour découvrir le prochain épisode !
Pour répondre aux premiers incendiaires, le ministre de l’intérieur, sous le feu des projecteurs, tel un acteur d’une série policière, a vociféré dans un registre vulgaire et irrespectueux des personnes. Le résultat ne s’est pas fait attendre, des centaines de voitures, des symboles « républicains » comme des écoles ont brûlé chaque nuit, la révolte s’irradiant sur toute la France. L’on parle alors de guerre urbaine et l’on mobilise une véritable armée de CRS, de policiers et de gendarmes.
Les spectateurs de ce drame, les Français, sont émus, ils tremblent, ils ont peur.
Les peurs collectives sont pour les médias, des terres fertiles. Lorsque ces mêmes médias servent une politique tels de fidèles chiens de garde on obtient cette pandémie de peurs :
– Peur des délinquants surtout lorsqu’ils sont jeunes
– Peur des incendiaires surtout lorsqu’ils sont jeunes
– Peur des récidivistes surtout lorsqu’ils sont jeunes
– Peur des enfants d’immigrés surtout lorsqu’ils sont jeunes
– Peur des quartiers qui deviennent forcément des repères de délinquants, d’incendiaires, de récidivistes ...
Puis dans un deuxième temps, les politiques, les journalistes amorcent une explication : quartiers ghettoïsés, chômage, désespérance des jeunes, laxisme des professeurs et des familles ...On plaint, on s’indigne, on écrit, on débat...
Les spectateurs de cette réflexion, les téléspectateurs et les lecteurs, y sont sensibles et opinent.
Les Français sont prêts à entendre et approuver les initiatives gouvernementales.
(...)
Aujourd’hui, les mouvements pédagogiques et d’éducation populaire sont-ils capables de faire entendre leur voix, pour la mise en place d’une école populaire et émancipatrice ?
Aujourd’hui, les mouvements pédagogiques et d’éducation populaire sont-ils capables de proposer et de défendre un système éducatif radicalement différent, pour porter cette école populaire et émancipatrice ?
Si oui, il est temps de s’y mettre, ensemble !
Catherine Chabrun, Présidente de l’ICEM-Pédagogie Freinet, le 14 novembre 2005