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Une nouvelle note d’information de la DEPP souligne les disparités sociales dans les choix d’orientation par les familles

15 janvier 2016

Note d’information
n° 01, janvier 2016

En fin de sixième, une famille sur deux a déjà arrêté l’orientation qu’elle souhaite pour son enfant en fin de troisième. Pour les autres familles, l’orientation se détermine ou se modifie au cours du collège.
Ces différentes évolutions sont très liées à la perception du niveau scolaire de l’enfant.
Mais, à niveau scolaire comparable, les familles de cadres et les parents les plus diplômés sont moins touchés par l’indécision et plus réticents à envisager une orientation dans l’enseignement professionnel. De plus, les familles envisagent plus volontiers une orientation vers cette voie d’enseignement pour les cadets que pour les aînés.
Enfin, les familles immigrées renforcent leur préférence pour la voie générale au cours du collège

Le système éducatif français a pour particularité d’accorder une grande importance aux aspirations de l’élève et de sa famille. En effet, dans les procédures d’orientation de fin de troisième et de seconde, ce sont d’abord les familles qui expriment des vœux. C’est seulement après avoir eu connaissance de ceux-ci que les conseils de classe formulent, à leur tour, une proposition d’orientation.
La conséquence de cette situation a été souvent mise en évidence (J.-P. Caille, S. Lemaire, voir « en savoir plus ») : le plus souvent, le conseil de classe valide la capacité de l’élève à suivre la voie d’orientation choisie.
En conséquence, un élève dont la famille exprimerait une orientation peu ambitieuse risque de voir cette forme « d’auto-sélection » entérinée par le conseil de classe.

[...] Moins d’indécision et une forte réticence à envisager une orientation dans l’enseignement professionnel parmi les familles aisées
Les aspirations des familles apparaissent aussi très différenciées socialement. Ainsi, la situation la plus fréquente – souhait en 2008 et en 2011 que l’enfant prépare un baccalauréat GT – est partagée par les trois quarts des familles de professions libérales et les deux tiers de celles d’enseignants et de cadres, mais seulement
une famille d’ouvriers qualifiés sur quatre et une famille d’ouvriers non qualifiés et d’inactifs sur cinq (FIGURE 5, voir « en savoir plus »).
En 2008, seule une famille de cadres et professions intellectuelles supérieures sur cinq est indécise, contre une sur deux pour les ouvriers non qualifiés et les inactifs. En
2011, une orientation dans l’enseignement professionnel est retenue, toutes
situations de départ confondues, par seulement 6 % des parents exerçant une
profession libérale et 9 % des cadres, alors qu’un tel choix s’observe parmi plus de 50 % des familles d’ouvriers non qualifiés et d’inactifs.
Ces fortes disparités sociales résultent de la conjonction de plusieurs phénomènes ... [...]

[...] L’attrait des familles immigrées pour la voie générale se renforce au cours du collège
A priori, peu de différences apparaissent entre les familles immigrées et non immigrées en matière d’aspirations scolaires au cours du collège. Dans les deux
cas, près d’une famille sur quatre aspire à une orientation en second cycle GT en début du sixième et pérennise ce choix trois ans après (FIGURE 5).
De même, la part de familles qui se rallie en fin de quatrième année d’études à l’enseignement professionnel ou maintient un tel choix est comparable (un tiers des parents des deux origines).
Cependant, à situation familiale et scolaire comparable, les familles immigrées formulent des aspirations d’orientation qui reflètent une réticence importante envers l’enseignement professionnel.
En particulier, les familles indécises, ou souhaitant une orientation en second cycle professionnel, font d’autant plus le choix quatre ans plus tard d’un second cycle GT qu’elles sont immigrées (FIGURE 4, voir « en savoir plus »).
Au cours du collège, les familles immigrées renforcent donc leur préférence pour cette voie d’enseignement.

Extrait de cache.media.education.gouv.fr : Seule une famille sur deux a décidé le projet scolaire de son enfant dès la sixième

 

Voir aussi Les notes DEPP récentes suivantes
L’expérimentation du "dernier mot laissé aux parents" sur 107 collèges n’a pas vraiment modifié les choix d’orientation en fin de troisième (DEPP)

Le taux d’orientation en seconde générale ou en seconde technologique est très socialement marqué. Il varie aussi selon les académies (DEPP)

Forte baisse du redoublement au primaire. Légère baisse de la scolarisation à deux ans, mais hausse en éducation prioritaire (20,3% en 2015) (DEPP)

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