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Concepts : - (Par rapport au numérique) : inclusion, diversité, égalité, équité (Veille & analyses, Ifé, janvier 2024) - Compétences et capabilités / expérience (The Conversation)

24 janvier

L’éducation inclusive et numérique : quelles convergences ?
par Prisca Fenoglio
Médiatrice scientifique au sein de l’équipe Veille & Analyses - IFÉ
Si le numérique peut participer de l’émancipation et du pouvoir d’agir de tous les publics, qu’ils soient en difficulté, à besoins particuliers, en situation de handicap ou issus de minorités, ceci n’est pas un allant de soi. Ce Dossier, en interrogeant en quoi le numérique peut constituer un moyen et/ou un frein pour l’éducation inclusive, permet d’examiner les apports et défis des technologies dans une perspective inclusive.

Pour aborder ces questions, nous faisons état tout d’abord des enjeux politiques, sociaux, économiques, et des couts humains et matériels de ce double défi que constitue l’éducation inclusive et numérique. Ensuite, par le biais d’exemples concrets, nous explorons la nécessité de faire émerger de nouvelles cultures dans les conceptions de l’inclusion et du numérique, les partenariats, les rôles, et les pratiques pédagogiques des personnels éducatifs. Face à ces évolutions, la formation à l’éducation inclusive et numérique nécessite de favori- ser, et de valoriser, de manière ascendante, la mobilisation in situ de compétences multiples mettant en résonance les interprétations et expériences de la diversité avec les connaissances technologiques.

Ce Dossier met en lumière le fait que l’éducation inclusive et numérique nécessite d’articuler, à travers les médiations humaines et numériques, des procédures individuelles et des situations collectives. Outre ses possibles, difficultés, enjeux, questions en suspens, elle relève, profondément, d’une conception démocratique et citoyenne de l’éducation pour toutes et tous à l’heure du numérique, et vise à passer d’une finalité adaptative à une finalité inclusive et émancipatrice des outils. Elle permet, en retour, de renouveler le regard sur les usages numériques éducatifs.
De nombreuses références et ressources complémentaires sur le même thème sont par ailleurs accessibles via notre carnet de recherche Eduveille.
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Billet Eduveille

La diversité : une notion floue et controversée Aujourd’hui, une posture enseignante inclusive implique la reconnaissance de la diversité comme norme en classe. Cependant, les enjeux de ce terme fondateur de l’éducation inclusive sont flous, et traversés de différentes tensions. Bauer et Borri-Anadon (2021) soulignent ces tensions, entre visibilité/invisibilité, reconnaissance (souvent d’une seule facette de la diversité chez une personne)/désignation (avec risque d’enfermement) des marqueurs de diversité. De même, pour Plaisance (2019), la diversité est à double tranchant : d’un côté, ce terme évite la notion de différence, qui repose sur une norme implicite, d’un autre, la valorisation de la diversité culturelle ou ethnique peut être rhétorique et récupérée à des fins commerciales. La sociologue Marie Duru-Bellat (2011) se montre critique de cette notion vis-à-vis de l’enfermement et de l’assignation possible des personnes concernées. La chercheuse se demande si l’hégémonie de la non-discrimination n’est pas un modèle particulier de justice visant à préserver la légitimité d’une société où l’égalité des positions parait inatteignable. Elle rappelle que, plutôt que de traiter des problèmes individuels, il s’agit de les anticiper par des politiques spécifiques. Cependant, selon elle, prendre en compte la diversité au niveau des moyens pédagogiques est toujours souhaitable. [...] Égalité et équité : quelle différence ?
• Relativement à l’enseignement avec le numérique, l’égalité renvoie à la possibilité, pour toutes et tous, d’accéder aux outils numériques et de développer des compétences et des stratégies pour enseigner, apprendre, et plus généralement, mener à bien un parcours professionnel ou scolaire en utilisant les possibilités offertes par les outils numériques (Fenoglio, 2021). L’égalité s’appuie sur le principe selon lequel personne ne devrait être plus avantagé, et consiste à donner également à tout le monde. L’égalité ne tient pas compte de l’individu, ni de son contexte social, ni des réalités qu’il vit. Ce concept demeure un enjeu (Rainville, 2020), puisque de nombreuses inégalités subsistent.
• L’équité désigne le fait de donner aux personnes ce dont elles ont besoin : les réalités des individus sont prises en compte pour tendre vers une certaine justice, tout en respectant leurs différences. Par exemple, le fait de prêter des tablettes à des élèves qui n’en ont pas, plutôt qu’à toutes et tous, suit une logique d’équité.

Extrait de veille-et-analyses.ens-lyon.fr de janvier 2024

 

Formation ou expérience : de quoi nos compétences dépendent-elles vraiment ?

auteur
Charles Hadji Charles Hadji est un·e adhérent·e de The Conversation
Professeur honoraire (Sciences de l’éducation), Université Grenoble Alpes (UGA)

[...] Savoirs, compétences, expérience : des réalités distinctes ?
À première vue, les compétences et l’expérience sont deux réalités bien distinctes. Dans le sens du mouvement créé par le développement, tant dans le domaine de la formation, que dans celui de l’éducation, de pratiques d’évaluation centrées sur les compétences, celles-ci ont fait l’objet de nombreux travaux.

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Le Gouvernement du Québec définit la compétence comme « un savoir agir fondé sur la mobilisation et l’utilisation efficaces d’un ensemble de ressources ». Ce qui distingue la compétence d’un simple savoir, lequel n’est pas directement opératoire. La compétence implique :

la possession de ressources (en termes de savoirs et de savoir-faire) ;

la capacité de mobiliser de façon adéquate ces ressources, pour faire face à des familles de tâches (ex. : conduire une voiture ; installer un chauffe-eau) ;

et donc l’existence de familles de tâches identifiables dans l’univers des tâches possibles (ex. : les problèmes de soustraction ; la conduite d’un ministère).

Mais la compétence n’est pas une donnée immédiate. Fait capital, elle se construit, grâce à un apprentissage. Certes, cette construction repose sur un socle de capacités que l’on peut considérer comme innées. Puis, une fois construite, la compétence se situe du côté des ressources internes des individus ; et, à ce titre, du côté du donné – mais d’un donné construit. Alors que l’expérience, forgée au fil du temps, est sans conteste et totalement du côté de l’acquis.

[...] C’est pourquoi le prix Nobel d’économie Amartya Sen propose de parler de « capabilités » plutôt que de capacités. Chaque capabilité ouvre sur un champ de réalisation de soi (ex. : se nourrir ; participer à la vie politique) où l’on pourra construire des compétences, et acquérir une expérience… si le milieu a une valeur éducative, et formatrice. C’est-à-dire s’il s’organise en milieu susceptible de favoriser les apprentissages.

Extrait de theconversation.fr du 23.01.24

 

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