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Echos des Rencontres des villes éducatrices : refondation, cités éducatives, cantines, éducation prioritaire, partenariat... (Crap, ToutEduc)

5 octobre 2022

« Quand on intègre les enfants, on intègre toute la population »

Quelles sont les questions éducatives les plus aigües pour les villes aujourd’hui ? École inclusive, « ville à hauteur d’enfant », Conseil national de la refondation et restauration scolaire ont été au programme des rencontres nationales du Réseau français des villes éducatrices (RFVE), organisées à Montpellier les 28 et 29 septembre. Bilan de ces deux journées avec Émilie Kuchel, présidente du RFVE et adjointe chargée de l’éducation à la mairie de Brest.

[...] Hier a été mis en place le Conseil national de la refondation, associé, pour l’éducation, à un fonds d’innovation pédagogique. Comment l’accueillez-vous ?
Cela nous interroge, c’est le moins qu’on puisse dire. Les collectivités seront à priori invitées aux travaux du CNR, mais il n’y a pas de méthode annoncée. Comme cela s’organise au niveau des territoires, les collectivités seront invitées selon le bon vouloir des directeurs d’école et chefs d’établissement. Cela reste très scolarocentré, on ne pense pas l’école comme un lieu de la vie de quartier, un lieu qui doit s’ouvrir vers son territoire. Les collectivités auraient dû être beaucoup plus associées !
Quant au fonds d’innovation pédagogique… Là non plus, il n’y a pas de méthode réelle : comment les décisions seront-elles prises ? Y aura-t-il concurrence entre écoles ? Et puis, des équipes éducatives vont travailler sur un projet et obtenir des moyens, mais la pérennité n’est pas assurée. Vers qui les équipes vont-elles se tourner alors ? Les villes peuvent se retrouver avec des demandes de travaux à leur charge, sans avoir été associées au projet. Cela risque de recréer du conflit, là où on devrait travailler ensemble !
Donc, on ne sait pas comment tout cela va se mettre en place, ni comment les choix seront faits. Nous demandons au ministère de l’Éducation nationale de présenter la méthode de ces choix et ce que ça doit financer. Nous souhaitons le retour aux PEDT (projets éducatifs de territoire). Chacun y est dans son rôle, mais tout le mode est autour de la table. Les programmes scolaires ne nous concernent pas, c’est entendu, mais, souvent, ce n’est pas le ministère qui donne aux écoles les moyens de réaliser les projets, par exemple les embauches d’artistes ou d’intervenants, ce sont principalement les collectivités au côté des équipes enseignantes qui financent..
Et puis, il y a eu réforme sur réforme au dernier quinquennat et on aimerait en connaitre le bilan. Combien d’élèves en plus ont-ils été scolarisés avec l’obligation scolaire à 3 ans ? À rapprocher du nombre de collectivités qui ont été obligées suite à cette loi de financer les écoles privées. Nous attendons aussi des résultats sur les dédoublements de CP.

Extrait de cahiers-pédagogiques.com du 04.10.22

 

Les villes du RFVE veulent continuer de penser globalement le temps de l’enfant (Localtis)

Les rencontres nationales du RFVE se sont achevées le vendredi 30 septembre à Montpellier. Emilie Kuchel, la présidente du réseau français des villes éducatrices, adjointe au maire de Brest, a passé en revue, pour notre confrère Localtis, les difficultés auxquelles les communes sont confrontées. Voici des extraits de son interview.

Les "cités éducatives" ne doivent pas être considérées comme "un dispositif mais (comme) une façon de travailler pour qu’il y ait de la fluidité sur le terrain", elles "fonctionnent bien", de même que les vacances apprenantes, pour lesquelles "on espère la pérennité" des financements Éducation nationale. En revanche, pour les AESH, il est nécesssaire que les temps périscolaires soient comptés comme du temps d’école de façon à éviter aux collectivités de "devoir embaucher des gens pour la pause méridienne ou la garderie du soir".

Autre sujet de réflexion, le bâti scolaire, avec l’augmentation du prix de l’énergie et la baisse démographique : "nous allons certainement devoir fermer des parties de bâtiments scolaires" et "dire stop à l’étalement scolaire". Pour la cantine, le réseau reçoit "moins d’alertes" car les villes adhérentes font "souvent appel à des aliments bio et locaux", mais "certaines villes sont en difficulté, avec des prestataires qui souhaitent renégocier leurs contrats et augmenter leurs tarifs (...) On navigue à vue. On ne sait pas l’impact que les augmentations de tarifs auront, et cela vaut également pour les gymnases, les piscines, etc." Les élus manquent également de visibilité sur l’éducation prioritaire : "On se pose des questions par rapport à l’avenir des REP et REP+ (...). Nous n’avons aucune visibilité", malgré une rencontre avec le ministre.

L’élue se démarque aussi du ministère qui "parle de plus en plus d’évaluation, de savoirs fondamentaux, de diplômes qui doivent correspondre aux besoins des entreprises (...) et qui lance réforme sur réforme" alors que le RFVE défend "l’éducation dans le sens de l’émancipation et du bien-être de l’enfant (...). Nous voulons que l’éducation ne soit pas uniquement cantonnée à l’école. Nous essayons d’associer tous nos partenaires, l’éducation populaire, les centres de vacances, etc., autour de l’éducation dans sa globalité."

L’interview ici

Extrait de touteduc.fr du 02.10.22

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