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Amélie Oudéa-Castéra : nouvelle ministre de l’Éducation nationale

12 janvier

Amélie Oudéa-Castéra : nouvelle ministre de l’Éducation nationale

C’est un peu après 19h30 qu’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, a dévoilé la composition du nouveau gouvernement. L’Éducation nationale revient donc à Amélie Oudéa-Castéra, en plus du ministère des Sports et des jeux olympiques et paralympiques dont elle conserve le portefeuille. Autant Amélie Oudéa-Castéra ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, ça peut s’entendre, autant Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’Éducation nationale a de quoi s’entendre. Un choix surprenant, mais finalement, pas vraiment. Proche d’Emmanuel Macron – ils sont de la même promotion de l’ENA, sa nomination signe le retour d’un grand ministère de l’Éducation nationale et des Sports, comme sous l’ère Blanquer et la mainmise de l’Élysée et de Matignon sur le dossier École.

Très rapidement après la nouvelle officielle de sa nomination, la nouvelle locataire de la rue de Grenelle s’est dit « fière et honorée par la confiance du Président de la République et du Premier ministre » sur le réseau X (anciennement Twitter). « En devenant ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques & paralympiques, je suis déterminée à m’inscrire dans le cap fixé par Emmanuel Macron depuis 2017 et à poursuivre le plan d’action porté avec une exceptionnelle vigueur par Gabriel Attal : restaurer au cœur du service public de l’Éducation l’exigence fondée sur le « choc des savoirs » et sur l’autorité des professeurs ; “régénérer” le métier d’enseignant, en poursuivant les réformes engagées pour une attractivité renforcée et une revalorisation des carrières ; construire plus que jamais une École de l’épanouissement républicain, capable de protéger enfants et professeurs et de faire grandir tous les talents ». Qu’on se le tienne pour dit, le ministère Oudéa-Castéra sera dans la continuité de celui d’Attal pour ceux qui en doutaient.

ENA, Cour des Comptes et entreprises du CAC40, un Cv qui en dit long

Énarque, Amélie Oudéa-Castéra, qui est issue de la même promotion qu’Emmanuel Macron, a officié à la Cour des Comptes « où elle contrôle pendant 5 ans le périmètre du ministère des finances et se voit désignée rapporteure du Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques destiné au Parlement » selon sa biographie du site du ministère des Sports. Une promiscuité avec l’institution qui ne peut qu’inquiéter les défenseurs d’une école publique de qualité. En effet, la Cour des Comptes n’a de cesse depuis plusieurs années de demander au ministère de l’Éducation nationale de faire des économies, en passant par une libéralisation de l’École et de celui du statut de ses enseignants et enseignantes.

Ancienne joueuse de tennis professionnelle, directrice générale de la Fédération française de tennis et fondatrice et présidente de l’association « Rénovons le sport français », la nouvelle ministre de l’Éducation nationale a donc une certaine légitimité lorsqu’elle parle de sport. Sur le sujet de l’éducation, l’énarque a peu d’expérience. Mais c’est une proche de Macron, et ça, ça compte. Le Président n’avait-il pas affirmé que l’éducation était son domaine réservé ? Gabriel Attal, fraichement nommé Premier ministre, avait quant à lui expliqué qu’il emmenait avec lui à Matignon la cause de l’école. La nomination d’Amélie Oudéa-Castéra signe-t-elle la mainmise du Président et du Premier ministre sur le domaine de l’éducation ?

La feuille de route de la nouvelle ministre est quant à elle toute tracée par son prédécesseur. Et les chantiers qui l’attendent sont nombreux : le fameux « choc des savoirs » qui ne signe rien de moins que la fin de l’idéal du collège unique, la réforme du lycée professionnel, celle de la formation des enseignants et enseignantes – une réunion est prévue le 19 janvier prochain avec les organisations syndicales, le « choc de l’attractivité » tant promis, mais toujours pas d’actualité et l’expérimentation du port de l’uniforme…

Qui pilotera le ministère de l’Éducation nationale ? Amélie Oudéa-Castéra, Gabriel Attal ou Emmanuel Macron ? Les prochaines semaines devraient être assez révélatrices de la marge de manœuvre de la nouvelle ministre.

Lilia Ben Hamouda

Extrait de cafepedagogique.net du 12.01.24

 

Amélie Oudéa-Castéra à l’Education nationale et à la Jeunesse, Catherine Vautrin au Travail (et donc en charge de l’apprentissage)...

Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Elle était déjà ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques.

Née Amélie Castéra en 1978 à Paris, elle a gagné en 1992 le tournoi de l’Orange Bowl dans la catégorie des moins de quatorze ans. Elle est championne de France de tennis dans les catégories jeunes et évolue ensuite sur le circuit professionnel. Elle met fin à sa carrière en 1996.

Elle est titulaire d’une maîtrise en droit, diplômée de Sciences po, de l’ESSEC et de l’ENA (promotion Léopold-Sédar-Senghor, celle d’Emmanuel Macron). En 2018, à sa demande, elle est radiée du corps des magistrats de la Cour des comptes pour prendre la direction générale de la Fédération française de tennis.

Elle a également eu diverses fonctions au sein du groupe Axa entre 2008 et 2011 et du groupe Carrefour en 2018.

Catherine Vautrin qui est en charge du Travail, de la Santé et de la Solidarité a la responsabilité de l’apprentissage et, éventuellement, une part de la responsabilité danns la réforme des lycées professionnels. Elle a également dans son portefeuille la sécurité sociale, donc la CNAF et le financement de l’accueil de la petite enfance.

Rachida Dati aura aussi son mot à dire sur le Pass Culture.

Prisca Thévenot quitte le secrétariat d’Etat en charge de la jeunesse et du service national universel.

Marc Fesneau reste chargé de l’Agriculture (et donc de l’enseignement agricole), Eric Dupond-Moretti reste garde des sceaux, ministre de la Justice (et donc en charge de la Protection judiciaire de la Jeunesse), Sylvie Retailleau reste ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et conserve donc la tutelle de Parcoursup.

La fiche Wikipedia d’Amélie Oudéa-Castéra ici

Extrait de touteduc.fr du 11.01.24

 

Nomination d’Amélie Oudéa-Castéra : réactions syndicales

La nomination d’Amélie Oudéa-Castéra comme ministre de l’Éducation nationale dans le cadre d’un ministère élargi qui englobe ses fonctions précédentes au ministère des Sports et des jeux olympiques et paralympiques inspire d’ores et déjà l’inquiétude, si ce n’est l’ire, d’une grande partie des organisations syndicales. Alors que les dossiers sont nombreux sur le bureau de la ministre, les syndicats s’interrogent sur sa capacité à gérer de front deux ministères aux enjeux prioritaires.

Pour, Élisabeth Allan-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, l’unification des ministère de l’Éducation nationale et des Sports, ce n’est pas vraiment une surprise, « le sport était sorti en préparation des jeux olympiques et paralympiques ». « Ce rapprochement peut avoir du sens puisque le sport est éducatif avant tout et que les JOP seront terminés dans quelques mois », ajoute-t-elle. « On peut toutefois s’interroger sur la capacité de la nouvelle ministre – avec toute la préparation de ces jeux olympiques et paralympiques – à gérer un ministère aussi complexe que celui de l’Éducation nationale » ajoute-t-elle. « Il faut que la ministre puisse s’emparer rapidement des dossiers ». La responsable syndicale espère une stabilité du cabinet ministériel, « seul capable d’assurer une certaine continuité » dans la gestion des chantiers lancés par son prédécesseur. Au SE-Unsa, on veillera à ce que le Premier ministre laisse à la nouvelle ministre le pilotage du ministère, et que la réunion des deux ministères ne soit pas une façon détournée pour Gabriel Attal de garder la main sur l’Éducation nationale. « Ça ne serait pas acceptable que l’Éducation nationale soit sous tutelle ». « Avec la vision très utilitariste et utilitaire du sport d’Emmanuel Macron, on demandera aussi à la nouvelle ministre de veiller à bien être dans une démarche différente, une démarche porteuse d’une vision éducative du sport », complète la responsable syndicale.

Le sentiment qui prévaut à la FSU, c’est la colère. « Je suis très en colère de voir comment est traitée l’Éducation », nous dit Sophie Vénétitay du Snes-FSU. « On vit une crise sans précédent, on a du mal à recruter, les profs démissionnent et on va avoir une ministre qui ne pourra pas traiter les questions d’éducation à temps plein ». « L’Éducation c’est un ministère à temps plein », martèle la secrétaire générale du syndicat. « Comment cela sera possible une année de jeux olympiques et paralympiques, surtout avec quelqu’un qui n’a aucune expérience ni compétence particulière sur l’education ? C’est inconséquent ». « Va-t-elle être ministre de l’Éducation à mi-temps et ministre des JO l’autre mi-temps ? » ironise-t-elle. « On parle du plus gros ministère, comment peut-on envisager d’avoir une ministre à mi-temps ? En fait, ça confirme que Gabriel Attal reste ministre de l’Éducation nationale et que le centre de gravité de l’Éducation est à l’Élysée ». « Elle n’aura aucun état de grâce, elle va devoir montrer très vite qu’elle prend la mesure de son ministère en traitant la question des salaires et des conditions de travail », prévient Sophie Vénétitay.

Même colère à la FSU-SNUipp. « Je suis dépitée », nous confie Guislaine David, porte-parole du syndicat des enseignants et enseignantes du premier degré. « C’est une forme de mépris de regrouper ces deux ministères à six mois des jeux olympiques et paralympiques. C’est à la fois inquiétant pour l’École et pour les jeux. Notre ministère a besoin d’un ministre qui soit là en permanence, pas d’un ministre préoccupé par autre chose, surtout avec les chantiers ouverts par Gabriel Attal ». « C’est un mauvais signe pour le ministère de l’Éducation nationale », assène la co-secrétaire générale. « Cela montre un manque de préoccupation pour l’éducation et la volonté pour le Premier ministre de garder la main depuis Matignon. On ne veut pas d’une ministre par procuration. L’Éducation nationale, c’est un million deux cent mille personnes en attente de réponses sur leurs conditions de travail, sur leur salaire, sur l’attractivité du métier – on a des collègues qui craquent ». « Depuis quelques mois, l’ancien ministre a fait diversion sur bien des sujets. Nous attendons des réponses sur ces questions essentielles, et nous les exigerons auprès de la nouvelle ministre » alerte la responsable syndicale qui espère que les cabinets des deux ministères seront bien distincts. « On est en pleine préparation de la prochaine rentrée, avec les opérations de carte scolaire, on ne peut pas se permettre de perdre du temps. Il nous faut des réponses très rapidement ».

Lilia Ben Hamouda

Extrait de cafepedagogique.net du 12.01.24

 

Éducation nationale, Sports et Jeux olympiques : Amélie Oudéa-Castéra, la belle promotion

Extrait de lefigaro.fr du 11.01.24 (article intégral)

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