> IV- EDUCATION. GÉNÉRALITÉS (Types de doc.) > Education-Généralités (Rapports officiels) > Regards sur l’éducation (Ocde) : maternelle, salaires, budget, niveau (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Regards sur l’éducation (Ocde) : maternelle, salaires, budget, niveau d’éducation... ( un dossier du Café)

4 octobre 2022

Regards sur l’éducation 2022

OCDE : La maternelle française en question
Présentant la nouvelle édition de Regards sur l’éducation, Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE, a rappelé la nécessité que tous les enfants accèdent à l’éducation dès le plus jeune âge. Or si la France est un modèle pour la scolarisation à partir de 3 ans, elle est en retard pour l’accueil éducatif des 0 à 3 ans. Un sujet qui interpelle Pap Ndiaye alors qu’il lance un "plan maternelle" qui continue à ignorer les moins de 3 ans.

Scolariser avant 3 ans

Soulignant "la révolution silencieuse" qui a poussé vers le supérieur 48 % des jeunes des pays de l’OCDE (50% en France), M Cormann a montré les bienfaits en terme de protection contre le chômage de cette avancée éducative. Pour aller plus loin il propose "des trajectoires plus souples" avec des "micro qualifications" qui pourraient se multiplier en France avec la progression de l’apprentissage à la place des diplômes d’Etat.

M Cormann plaide pour trois mesures : améliorer l’enseignement numérique dont la nécessité est évidente au lendemain de la pandémie, rendre la profession enseignante plus attractive notamment en France où les enseignants sont payés 19% de moins que la moyenne OCDE et "veiller à ce que tous les enfants aient accès à une éducation de qualité" notamment pour les moins de 3 ans. "Il faut passer de la garde des enfants à leur éducation", explique t-il. Or seulement 27% des moins de 3 ans sont inscrits dans un programme scolaire dans l’OCDE.

"On peut se féliciter de la scolarisation universelle à 3 ans" , explique Eric Charbonnier, expert éducation auprès de l’OCDE. "Mais avec 23 élèves par classe on est en France au dessus de la moyenne de l’OCDE. Or on sait que l’école maternelle est très importante pour entrer dans la lecture et les maths". C’est pire pour les moins de trois ans. "Dans les deux tiers des pays de l’OCDE le système de petite enfance est intégré", explique t-il. "Il y a des objectifs pédagogiques dès l’entrée en crèche. En France on oublie cela pour les moins de 3 ans. Il faut développer les crèches, mieux former les personnels pour pouvoir lutter contre les inégalités et relever la qualité des programmes", dit-il. Il est vrai que dans ces pays, la petite enfance relève du ministre de l’éducation, ce qui n’est pas le cas en France.

De son passé, la France a hérité une situation assez favorable pour la maternelle. "En France, la quasi-totalité des enfants de 3 ans en 2017 étaient déjà inscrits en pré-élémentaire alors que la moyenne OCDE est largement inférieure (77 %)", notait l’OCDE en 2019. "De plus, 87 % des enfants en pré-élémentaire sont scolarisés dans des établissements publics en France contre 66 % pour l’OCDE et 73 % pour l’UE23".

Mais la France enregistre un retard certain pour l’accueil des enfants avant 3 ans. On se situe tout juste au niveau de la moyenne OCDE. Une quinzaine de pays nous précèdent, dont l’Allemagne, les pays du Nord ou l’Espagne. Or avec les dédoublements de maternelle la part des moins de 3 ans scolarisés a beaucoup baissé.

L’autre ombre au tableau c’est le taux d’encadrement avec 23 enfants par enseignant contre 16 en moyenne dans l’OCDE.

Retour sur la revalorisation
Même s’il va lancer le "plan maternelle", Pap Ndiaye ne reprend pas la balle au bond. Il évoque une formation spécifique pour les enseignants de maternelle parce "qu’enseigner en maternelle n’a pas les mêmes enjeux qu’en élémentaire". "On doit réfléchir à une formation de qualité pour la maternelle", dit il.

Pap Ndiaye préfère parler des promesses de revalorisation des enseignants. "On vient d’annoncer une hausse inédite du budget de l’éducation nationale fondée sur une revalorisation massive des salaires", dit-il. Mais cette revalorisation "massive" ne concernera que la première moitié des carrières. "Pour les fins de carrière on favorisera le passage à la hors classe", explique t-il. La progression de la grille indiciaire des enseignants est justement en discussion avec les syndicats ce 3 octobre.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 04.10.22

 

Salaires enseignants : La France toujours nettement en dessous de la moyenne OCDE
« La France a des professeurs low cost » avons-nous titré en 2021. En 2022, selon la nouvelle édition de Regards sur l’éducation, une publication annuelle de l’OCDE, rien n’a changé. Les salaires enseignants sont toujours en moyenne 19% plus bas que la moyenne des pays de l’OCDE. Sur 37 systèmes éducatifs, 25 proposent des salaires supérieurs aux salaires français. Aucun grand pays développé ne dépense aussi peu pour ses enseignants. Ce qui n’empêche pas la France d’exiger davantage d’heures de travail de ses enseignants que la moyenne de l’OCDE...

Un écart salarial net avec les autres grands pays développés

« Les salaires des enseignants sont un déterminant important de l’attractivité de la profession d’enseignant », rappelle l’OCDE. Alors la France a des raisons de se faire du souci. « Dans les pays de l’OCDE les salaires effectifs moyens des enseignants âgés de 25 à 64 ans vont de 41 941 USD par an au niveau préélémentaire à 53 682 USD au niveau du deuxième cycle du secondaire. En 2019, les salaires effectifs en France s’élèvent en moyenne à 44 064 USD (ou 37 328 EUR quand le chiffre est converti en euros à l’aide des parités de pouvoir d’achat) – par an au niveau préélémentaire (supérieur à la moyenne de l’OCDE) et à 53 716 USD (ou 45 505 EUR ) au niveau du deuxième cycle du secondaire (similaire à la moyenne de l’OCDE) », poursuit l’OCDE.

Si on y regarde de plus près, s’agissant de salaires convertis en US $ en parité de pouvoir d’achat (c’est-à-dire après une conversion tenant compte du coût de la vie), le salaire d’un enseignant ayant 15 ans d’ancienneté s’établit à 40 043$ dans le pré élémentaire et l’élémentaire, 43 133$ dans le second degré. La moyenne de l’OCDE se situe à 49 245$ en élémentaire, 51 246$ en collège et 53 268$ au lycée.

L’argument gouvernemental classique c’est de dire que les salaires français rattrapent la moyenne OCDE avec l’ancienneté. Il n’en est rien. « En France, la progression salariale des enseignants (avec la qualification la plus répandue) depuis le début de carrière jusqu’au sommet de l’échelle des salaires (c’est-à-dire dernier échelon de hors classe) est plus importante qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE (augmentation de 72-77 % selon les niveaux d’éducation enseignés, contre 60-64 % en moyenne dans les pays de l’OCDE) », reconnait l’OCDE. « Cependant, il faut 35 ans d’expérience aux enseignants pour passer du salaire de départ au salaire le plus élevé en France, contre 26 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE, et les salaires statutaires des enseignants en France restent inférieurs à la moyenne de l’OCDE à chaque étape de la carrière à tous les niveaux d’enseignement sauf dans le préélémentaire ». Dans la plupart des pays de l’OCDE les enseignants en pré-élémentaire sont moins diplômés que ceux de l’élémentaire, ce qui n’est pas le cas en France.

« L’écart est plus important avec 10 et 15 ans d’expérience qu’en début ou en fin de carrière. Selon le niveau d’enseignement auquel les enseignants enseignent, les salaires statutaires des enseignants ayant les qualifications les plus répandues sont inférieurs à la moyenne en 2021, de 5 à 10 % en début de carrière, de 12 à 20 % après 10 et 15 ans d’expérience, et de 2 à 6 % en haut de l’échelle des salaires ».

Certes dans certains pays de l’OCDE les salaires enseignants sont plus bas : 18 329$ en Slovaquie, 20 063 en Hongrie. Mais un professeur de collège avec 15 ans d’ancienneté gagne 82 566$ (en PPP) en Allemagne, 54 689 en Angleterre, 56 428$ en Espagne, 112 266$ au Luxembourg.

Certes les salaires des enseignants français sont repartis à la hausse ces derniers mois. « Entre 2015 et 2021, en moyenne dans les pays de l’OCDE, les salaires statutaires des enseignants du premier cycle du secondaire (programmes généraux) ayant 15 ans d’expérience et les qualifications les plus répandues (à savoir un CAPES pour la France) ont augmenté de 3 % en termes réels. En France, les salaires à ce même niveau d’éducation ont augmenté de 4 %, soit un niveau comparable à la moyenne de l’OCDE », écrit l’OCDE.

Et si on parlait coût salarial ?

Si l’on veut vraiment comparer la valeur du travail enseignant, on peut l’approcher en calculant le cout salarial par élève. En France ce coût pour un professeur du premier degré était en 2019 de 2092 $ et pour un professeur de collège de 2843$ contre 3196 et 3680$ pour la moyenne OCDE. En Allemagne il est de 5097 et 6514$, en Espagne de 3881 et 5209$. En fait les professeurs français sont au 22ème rang sur 33 systèmes éducatif . Tous les grands pays développés sont devant eux mais aussi la Slovénie, la Grèce et la Lithuanie par exemple. Cet écart énorme est du à la faiblesse du salaire doublé du nombre important d’élèves par professeur.
Enfin les salaires des enseignants sont nettement en dessous de ceux des travailleurs du privé ayant le même niveau de diplôme. Dans le premier degré leur salaire est inférieur d’un quart. En collège l’écart est de 17% et de 7% en lycée.

Des chefs d’établissement nettement mieux payés

Le décalage salarial est beaucoup moins net pour les chefs d’établissement, à l’exception des directeurs d’école, qui ne font pas partie des personnels de direction. En moyenne, un chef d’établissement gagne 54 318$ (en PPP) dans le 1er degré, 72 948$ au collège et 72 948 en lycée. La moyenne OCDE s’établit à 71 462$ dans le 1er degré, 76 631$ en collège et 83 092$ en lycée. Les salaires des personnels de direction français sont aussi supérieurs d’un tiers au salaire moyen des travailleurs ayant la même qualification dans le privé.

Des horaires de travail au dessus de la moyenne

Pour un salaire si faible les professeurs français travaillent-ils moins que leurs collègues de l’OCDE ? "Le nombre moyen d’heures d’enseignement annuel exigé d’un enseignant type dans les établissements d’enseignement public des pays de l’OCDE a tendance à diminuer à mesure que le niveau d’éducation augmente. C’est également le cas en France. Sur la base des réglementations officielles pour l’année scolaire 2020/2021, les enseignants en France sont tenus d’enseigner 900 heures par an aux niveaux préélémentaire et élémentaire pour les "professeurs des écoles", et 720 heures aux niveaux secondaires (filière générale) pour les "professeurs certifiés". À l’exception du niveau préélémentaire, les enseignants en France consacrent plus de temps à l’enseignement qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE (987 heures au niveau préélémentaire, 784 heures au niveau élémentaire, 711 heures au niveau du premier cycle du secondaire (filière générale) et 684 heures au niveau du deuxième cycle du secondaire (toutes filières confondues) », écrit l’OCDE.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 04.10.22

 

OCDE : La France dépense t-elle assez pour son éducation ?

C’est l’argument classique à droite : la France dépense trop pour l’éducation, nettement plus que les autres pays de l’OCDE. La réalité est plus complexe et nuancée si l’on en croit Regards sur l’éducation, une publication annuelle de l’OCDE qui sort ce matin. Alors défendons les deux cotés de la médaille. Si la France dépense un peu plus en terme de PIB, l’écart n’est pas très important. Et cette dépense est en baisse. Par contre la France consacre un pourcentage nettement plus faible de sa dépense publique pour l’enseignement scolaire. Qui le dit ?

La France dépense plus pour son éducation

Commençons par la part de la dépense éducative dans le PIB. En moyenne les pays de l’OCDE ont consacré 4.9% de leur PIB aux établissements d’enseignement de l’élémentaire au supérieur contre 5.2% en France. La dépense cumulée d’un élève de 6 à 15 ans atteint 109 584$ (en parité de pouvoir d’achat c’est-à-dire après conversion tenant compte du coût de la vie) contre 105 502$ en moyenne de l’OCDE.

Si on y regarde de plus près, 9 pays de l’OCDE consacrent une part plus importante de leur PIB que la France à l’enseignement scolaire. Regardons autour de nous : l’Allemagne consacre 3.1% de son PIB contre 3.7% en France, le Royaume Uni 4.1%, l’Espagne 3.1%, la Finlande 3.7%.

Le coût de l’enseignement par élève est en moyenne de 9312$ en élémentaire, 11 825$ au collège et 15 020 $ en lycée général. Dans l’OCDE le coût moyen est de 9 923$, 11 417$ et 10 609$. L’écart positif se produit au lycée général alors que l’on dépense moins que la moyenne OCDE au primaire.

En terme de PIB, la France consacre 1.2% de son PIB à l’enseignement élémentaire contre 1.5% en moyenne dans l’OCDE. Pour le collège on dépense 1.2% du PIB en France contre 1% dans l’OCDE. Et pour le lycée général 0.8% contre 0.6%.

Mais pourquoi ?

Comment expliquer ces différences ? Globalement le cout de l’enseignement est poussé vers le haut par l’importance des non enseignants. Selon l’OCDE, on dépense en France pour l’ensemble du scolaire 10 299$ pour l’enseignement et 1429$ pour les autres missions en dehors de l’enseignement. C’est à comparer aux 10 363$ et 610$ dépensés en moyenne dans l’OCDE. Il y a donc une organisation de l’Education nationale qui se révèle plus coûteuse alors même que la dépense d’enseignement direct est plus faible.

D’autres facteurs jouent également. Si la France dépense plus pour son lycée cela tient à une offre éducative qui est plus diverse que dans d’autres pays. Pour des raisons d’égalité on tient à avoir une offre éducative la plus identique possible partout.

L’offre éducative doit aussi tenir compte de la densité de la population : la France entretient un nombre important d’écoles et d’établissements de petite taille en zone rurale parce que la population est particulièrement peu dense en France par rapport aux autres grands pays européens. Qui oserait changer cela ?

La France dépense moins pour son éducation

Certes la France dépense un peu plus que la moyenne OCDE pour chaque élève : 11 201 $ contre 10 454 $ pour l’OCDE en 2018. Mais un seul grand pays développé dépense moins : le Japon (10 185$). Tous les autres pays développés dépensent plus. Ainsi l’Allemagne consacre 12 791$ par élève, le Royaume Uni 12 245, l’Italie 11 202 (un dollar de plus !), les Etats Unis 14 009. Les pays qui dépensent nettement moins sont le Mexique, la Turquie ou encore en Europe la Hongrie et la Pologne.

Une part plus faible des dépenses publiques

Fait particulièrement souligné par l’OCDE, l’éducation représente une part beaucoup plus faible dans les dépenses publiques en France que dans la moyenne des pays de l’OCDE. La France consacre 8.5% de sa dépense publique à l’éducation contre 10.6% en moyenne dans l’OCDE.

Si on y regarde de plus près, 25 pays de l’OCDE dépensent davantage ou au moins autant que la France pour le second degré. La France y consacre 4.1% de ses dépenses publiques, l’Allemagne 4.5%, le Royaume Uni 4.4%, les Etats Unis 4.3%, l’Espagne 3.8%. Pour le premier degré, la France lui consacre 2.1% de ses dépenses publiques. 33 pays de l’OCDE dépensent au moins autant ou plus. Citons le Royaume Uni avec 3.8% de ses dépenses, les Etats Unis 3.8%, l’Espagne 2.7%. L’Allemagne ne lui consacre que 1.5% de sa dépense publique.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 04.10.22

 

OCDE : De quelques effets du niveau d’éducation...
Etre diplômé c’est bon pour soi et c’est bon aussi pour les autres. C’est ce que montre la nouvelle édition de « Regards sur l’éducation » de l’OCDE. Elle montre aussi les progrès de l’instruction notamment en France.

L’éducation progresse

Contrairement à ce qu’on entend ici ou là, le niveau d’éducation augmente dans la société française comme, en général, dans l’OCDE. La part des diplômés du supérieur chez les jeunes adultes (25-34 ans) ne cesse de progresser. Dans l’OCDE elle a progressé de 21 points de 2000 à 2021. En France, où on partait d’un peu plus haut que la moyenne, elle a progressé de 19 points. On est passé de 31% de diplômés du supérieur en 2000 à 50% actuellement. La part des non diplômés a baissé. 17% des jeunes quittaient l’école sans le niveau bac en 2011. Ils ne sont plus que 12% en 2021.

C’est évidemment une bonne nouvelle à mettre au crédit du système éducatif. C’est aussi un élément important pour le plein emploi. Alors que le gouvernement veut préparer l’orientation des élèves dès la 5ème et, au nom du plein emploi, encourager l’apprentissage dès le lycée, il est important de rappeler que c’est le diplôme qui protège du chômage.

Et cela impacte l’emploi

Ainsi le taux d’emploi chez les 25-64 ans est de 53% pour les non diplômés contre 74% pour les titulaires d’un bac et 86% pour les diplômés du supérieur. On a des taux à peu près équivalents pour la moyenne OCDE (56,75 et 85%). Lutter pour le plein emploi ce n’est pas orienter précocement en entreprise mais au contraire créer les conditions du succès de tous dans la voie diplômante.

Le diplôme est aussi ce qui garantit une vie meilleure avec un salaire plus élevé. Dans l’OCDE, en moyenne, l’écart est élevé en terme de salaire entre diplômés et non diplômés. Les salariés ayant un niveau collège gagnent 17% de moins que leurs collègues de niveau bac et l’écart avec les diplômés du supérieur est de 55% En France les écarts sont un peu plus faibles mais restent significatifs : 10% entre collège et bac, 49% en faveur des diplômés du supérieur.

Et probablement la vie sociale…

Enfin l’OCDE montre aussi que l’éducation fabrique de meilleurs citoyens. Il y a un lien direct entre le niveau d’éducation de la mère et la tolérance sociale dont font preuve les jeunes de 15 ans. Si cela est mesuré pour la plupart des pays de l’OCDE, malheureusement l’éducation nationale française n’a pas jugé cette question intéressante et nous n’avons pas de chiffres pour la France…

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 04.10.22

Répondre à cet article