L’Unsa et le Snes dénoncent l’Ivac

30 mars 2023

IVAC : une dérive bureaucratique sans valeur ajoutée

Le ministère de l’Éducation nationale publie aujourd’hui un nouvel indicateur, l’IVAC, pour mesurer la valeur ajoutée des collèges, sur le modèle de celui qui existe depuis de nombreuses années pour les lycées.

Le SE-Unsa dénonce la dérive du ministère vers un pilotage par les statistiques. Évaluations nationales des élèves démultipliées, évaluation des établissements et maintenant l’IVAC : le ministère veut donner l’image d’une action publique définie et construite. Pourtant, l’analyse fine de l’IVAC montre la difficulté à en tirer des conclusions lisibles et ses effets pervers possibles. En effet, la diffusion à grande échelle d’un système statistique aussi complexe mènera à une lecture simplifiée et néfaste de ces chiffres, en créant une concurrence malsaine entre établissements.

Avec cet indicateur, le ministère donne, une fois de plus, le sentiment aux enseignants d’être évalués, observés, scrutés dans leurs moindres faits et gestes sans leur apporter d’aide. Sans une réponse forte de l’institution pour soutenir les collèges les plus fragiles, le ministère se défaussera encore de sa responsabilité en la reportant sur les établissements sommés de trouver des solutions en interne, comme toujours. Les collèges n’ont-ils pas besoin de moyens pour alléger les effectifs, de moyens pour permettre aux enseignants de se concerter et de se former, de temps et de confiance pour faire réussir au mieux leurs élèves ?

Pour le SE-Unsa, l’IVAC ne permettra pas de redonner du sens à nos métiers, au contraire. Il ne fera qu’accentuer la situation actuelle de défiance d’une profession toujours observée mais rarement confortée et accompagnée comme elle en aurait pourtant besoin.

Paris, le 29 mars 2023
Stéphane Crochet
Secrétaire général

Extrait de enseignants.se-unsa.org du 29.03.23

 

Résultats des collèges : l’IVAC, un nouvel indicateur décrié
L’IVAC, un nouvel indicateur des résultats des collèges, vient d’être mis en ligne par le ministère de l’Education nationale. Pour les syndicats, cet outil est inutile et nocif.

[...] Le SNES rappelle par ailleurs que sont pris en compte : des facteurs individuels des élèves (âge et sexe, niveau scolaire à l’entrée au collège ou au lycée, origine sociale) ; des facteurs liés à la structure de l’établissement (pourcentage de filles, part d’élèves en retard scolaire, origine sociale des élèves, et score moyen aux évaluations exhaustives de Sixième)

« Une dérive bureaucratique »
Or alerte le SNES, ces facteurs sont très flous. Mais ils risquent cependant bien de mettre en concurrrence les établissements entre eux, les collèges « à valeur ajoutée négative » étant pénalisés par ce classement. Et par ricochet de mettre en cause les équipes enseignantes de ces établissements. Pour le SNES en effet, il s’agit « de piloter l’Éducation nationale en s’affranchissant de la question des moyens et en mettant la pression sur les personnels, et » de renvoyer implicitement la responsabilité d’une valeur ajoutée négative au manque d’implication ou d’efficacité des équipes. » Le site de l’IVAC précise en effet qu’un établissement qui a une valeur ajoutée positive -donc des résultats supérieurs à ce qui était attendu- « a su développer chez des élèves, peut-être moins bien dotés au départ, les connaissances et les capacités qui ont permis leur succès. »

Extrait de vousnousils.fr du 31.03.23

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