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Les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’éducation et les dédoublements lors de son entretien sur TF1 (Le Café, ToutEduc)

16 décembre 2021

E Macron lie la revalorisation à des contreparties
L’Ecole a été évoquée dans le long entretien donné par E Macron à TF1 le 15 décembre. Pour le président de la République les réformes scolaires ont été une "révolution". Il souhaite poursuivre la revalorisation mais en échange de contreparties sur le métier enseignant. Rien qui pourrait remobiliser à voter pour lui.

Une révolution de l’éducation ?

"Nous avons enclenché en 2017 une vraie révolution de l’apprentissage et de l’éducation", a dit E Macron le 15 décembre. "Je l’assume. C’est le trésor des décennies à venir. On doit remettre nos enfants et le sujet de l’apprentissage au cœur du projet de la nation".

E Macron est entré dans le détail des mesures scolaires. "On a rendu l’obligation scolaire à 3 ans. Il y avait 10 à 15% des enfants qui n’allaient pas à l’école du tout, les plus modestes. Maintenant ils y vont", a dit E Macron. En réalité le taux de scolarisation à 3 ans est passé de 97.2% en 2019 à 96.7% en 2020 et 97.3% en 2021, selon la Depp. Le seul effet de la scolarisation obligatoire à 3 ans a été la prise en charge par les communes, avec une indemnisation de l’Etat, des maternelles du privé sous contrat. Le coût de cette mesure est estimé à 100 millions.

Des résultats qui se voient ?

"Partout où il y a de la pauvreté on a dédoublé les CP et CE1 et on commence à en voir les résultats", a poursuivi le président. Si effectivement les dédoublements sont allés à leur terme en Cp et Ce1, les résultats sont décevants. Une étude récente de la Depp montre que si les élèves des classes dédoublées font de véritables progrès en CP et en CE1, ceux ci ne se détachent pas vraiment entre classes dédoublées et classes à composition sociale identique mais hors éducation prioritaire et non dédoublées. En fait l’effet dédoublement est quasi nul. D’autre part, l’écart entre les écoles de l’éducation prioritaire et les écoles hors éducation prioritaire ne s’est pas réduit, ce qui montre aussi l’échec de cette politique. Celle ci est très couteuse puisque 11 000 emplois y ont été attribués.

E Macron a aussi cité les tests des évaluations nationales, la réforme du lycée, celle de l’orientation comme des réussites. "Cette révolution de l’éducation a commencé sous ce quinquennat. C’est pour les années à venir essentiel".

Revalorisation avec contreparties

"On a mis de l’argent", ajoute -il. "On devra en mettre davantage car au coeur de cette révolution il y a la reconnaissance de la fonction enseignante. Il y a des débuts de revalorisation qui ont été faits. Mais il faut lui permettre (au métier d’enseignant) de s’organiser autrement, d’innover et de mieux accompagner les jeunes". On retrouve dans ces quelques mots à la fois le projet des écoles marseillaises et les déclarations de 2019 sur les contreparties à la revalorisation. Alors que la revalorisation piétine et reste très faible (245 millions pour la moitié des enseignants) il est frappant de voir qu’E. Macron porte les mêmes projets sur l’Ecole. Enfin la dépense d’éducation a baissé en 2020 et reste inférieure à celle des grands pays développés à l’exception du Japon. Rien n’a été dit sur la dégradation du revenu des enseignants tout au long du quinquennat.

Le président de la République a aussi évoqué la réforme des retraites pour dire qu’il faudra la faire . Mais pas exactement la même. Il prévoit l’allongement de l’age de départ en retraite et trois régimes de retraite au lieu du régime unique voté par le Parlement. Dans ce nouveau cadre, comment seraient traités les enseignants ?

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 16.12.21

 

Pour Emmanuel Macron, 10 à 15 % des enfants de 3 à 6 ans, souvent les plus modestes, “n’allaient pas à l’école, du tout“ avant la rentrée dernière (TF1)

“La bureaucratie m’exaspère, le corporatisme m’insupporte“. Emmanuel Macron a répondu hier 15 décembre aux questions de journalistes de TF1 sur des éléments de son quinquennat. Il a revendiqué son souhait de “casser les codes“. Quelques minutes ont été consacrées à l’école où à Samuel Paty. En voici les principaux propos.

Révolution
“Je pense que nous avons enclenché depuis 2017 une vraie révolution de l’apprentissage et de l’éducation, mais quand il n’y a pas de conflit on pense que ces révolutions ne valent pas, mais je l’assume et je vais vous en expliquer les termes. On doit remettre nos enfants, nos jeunes et le sujet de l’apprentissage, l’éducation au cœur du projet de la nation. Parce que si on est pas bien formé on ne peut pas être un bon citoyen, on ne peut pas trouver un travail, on ne peut pas s’adapter à un monde en changement.“

Les “1000 premiers jours“

“Première chose on a dit on doit investir sur les 1000 premiers jours de la vie, c’est pour ça qu’on a réformé le congé paternité d’abord pour forcer les entreprises à donner des jours à chaque père, mais pour permettre à des pères aussi de prendre un congé qui accompagne les premiers temps de l’enfant. Accompagner les familles dans les premiers temps de la vie parce qu’on apprend à être parent on ne le sait pas tous et quand il y a de vraies inégalités sociales c’est encore plus difficile d’être parent."

Scolarité à 3 ans et dédoublements

“Ensuite on a rendu l’obligation scolaire à 3 ans. On ne l’avait pas fait depuis des décennies et très longtemps on était à 6 ans. Il y avait 10 à 15 % des enfants qui n’allaient pas à l’école, du tout, les plus modestes, souvent. Maintenant ils vont à l’école dès 3 ans depuis la rentrée dernière. Et on a réinvesti justement dans notre maternelle pour accompagner. Partout dans les endroits de la république où il y a de la pauvreté, ces zones d’éducation prioritaire, nous avons dédoublé les classes de CP, CE1. Et on commence à en voir les résultats, c’est le moment où on apprend à lire écrire compter, et se conduire, et là on a de vrais résultats, et on est en train de le généraliser à la grande section de maternelle, et l’idée est ensuite de le poursuivre. On a mis des tests chaque année pour regarder justement parce qu’il faut regarder la situation, les test PISA qui observent nos performances scolaires, avaient placés la France dans une situation catastrophiques, qui n’était pas possible.“

D’autres mesures du quinquennat.. et d’autres à venir

“On a réformé le baccalauréat, l’orientation, réinvesti dans notre université. Et on doit encore aller plus loin. Cette révolution de l’éducation et de l’apprentissage dès le premier jour de la vie et tout au long de la vie a commencé sous ce quinquennat. Je pense que c’est pour les années et les décennies à venir essentiel. On a mis aussi plus d’argent, on devra en mettre davantage, parce qu’au cœur de cette révolution, il y a la reconnaissance de cette notion d’enseignant. Il y a des débuts de revalorisation qui ont été faites mais il faut en reconnaissant cette fonction lui permettre aussi de s’organiser différemment, d’innover et de mieux accompagner nos enfants, nos adolescents, nos jeunes.“

L’assassinat de Samuel Paty

“La mort d’un enseignant parce qu’il enseigne est intolérable dans une société comme la nôtre où l’école a tant fait pour forger la nation et la république. Mais la forme qu’a prise cette attaque terroriste a été une sidération terrible. (…) Quand notre pays est touché dans son intimité à ce point, dans ce qu’il a de fort dans ses valeurs et avec autant d’injustice et de cruauté et d’abject, par une forme de conspiration de la haine et du fanatisme, évidemment vous avez de la tristesse, et dans le même temps nous avons continué d’agir“.

La vidéo ici

La note de la DEPP sur le taux de scolarité au 1er degré ici

Extrait de touteduc.fr du 16.12.21

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