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L’accès à l’emploi des immigrés et enfants d’immigrés de la Génération 2017 (Céreq Bref)

24 mars 2023

L’accès à l’emploi des immigrés et enfants d’immigrés de la Génération 2017
Stéphane Jugnot
Dans Céreq Bref 2023/2 (N° 434), pages 1 à 4

1Que nous disent les trois premières années de vie active des jeunes immigrés et descendants d’immigrés sortis du système éducatif en 2017 ? Leurs situations ont-elles évolué par rapport à celles de leurs aînés sortis en 2004 ? L’enquête 2020 sur la Génération 2017 permet de répondre à ce type de questions. S’intéressant plus particulièrement aux personnes ayant des liens migratoires avec l’Afrique et l’Europe du Sud, cette étude permet de documenter les situations actuelles de ces jeunes sur le marché du travail et leur évolution sur un peu plus d’une décennie.

Les inégalités et les discriminations rencontrées par les immigrés et leurs enfants ne sont pas nouvelles. Les migrants issus d’Afrique en sont désormais les premières victimes, mais les Italiens, les Polonais, les Arméniens, comme d’autres, les ont aussi connues [1]. Les principaux pays d’origine des migrants ont changé mais la stigmatisation de l’étranger demeure. Depuis une quinzaine d’années, des observations sociologiques et des testings statistiques documentent les discriminations [2]. Les enquêtes statistiques quant à elles mettent en évidence des inégalités de situations, qui peuvent être le signe de discriminations potentielles. Elles ont notamment permis de montrer qu’une fois l’étape de l’embauche franchie, les différences de salaires et de qualité de l’emploi ne sont pas significatives [3, 4].

2Les enquêtes Génération du Céreq sur les premières années de vie active des sortants du système éducatif ont contribué à ces travaux [5]. Collectée en 2020, l’enquête Génération 2017 permet de proposer des résultats actualisés. Des comparaisons avec les jeunes de la Génération 2004 peuvent rendre compte des évolutions de moyen terme. Entre ces deux cohortes, le sujet des discriminations est devenu plus présent dans le débat public, et un nouvel acteur majeur a été créé avec la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, absorbée en 2011 dans le Défenseur des Droits.

Les jeunes immigrés et descendants d’immigrés dans la Génération 2017
3En 2017, comme en 2004, les jeunes nés en France de parents eux-mêmes nés en France représentent les trois quarts des sortants du système éducatif. Ils constituent notre « groupe de référence » (encadré 1). La composition du quart restant a évolué. La part des jeunes descendants d’immigrés, qu’il est d’usage de nommer de « deuxième génération » dans les études relatives aux personnes ayant une ascendance migratoire, reste stable entre les deux cohortes, autour de 13 %. La part des jeunes immigrés a augmenté : ils représentent 7 % des sortants de 2017, quand ils étaient moins de 4 % en 2004. La proportion de jeunes nés en France de parents Français dont l’un au moins est né à l’étranger a reculé, passant de 5 % à 2 %. Le solde regroupe des jeunes nés Français à l’étranger, et des situations mal déterminées du fait d’informations manquantes sur les parents.

Les enfants d’immigrés d’Afrique rattrapent leur écart de niveau de diplôme [...]

Extrait de cairn.info du 16.03.23

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