> VI- PÉDAGOGIE (Généralités, Disciplines, Actions locales) > DISCIPLINES (Généralités) > Langue écrite et Lettres (Généralités) > Langue écrite et Lettres (Etudes) > Est-ce que les ateliers de fluence sont efficaces ? Roland Goigoux dans (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Est-ce que les ateliers de fluence sont efficaces ? Roland Goigoux dans les Cahiers pédagogiques, épisode 4)

10 mai 2022

Est-ce que les ateliers de fluence sont efficaces ? (épisode 4)
L’efficacité des entrainements à la fluence en lecture reste à prouver scientifiquement. Dans ce quatrième et dernier épisode sur la rôle et la place de la fluence dans l’enseignement de la lecture, Roland Goigoux plaide pour la réintroduction de la didactique et d’une pédagogie de la compréhension dans cet enseignement.

En France, une seule recherche de grande ampleur (vingt-et-un collèges de quatre académies) a été conduite en respectant les exigences méthodologiques[1] proposées par le Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN). Cette expérimentation, réalisée à l’initiative du ministère de l’Éducation nationale (MEN), avait notamment pour objectif de mesurer l’efficacité d’ateliers de remédiation en fluence (douze séances de cinquante-cinq minutes) enrichis d’un entrainement aux inférences dans une logique modulaire (vingt-quatre séances de cinquante-cinq minutes). Les résultats communiqués en 2020[2] sont clairs : il n’y a aucune différence entre les élèves entrainés et ceux qui ne le sont pas. L’étude, dirigée par plusieurs membres du CSEN, qui en étaient aussi les promoteurs, montre que le dispositif est inefficace, même si les personnels interrogés (principaux et enseignants) affichent une relative satisfaction.

MENSONGE
Deux ans plus tôt, alors que l’expérimentation était en cours, Jean-Michel Blanquer prétendait pourtant le contraire en évoquant des preuves scientifiques[3] dans son ouvrage L’école de la confiance[4] : « L’expérience a montré son efficacité, notamment par des progrès incontestables chez les élèves faibles lecteurs : nous la retenons donc et la proposerons à tous les élèves qui en ont besoin. » En d’autres termes, il justifiait sa politique d’aide personnalisée au collège par un mensonge qu’aucun journaliste n’a relevé et qu’aucun chercheur n’a dénoncé.

Extrait de cahiers-pedagogiques.com du 09.05.22

Répondre à cet article