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Un projet pour expérimenter le tutorat entre élèves dans le réseau REP+ de Woippy : un dossier du site Education prioritaire

17 novembre 2017

En novembre 2015, suite à un appel à projet sur la coopération en éducation prioritaire et après avoir assisté à une conférence de Sylvain Connac sur les pratiques coopératives, l’inspecteur de la circonscription Metz-Nord et le principal du collège Jules-Ferry, copilotes du Réseau REP+ de Woippy, ont cherché, parmi les enseignants du réseau, des volontaires pour concevoir un projet d’équipe et l’expérimenter. Parmi les orientations possibles, c’est le tutorat entre les élèves qui a été choisi.

Un projet d’équipe
Dans un premier temps, six professeurs (du CE2 à la 6e) se sont engagés à participer, avec l’équipe de circonscription, à la conception et à la rédaction du projet. Cela permettait de mener des expérimentations dans le premier degré comme dans le second degré. Au début, les modalités de la coopération susceptibles d’être expérimentées n’étaient pas fixées, tant sur le fond que sur la forme, mais s’interroger sur les pratiques coopératives en classe, et particulièrement dans les établissements REP+, a paru d’emblée intéressant. En effet, les difficultés rencontrées au quotidien, telles que les difficultés scolaires et les problèmes de comportements semblaient appeler d’autres modalités de travail et une certaine innovation pédagogique. Un tel projet pouvait faire progresser les élèves dans les apprentissages fondamentaux et améliorer le climat scolaire. Certains membres de l’équipe avaient déjà réfléchi à des dispositifs possibles, tels que la formation d’« élèves ressources » par champs de compétences en école élémentaire, ou encore la mise en place de jeux coopératifs dans la cour ou en EPS. Cependant la mise en œuvre avait seulement été occasionnelle, irrégulière et n’avait pas été pérennisée. Aussi l’appel à projet de Réseau Canopé a-t-il semblé un vecteur possible pour inscrire ces pratiques dans le long terme.
Le choix du tutorat

Parmi les orientations possibles, le choix du tutorat entre élèves s’est rapidement imposé. Cette pratique apparaissait comme la plus accessible (donc plus rassurante), mais aussi riche de possibilités dans nos classes caractérisées par une très forte hétérogénéité (des attitudes en classe, des résultats scolaires, de l’autonomie, etc.). Nous avons supposé que, dans un tel contexte, deux élèves de niveaux différents, ciblés à partir des observations de l’enseignant, pourraient s’enrichir mutuellement dans une forme de travail sans doute plus motivante pour eux. D’ailleurs, nous avions déjà tous plus ou moins mis en place cette modalité de travail. Nous nous demandions juste comment aller plus loin, c’est-à-dire comment passer d’une approche intuitive et informelle du tutorat à une approche plus formalisée, plus experte.

L’IEN de la circonscription Metz-Nord et le principal du collège Jules-Ferry ont présenté au groupe projet le diaporama utilisé par Sylvain Connac, enseignant-chercheur, lors d’une conférence sur les pratiques coopératives à l’école, document sur lequel nous nous sommes appuyés dans un premier temps pour amorcer notre travail.

Conférence vidéo de Sylvain Connac : « Coopérer entre élèves pour apprendre et collaborer entre adultes solidaires »

Notre projet formalisé (PDF, environ 256 ko) propose donc de donner à nos élèves une véritable formation au tutorat, leur permettant d’acquérir un certain nombre de compétences spécifiques.

Le projet ayant été accepté, nous nous sommes posé la question de sa mise en application et de l’engagement que cela nécessiterait.

Nous nous sommes rendu compte que le travail que nous proposions de mener était très ambitieux, les objectifs nombreux et parfois complexes dans leur mise en pratique. De plus, entrer dans les attendus de l’appel à projet, à savoir le travail d’écriture et de production de ressources, était pour nous une nouveauté, voire engendrait une relative appréhension. Certains enseignants ont donc préféré ne pas aller plus avant dans sa mise en œuvre. Quatre ont poursuivi les expérimentations et, en cours d’année, nous n’avons plus été que deux à continuer la mise en œuvre et l’écriture. Les expérimentations ont été menées dans deux voies différentes : en élémentaire dans la classe de CE2-CM1 de Steve Webert, et au collège dans la classe de 6e de Mourad El Hour. Elles seront présentées à travers ce dossier.

Nous avions conscience de l’écart entre le projet initial (et idéal) et la réalité de la pratique (tout ne pouvait être appliqué). Nous nous sommes donc engagés dans une recherche-action, un projet qui allait sans doute demander du temps pour se construire, faire naître des hésitations, mener parfois à des échecs, nous obliger à des retours en arrière et à opérer des choix par rapport à ce qui avait été formalisé au début.
Notre définition du tutorat

Les représentations du tutorat diffèrent d’une personne à l’autre, de même que la définition qui en est donnée. On le rapproche intuitivement du mot « aide », bien que les deux termes ne soient pas parfaitement synonymes.

Nous nous appelons Steve Webert et Mourad El Hour. Pour l’instauration du tutorat dans nos classes, nous nous sommes appuyés sur les travaux de Sylvain Connac pour qui le tutorat est une des pratiques coopératives parmi d’autres, qui se caractérise par une relation asymétrique (le tuteur est plus expérimenté que le tutoré) dans un cadre formel (objectif, lieu, temps et parfois méthode sont donnés).

Schéma des différentes formes de coopération (PDF, environ 76 ko), page 8 du diaporama de la conférence de Sylvain Connac. [...]

Extrait de reseau-canope.fr/education-prioritaire du 15.11.17 : Un projet pour expérimenter le tutorat

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