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Maternelle : le congrès de l’Ageem et la vulnérabilité de l’enfant (ToutEduc)

12 juillet 2023

Maternelle : un grand besoin de se retrouver après les tensions de l’année scolaire (Congrès de l’AGEEM)

Roanne, envoyé spécial - Près d’un millier d’enseignant.e.s de maternelle ont suivi le 5 juillet la conférence inaugurale du congrès de l’AGEEM, donnée par Catherine Guéguen, pédiatre, sur la "révolution éducative" que représente la prise en compte des compétences psychosociales, 2 000 inscrits au total... Comme chaque année, l’Association permet aux enseignantes et enseignants de maternelle de se retrouver alors que s’achève l’année scolaire, et, comme le souligne la présidente Maryse Chrétien, les enseignant.e.s de l’équipe départementale de la Loire qui accueillaient leurs collègues ont su créer une atmosphère de tranquillité qui était sans-doute la réponse aux tensions accumulées au cours des mois précédents.

Lionel Tarlet, inspecteur général chargé d’une synthèse de tout ce qu’il avait vu et entendu pendant trois jours, a perçu, "entre les lignes", ce qu’il appelle "un message de gravité" : "comment combattre toutes les offenses faites aux enfants" dans une époque aussi anxiogène ? Jean-Paul Delahaye, ancien DGESCO, avait, quelques minutes plus tôt, rappelé les chiffres terribles de la pauvreté, quand 11 % de familles ne peuvent pas payer la cantine, sont mises en difficulté par les listes de fournitures scolaires et quand notre système scolaire a tout d’une "héritocratie" plutôt que d’une "méritocratie".

La vulnérabilité des enfants

Christophe Marsollier (autre inspecteur général) avait, lui aussi, appelé les enseignant.e.s à être attentif.ive.s à leurs élèves, à leurs diverses formes de vulnérabilité, évoquant des enfants "qui ne montrent pas leurs besoins particuliers", qui ne sont pas, à proprement parler, porteurs de handicaps, mais qui sont d’autant plus fragiles qu’ils sont très petits, que beaucoup d’entre eux subissent des "violences éducatives ordinaires", voire des "violences pédagogiques ordinaires", et sont "blessés par les apprentissages et les évaluations".

L’enseignant.e doit donc trouver, dans cette période "de risques nombreux", un équilibre, pédagogique, entre activités et apprentissages, entre activités sous consigne et activités choisies... , mais aussi une dynamique personnelle, professionnelle, à chercher dans la collégialité, d’où l’importance de cette association pour une part croissante de la profession. Sur les panneaux d’affichage, chacun.e a pu aller chercher des idées nouvelles pour l’année prochaine, flasher un QR code pour s’inscrire dans un réseau, trouver des ressources, notamment sur la petite enfance et la transition crèche - maternelle, un thème relativement nouveau pour l’AGEEM.

Des enseignant.e.s en recherche

Celle-ci développe d’ailleurs son conseil scientifique, qui accueille Grégoire Borst, Stéphanie Mazza et Julien Masson, et elle publie des guides pour "accompagner les collègues" et leur proposer, à partir d’une "capsule vidéo" et du propos d’un chercheur, des échanges entre pairs. Préparant ce congrès organisé à Roanne, 250 classes se sont engagées dans des "recherches-actions" sur le thème de l’année, "Je suis bien à l’école, nous sommes bien ensemble", décliné en trois verbes, "accueillir, dire, agir ensemble". Le ministre n’a-t-il pas reconnu que le congrès était "un temps de formation" ? Maryse Chrétien ajoute : "Nous avons besoin de formation, mais pour travailler ensemble." Interrogée par ToutEduc, elle ne s’oppose pas au "plan maternelle" du ministère (ici), mais à la condition du respect des enfants et de l’accompagnement des personnels.

L’année prochaine, année olympique, le congrès sera organisé à Saint-Brieux, sur le thème de "la place du corps".

Note : l’écriture inclusive fait l’objet de débats et peut gêner certains, certaines, de nos lecteurs, lectrices. Les enseignants de maternelle sont tellement plus souvent des femmes que le féminin devrait l’emporter, mais les quelques hommes qui ont choisi le 1er cycle méritent considération et ne doivent pas disparaître. L’écriture inclusive s’impose donc ici.

Extrait de touteduc.fr du

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