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Le Perry Preschool Project, lancé dans les années 1960 aux Etats-Unis, devrait être transposé dans les REP+ en France, estime le rapport de l’Institut Montaigne (Le Monde)

3 juin 2022

Education : le modèle du Perry Preschool Project, lancé dans les années 1960 aux Etats-Unis
Ce programme innovant, qui n’a concerné qu’une soixantaine d’enfants, est cité comme une inspiration dans un rapport de l’Institut Montaigne publié le 2 juin.

Investir dans l’éducation des plus défavorisés dès le plus jeune âge. C’est l’une des propositions du rapport L’avenir se joue dans les quartiers pauvres, publié le 2 juin par l’Institut Montaigne. Le think tank suggère, pour ce faire, de s’inspirer d’expériences menées aux Etats-Unis qui « ont permis de démontrer qu’une intervention éducative précoce de qualité permettait d’améliorer significativement les résultats scolaires des élèves à long terme ». Est notamment cité le Perry Preschool Project, conduit il y a une soixantaine d’années, de 1962 à 1967, par le psychologue David Weikart à Ypsilanti, dans le Michigan.

Dans un pays où la scolarité n’est obligatoire qu’à partir de 5 ans, 123 Afro-Américains de 3 et 4 ans, issus de familles à faibles revenus, ont été sélectionnés. Puis 58 sont entrés dans le programme, alors que 65 ont servi de groupe témoin. L’accent était mis sur l’apprentissage actif, dans lequel les élèves participaient à des activités impliquant la prise de décision ou encore la résolution de problèmes. Des enseignants étaient également envoyés au domicile des parents pour les accompagner. Par la suite, les enfants ont intégré un cursus scolaire normal tout en étant suivis à plusieurs stades de leur vie.

Les résultats ont été au-delà des espérances, avance Jeffrey Beal, directeur de la recherche de la fondation HighScope, qui a pris le relais du Perry Preschool Project dans les années 1970. « Le groupe d’étude s’est amélioré de toutes les manières possibles et imaginables », souligne-t-il. Les données ont montré que ceux qui ont bénéficié de l’expérimentation ont été plus nombreux à mener leur scolarité à terme. Ils étaient également plus susceptibles d’occuper un emploi, de percevoir des revenus plus élevés et de posséder leur propre maison. Le taux de délinquance et de criminalité était nettement inférieur dans ce groupe que dans l’autre.

[...] L’Institut Montaigne a évalué à environ 630 millions d’euros par an la mise en place d’un programme de ce type à l’échelle des écoles REP+. Selon celui-ci, cet investissement « important que la nation consentirait pour endiguer plus efficacement la construction de l’échec et des inégalités scolaires peut être regardé à la lumière du coût global de l’échec scolaire aujourd’hui », qu’il évalue à 29 milliards d’euros par an.

Extrait de lemonde.fr du 02.06.22

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