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Evaluations nationales de septembre 2023 : Gabriel Attal met en avant une stabilité ou une hausse du niveau en éducation prioritaire, qu’il attribue aux dédoublements, mais déplore des résultats "inquiétants" en 4e. Le Snes dénonce une "instrumentalisation"

15 novembre 2023

Évaluations nationales de septembre 2023 en CP, CE1, CM1, 6e ET 4e
Les passations des évaluations nationales des élèves en cette rentrée 2023 se sont tenues du 12 septembre au 23 septembre pour les classes de CP, CE1 et CM1 et du 11 septembre au 29 septembre pour les classes de 6e et de 4e. Une nouvelle fois, les professeurs se sont fortement mobilisés pour les organiser : le taux de participation des élèves atteint en effet 98% en CP, CE1 et CM1 et 96% en 6e et 4e.

Depuis 2017, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse organise à chaque rentrée scolaire des évaluations nationales des acquis des élèves de CP, de CE1 et de 6e en français et en mathématiques. À la rentrée 2023, de nouvelles évaluations ont été introduites en classes de CM1 et de 4e.

Ces évaluations permettent tout d’abord aux professeurs de disposer des repères précis sur les acquis des élèves et d’adapter leurs enseignements aux besoins de leurs élèves. Les professeurs ont déjà reçu les résultats individuels de leurs élèves et ont donc pu les exploiter à des fins pédagogiques. Les résultats individuels sont également communiqués aux familles, permettant ainsi à chacune de connaître les points d’appui et de progression de ses enfants. Enfin, au niveau national, ces évaluations permettent de disposer d’éléments consolidés et d’adapter la politique éducative.

Les passations des évaluations nationales des élèves en cette rentrée 2023 se sont tenues du 12 septembre au 23 septembre pour les classes de CP, CE1 et CM1 et du 11 septembre au 29 septembre pour les classes de 6e et de 4e. Une nouvelle fois, les professeurs se sont fortement mobilisés pour les organiser : le taux de participation des élèves atteint en effet 98% en CP, CE1 et CM1 et 96% en 6e et 4e.

En CP, les résultats sont stables entre 2022 et 2023 dans cinq domaines sur les sept évalués en français et dans tous les domaines évalués en mathématiques. Les niveaux de performances de 2023 sont comparables à ceux de 2019 dans la majorité des domaines évalués, en français comme en mathématiques.

Cependant, entre 2019 et 2023, trois domaines enregistrent une hausse des performances. Ainsi, la proportion d’élèves aux résultats satisfaisants dans la connaissance du nom des lettres et du son qu’elles produisent progresse de 80,1 % à 81,3% entre 2019 et 2023. Ces progrès s’observent également dans le domaine de la comparaison des nombres, pour lequel ce taux passe de 76,6% à 80,5% entre 2019 et 2023, ainsi qu’en résolution de problèmes, où la proportion d’élèves aux résultats satisfaisants passe de 66,1% en 2019 à 67,2% en 2023.

S’agissant des différences entre secteurs de scolarisation, les résultats révèlent une stabilisation des écarts de performance entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors Éducation Prioritaire, entre 2022 et 2023, après une réduction observée entre 2021 et 2022. Les écarts entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors Éducation Prioritaire retrouvent globalement leur niveau de 2019 en français et se réduisent en mathématiques. Par exemple, dans le domaine de la comparaison des nombres, l’écart passe de 16 points en 2019 à 10,6 points en 2023.

En CE1, en français, les résultats sont stables ou en baisse, en comparaison de 2022 et de 2019, avec une baisse plus marquée dans les domaines "lire à voix haute des mots", "comprendre des phrases lues seul(e)" et "écrire des mots". En mathématiques, les résultats sont stables ou en hausse, en comparaison de 2022 et de 2019, avec une hausse plus marquée dans le domaine "écrire des nombres entiers", domaine pour lequel le taux de maîtrise passe de 72,6% en 2019 à 74,7% en 2023.

Par ailleurs, les résultats reflètent une stabilité des écarts de performance entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors Éducation Prioritaire, entre 2022 et 2023, en français comme en mathématiques. Ces écarts sont comparables à ceux de 2019, à l’exception d’une augmentation de ces écarts dans les domaines "comprendre un texte lu seul(e)", "écrire des syllabes" et "lire à voix haute des mots".

Des premières analyses spécifiques ont été réalisées à partir des résultats des évaluations nationales CP-CE1 2023 concernant les 82 écoles engagées dans le plan "Marseille en grand". Elles mettent en perspective leurs résultats 2023 avec ceux des années précédentes et ceux observés au niveau national.

Les premières tendances montrent :

Des résultats en début de CP des écoles du dispositif plutôt en deçà des tendances nationales en français, et des résultats variables selon les domaines en mathématiques.
Des résultats en début de CE1 légèrement au-dessus des tendances nationales en mathématiques.
Une analyse de cohortes permet de confirmer la légère supériorité des résultats obtenus par les écoles du dispositif Marseille en grand, en milieu de CP et en début de CE1, en mathématiques, par rapport au début de CP. Autrement dit, en comparaison des résultats nationaux, les élèves de ces écoles ont de meilleurs résultats en mathématiques en milieu de CP et en début de CE1, par rapport à leur position relative de début de CP. En moyenne, ces élèves se rapprochent en début de CE1 du niveau national en mathématiques des élèves de REP, alors qu’ils avaient des résultats proches de ceux de REP+ en début de CP. Ainsi, l’écart entre les élèves des écoles du dispositif Marseille en grand et la moyenne nationale s’est réduit de 30 % en mathématiques depuis 2019 et de 12 % en français.
Pour la première fois, les élèves de CM1 ont également bénéficié d’une évaluation nationale commune à toutes les écoles. Les premières analyses montrent des résultats contrastés selon les domaines. Ainsi, en français, les pourcentages d’élèves ayant des niveaux satisfaisants se situent entre 54,4% de réussite en grammaire, dans les exercices "identifier la relation sujet-verbe" à 84,9% en compréhension orale, dans les exercices "comprendre des textes lus à l’oral". En mathématiques, ces taux s’échelonnent de 31,9% de réussite dans le domaine des automatismes "mémoriser des faits numériques" à 83,8% dans le domaine "écrire des nombres entiers".

En 6e, les résultats 2023 sont globalement stables en français par rapport à 2022, avec une hausse observée en REP+. Les résultats sont en hausse en mathématiques entre 2022 et 2023, en particulier en REP+.

En comparaison de plus long terme, depuis 2017, les résultats sont en hausse en français comme en mathématiques. En français, la part des élèves dans les groupes de performance les plus faibles est passée de 32 % à 27 % depuis 2017. Les élèves scolarisés en REP+ sont ceux qui ont le plus progressé en français, permettant ainsi de réduire les écarts : entre 2017 à 2023, le pourcentage d’élèves de REP+ situés dans les groupes de performance les plus faibles est passé de 60,6 % à 52,4 %, soit une diminution de 8,2 points (ce taux est passé de 31,9 % à 27 % pour l’ensemble des élèves, soit une diminution de 4,9 points).

En mathématiques, les tendances depuis 2017 montrent une légère augmentation du nombre d’élèves les moins performants et une nette progression du nombre d’élèves les plus performants.

Pour mémoire, les élèves entrés en 6e en 2023 ont bénéficié du dédoublement de leur classe de CP pour ceux scolarisés en Éducation prioritaire (REP+ et REP). Par ailleurs, ils ont connu la crise sanitaire (printemps 2020) durant leur année de CE1.

Pour la première fois, les élèves de 4e ont également bénéficié d’une évaluation nationale commune à tous les collèges. Les premières analyses montrent des résultats contrastés selon les secteurs d’enseignement. Ainsi, des écarts importants sont observés entre les élèves scolarisés en Éducation Prioritaire et ceux du secteur public hors Éducation Prioritaire. Par exemple en français,14,2% des élèves du secteur public hors Éducation Prioritaire se situent dans le groupe de performance le plus faible. C’est le cas de 38,6% des élèves de REP+ et de 27,2 % des élèves de REP.

Les détails des résultats des évaluations sont à retrouver dans les documents de travail de la DEPP :

https://www.education.gouv.fr/evaluations-2023-reperes-cp-ce1-premiers-resultats-379863
https://www.education.gouv.fr/evaluations-de-debut-de-cm1-2023-premiers-resultats-379866
https://www.education.gouv.fr/evaluations-de-debut-de-sixieme-2023-premiers-resultats-379869
https://www.education.gouv.fr/evaluations-de-debut-de-quatrieme-2023-premiers-resultats-379872

Extrait de education.gouv.fr du 13.11.23

 

Le message d’alerte de Gabriel Attal face au niveau des collégiens : « Les résultats en 4e sont inquiétants »
Le ministre de l’Éducation nationale détaille les résultats des évaluations nationales passées par les élèves. Si le niveau progresse en 6e, un impact selon lui des réformes engagées depuis 2017, la moitié des collégiens de 4e éprouvent des difficultés en français et mathématiques.

Derrière son bureau trône une affiche pour promouvoir la lutte contre le harcèlement scolaire. Mais c’est pour parler évaluations nationales et niveau des élèves en mathématiques et en français, que Gabriel Attal a reçu ce lundi 13 novembre Le Parisien-Aujourd’hui en France. Si le niveau en 6e a progressé, le ministre de l’Éducation, la vapoteuse toujours à portée de main, s’émeut des résultats inquiétants en 4e. Pour contrer cet affaissement, il souhaite réformer le collège en créant des groupes de niveau et des cours de soutien supplémentaires pour les élèves en difficulté.

Extrait de de leparisien.fr du 13.11.23

 

Gabriel Attal fait état de « résultats inquiétants » des élèves de 4e en français et en mathématiques
Le ministre de l’éducation nationale, qui a déjà affirmé son intention de créer un « choc des savoirs », est favorable à des groupes de niveaux au collège dans ces deux matières. Les résultats des évaluations nationales soulignent, une nouvelle fois, d’importantes différences en fonction des milieux sociaux.

Extrait de lemonde.fr du 14.11.23

 

Evaluations nationales : pas vraiment de surprise

Les premiers résultats des évaluations nationales sont tombés. Aucune grande surprise. Les élèves scolarisés en éducation prioritaire – et dans les collèges les plus défavorisés (IPS les plus bas) – réussissent toujours moins bien que les autres, ceux de l’enseignement privé sous contrat tirent toujours leur épingle du jeu. Les filles sont toujours championnes en français, les garçons en mathématiques. Les évaluation de Cm1 et 4e, pour leur première édition, confirment les difficultés des mêmes élèves.

CP-Ce1 : des résultats relativement identiques

En Français, les résultats des élèves de CP restent sensiblement identiques à ceux de 2022 avec une légère baisse pour cinq des domaines évalués. Les filles sont toujours plus performantes. Malgré la politique de dédoublement des classes de GS, CP et Ce1 lancée par Blanquer, les écarts persistent, voire augmentent entre les élèves d’éducation prioritaire et les autres. « Entre 2019 et 2023, les écarts entre élèves du secteur public hors EP et élèves de Rep augmentent plus significativement en français ».

En mathématiques, pas de surprise non plus, les résultats sont similaires à ceux de 2022. Les garçons réussissent toujours mieux que les filles dès le début du Ce1, à l’exception des items de géométrie et de calcul mental où les filles l’emportent.

L’écart entre les élèves scolarisés en EP ou pas reste quasi identique, et ce depuis 2019.

Cm1 : le décrochage des élèves de Rep+ se confirme

Pour leur première édition, les résultats des évaluations de français des élèves de Cm1 montrent qu’ils ne sont qu’un sur deux à maitriser la lecture à haute voix mais 84,9% à comprendre des textes à l’oral. Les filles restent toujours en tête. Les élèves en EP ont une maîtrise moins affirmée que leur camarade hors EP.

En mathématiques, les exercices d’automatisme de calculs, de calculs posés et de résolutions de problèmes sont les moins bien réussis. Le plus réussi est celui d’écriture de nombres entiers avec 83,8% de réussite. Comme en Ce1, les garçons prennent la tête du peloton. Là encore, mieux vaut être scolarisés dans le privé ou hors EP pour réussir. 4,3% des élèves scolarisés en privé appartiennent au groupe 1 (le plus en difficulté) dans l’écriture d’un nombre, contre 6,5% hors EP, 12,2% en Rep et 16,9% en Rep+. Autrement dit, un élève de Rep+ a trois fois plus de chance d’être en difficulté qu’un élève scolarisé dans le privé.

En 6e : des résultats stables depuis 2022, en très légère hausse depuis 2017

En français, avec un score moyen stable pour 2023 par rapport à 2022, les résultats des élèves de 6e confirment la hausse de leurs performances depuis 2017. Pour autant, la réussite varie en fonction du secteur de scolarisation. Ils sont 41,8 % en EP à appartenir aux deux groupes de bas niveau, contre 15,7% de ceux hors EP. Si le score des élèves en Rep+ a augmenté depuis 2017, ceux appartenant aux collèges dont les IPS sont les plus hauts voient leur score augmenté quatre fois plus.

En mathématiques, le score moyen augmente d’un point depuis 2022, de 4,1 points depuis 2017. Les élèves scolarisés en Rep+ sont deux fois plus nombreux dans les groupes de bas niveau que ceux hors EP. Là encore, le score des élèves est aussi corrélé à l’IPS des établissements, un élève scolarisé dans un établissement privilégié a 48,8 points de plus qu’un élève scolarisé dans un établissement défavorisé.

Sur la fluence, 57,3% des élèves ont atteint le niveau de 120 mots à la minute (score moyen attendu) et 16,8 à ne pas lire 90 mots à la minute (score attendu en Ce2). Ces derniers sont majoritaires dans les collèges défavorisés.

4e : Des résultats mitigés, assez équivalents à ceux de sixième

En Français, 32,5% des élèves appartiennent aux groupes de niveaux les plus faibles. En Rep, ils sont 49,9%, en Rep+, 61,4%. Les élèves scolarisés dans un établissement à l’IPS faible ont un score de 47,5 points de moins que leurs camarades d’établissements à l’IPS le plus haut. Les filles maintiennent leur avance en français, les garçons en mathématiques.

En mathématiques, 33,5% des élèves sont en difficulté. Lorsqu’ils sont scolarisés en Rep+, la proportion atteint 65,5% et en Rep, 53%. Là encore, les élèves scolarisés dans un établissement à IPS élevé réussissent mieux que ceux scolarisés dans ceux à IPS bas.

Dans une interview accordée au Parisien – article payant – le ministre s’est dit plutôt satisfait des résultats des élèves de sixième qu’il attribue aux dédoublements des GS, CP et Ce1. Si en Français, les résultats s’améliorent plus vite en Rep+ qu’hors EP (+2,1%), en maths, l’écart se creuse (+1,6% en moyenne contre 1,4% en Rep+). Si on ne peut réfuter une très légère hausse des résultats des élèves de sixième en Rep+, les résultats de Cm1 sont loin d’être concluants. On ne peut donc que s’interroger de la satisfaction du ministre.

Quant aux résultats de 4e, ils sont intéressants mais peu pertinents sans éléments de comparaison puisque c’est la première évaluation à ce niveau. Et puis, les élèves de ce niveau ont des taux de réussite similaire à ceux de 6e alors qu’ils n’ont pas fréquenté de classe dédoublée.

La communication de Gabriel Attal semble se focaliser sur les difficultés des élèves au collège. Peut-être pour mieux lancer les classes de niveaux qu’il appelle de ses vœux ?

Un autre choix est pourtant possible : alléger les effectifs de classe, mieux former les professeur·es, les payer plus, imposer une réelle mixité sociale dans tous les établissements privés comme publics… Ce ne sont que quelques pistes qui permettraient sans aucun doute d’améliorer les conditions d’apprentissage et de rendre attractif un métier en mal de vocation.

Lilia Ben Hamouda

Les détails des résultats des évaluations sont à retrouver dans les documents de travail de la DEPP :

Extrait de cafepedagogique.net du 15.11.23

 

Evaluations nationales : peu d’évolution des scores moyens en français et mathématiques aux différents niveaux
"En mathématiques, à la rentrée 2023, le score moyen des garçons (élèves de 6ème) est supérieur de 11 points à celui des filles (259,3 points contre 248,8 points). Sur la période 2017-2023 (...), les écarts se sont creusés." En revanche, en français, il est resté à peu près le même, à l’avantage des filles. C’est l’un des faits marquants de la publication des "premiers résultats" des évaluations de CP, CE1, CM1, 6ème et 4ème.

A l’entrée en 6ème, le "score moyen" en français est passé depuis 2017 de 250 points à 257 et la proportion d’élèves parmi les deux groupes les plus faibles (sur 6 groupes) a diminué de 5 points de pourcentage (de 32 % à 27 %). Alors que, dans l’enseignement public hors éducation prioritaire, il est passé de 251 à 257, en REP+, il est passé de 216 à 226, il a donc augmenté un peu plus vite. A noter toutefois que toutes les courbes sur les sept dernières années sont en dos d’âne, avec un point haut en 2021. En ce qui concerne la fluence, près de 60 % des élèves de 6ème lisent 120 mots et plus en une minute, mais 17 % ne lisent pas 90 mots (31 % en REP+).

En mathématiques, toujours à l’entrée en 6ème, le score moyen a très peu évolué, passant de 250 à 254, la proportion d’élèves classés dans les deux groupes les plus faibles est restée identique (31 et 32 %), mais elle a augmenté pour les élèves du groupe le plus fort, passée de 15 à 19 %. Le score des élèves de REP+ a peu évolué, passé de 216 à 219, tandis que, hors EP, il passait de 252 à 255, l’écart est donc maintenu. Les courbes sont plus régulières (et très plates), ces résultats sont donc plus solides qu’en français.

A l’entrée en 4ème, l’écart en mathématiques entre filles et garçons est de 9 points à l’avantage des garçons (254 vs 245 points), en français, l’écart est de 15 points. En français comme en mathématiques, à l’entrée en 4ème, un tiers des élèves se trouvent dans les deux premiers groupes (sur six), mais leur proportion dépasse les 60 % en REP+ pour le français, les 65 % en mathématiques. Cette première évaluation à ce niveau d’enseignement ne permet pas de faire des comparaisons avec les années antérieures.

Il en va de même en CM1, niveau pour lequel le document ne propose pas de synthèse entre les diverses compétences évaluées. En français, la proportion d’élèves en grande difficulté (dits "à besoins") varie de 5,3 % (comprendre des textes à l’oral) à 27,6 % (lire à voix haute un texte), elle est de 17 % quand il s’agit d’identifier la relation sujet - verbe. En mathématiques, elle varie de 7,5 % quand il s’agit d’écrire des nombres entiers à 20 % pour "poser et calculer" et près de 40 % pour "mémoriser des faits numériques".

C’est sur les niveaux CP et CE1 que la DEPP publie le document le plus riche. Lorsqu’ils arrivent de maternelle, trois enfants sur dix ne reconnaissent pas forcément "les différentes écritures d’une lettre" et ne comprennent pas des "mots lus par l’enseignant(e)". Sur ces deux items, 8 à 11 % des enfants sont en difficulté ("à besoins"), et c’est le cas de 20 % des élèves en REP +. Depuis 2019, les résultats n’ont globalement pas évolué, mais les écarts entre "hors éducation prioritaire" et REP+ se sont réduits pour tout ce qui est correspondance grapho-phonétique (reconnaître le son que produisent les lettres, manipuler des phonèmes ou des syllabes).

A l’entrée au CE1, 5 % des élèves sont "à besoins" quand il s’agit de "comprendre un texte lu seul(e)" (12 % en REP+) , 9 % quand il s’agit de lire un texte à voix haute (20 % en REP+). Depuis 2019, les résultats se sont, globalement, plutôt dégradés (- 2 points de pourcentage pour comprendre un texte lu seul.e, - 4 pour écrire des mots), les écarts entre hors éducation prioritaire et REP+ n’ont pas évolué.

En mathématiques, 9 sur 10 des enfants qui arrivent de maternelle savent lire et écrire des nombres entiers (8 sur 10 en REP+) mais 3 sur 10 ont des difficultés pour la résolution de problèmes (53 % en REP+ pour les groupes "à besoins" ou "fragiles"), 25 % quand il s’agit de "placer un nombre sur une ligne graduée" (37 % en REP+). Depuis 2019, les résultats n’ont pas évolué sauf pour "comparer des nombres" (+ 4 % pour les élèves en réussite), mais les écarts entre "hors éducation prioritaire" et REP+ se sont réduits pour tous les items, notamment "comparer des nombres".

Un an plus tard, seuls 7 % des élèves sont dans le groupe des élèves "à besoins" lorsqu’il s’agit de calcul mental (13 % en REP+), 20 % quand il s’agit d’additionner, de soustraire ou de placer un nombre sur une règle graduée (30 % en REP +). Depuis 2019, les résultats au CE1 se sont améliorés (+ 3 points de pourcentage pour additionner, + 6 pour soustraire), mais les écarts entre hors éducation prioritaire et REP+ sont stables.

A noter que Charles Torossian, co-auteur du "plan mathématiques" avec Cédric Villani se félicite sur X (ex twitter) de ce que "pour la 4e année consécutive les résultats en mathématiques aux évaluations de 6e ont progressé", il considère que le plan mathématique "a stoppé une chute de 30 ans et remis l’école primaire dans la bonne dynamique".

Dans une interview publiée ce 14 novembre, Gabriel Attal estime que "les résultats progressent en 6e", mais qu’ "il y a une forme de stagnation en CP", que, "en 4e, on voit que, durant le collège, le niveau stagne, voire régresse" et que les résultats "sont même... plutôt inquiétants".

Les quatre documents de travail sont à télécharger ici pour les CP-CE1, ici pour le CM1, ici pour les élèves de 6ème, ici pour les élèves de 4ème

Extrait de touteduc.fr du 14.11.23

 

Évaluations nationales : au service des projets d’Attal
Les évaluations standardisées sont instrumentalisées par le ministre au service de son projet pour le collège.

Le communiqué de presse du ministre doublé d’un entretien dans la presse montre que Gabriel Attal fait feu de tout bois pour servir un projet de réforme régressif pour le collège.

Ainsi, il s’alarme des résultats « inquiétants » en français et en mathématiques qui ressortent des évaluations nationales passées en classe de Quatrième en septembre, promettant des « mesures fortes » en décembre prochain. Alors que les consultations de la mission « exigence des savoirs » ont toujours cours, la solution pour « contrer cet affaissement » est toute trouvée pour le ministre : des « groupes de niveau » tout au long de la scolarité du collège en français et en mathématiques. De nombreuses études ont pourtant mis en avant les effets pervers des groupes de niveau tant pour les bons élèves que pour les plus faibles d’ailleurs : perte du plaisir d’apprendre et de la motivation sous la pression de performance permanente pour les uns et, pour les autres, face à des ambitions éducatives amoindries ; accroissement des différences initiales entre élèves ; retentissement sur le processus de construction de l’identité sociale de l’élève ; objectif d’intégration sociale mis à mal…

L’autre piste envisagée par G. Attal relève de la même logique : « des parcours renforcés avec plus d’heures en mathématiques et en français pour les élèves les plus fragiles, quitte à réduire pour eux dans un premier temps le volume horaire d’autres disciplines« . Aux uns un enseignement complet et continu ; aux autres les « savoirs fondamentaux » (entendez les apprentissages instrumentaux de base) et un décrochage par rapport aux autres disciplines…

Une lecture opportuniste
Le discours du ministre se fait tantôt optimiste, tantôt alarmiste en fonction des projets structurels qu’il a pour mission d’imposer.

Un focus est ainsi fait sur les écoles de « Marseille en grand » pour en afficher l’efficacité : on avance par exemple le chiffre d’une réduction de 30% en mathématiques, ce qui a de quoi impressionner. En fait, cela correspond à une réduction de 30% de l’écart entre les résultats des élèves de ces écoles et la moyenne nationale, autrement dit, en début de CE1, le niveau moyen des élèves de REP+ de Marseille en grand s’approche du niveau moyen des élèves de REP… C’est un progrès, certes, mais pas vraiment un progrès en grand !

À l’inverse, G. Attal s’émeut dans la presse : « Un peu plus de la moitié des élèves ne lisent pas convenablement et en mathématiques, plus de la moitié ne maitrisent pas la résolution de problèmes et la géométrie ». Or la communication sur les faiblesses des élèves en géométrie et raisonnement ne repose en fait en tout et pour tout que sur une ou deux questions dans ces évaluations.

De manière plus générale, cela ne gêne nullement le ministre de s’appuyer sur les premiers résultats des évaluations de Quatrième, c’est-à-dire sur une étude menée pour la première fois et sans point de comparaison. « En Quatrième, on voit que durant le collège le niveau stagne, voire régresse, ce qui signifie que le collège ne parvient pas à réduire les écarts constatés à l’entrée en Sixième », juge Gabriel Attal. La comparaison n’est rigoureusement pas faisable car les élèves actuels de Sixième n’ont pas du tout le même vécu scolaire que ceux de Quatrième : ceux de Sixième ont pu bénéficier, en REP+, des dédoublements CP/CE1, qui permettent de réduire les écarts entre REP et non REP.

Une autre lecture, une autre ambition
La dimension sociale des résultats aux évaluations saute une fois de plus aux yeux, quand on lit les premiers résultats publiés par la DEPP. Ainsi, en début de Quatrième, un élève de REP sur 2 entre, d’après ces évaluations, dans les groupes de plus faible niveau en français et en mathématiques, cela dépasse même les 60% pour les REP+. Les scores des élèves en éducation prioritaire ont jusqu’à 30 points d’écart avec ceux hors éducation prioritaire. Or G. Attal estime lui-même que les dédoublements en CP et CE1, en éducation prioritaire, ont permis de réduire les écarts en français pour les élèves actuellement en Sixième mais l’orientation vers un collège « modulaire » semble privilégiée à celle d’une généralisation de ces dédoublements au collège.

Pour le SNES-FSU, le ministre doit cesser d’instrumentaliser les données des évaluations standardisées pour justifier la casse du collège unique, la rupture avec un projet d’éducation nationale commun à tou·tes. Réduire les effectifs par classe, financer des dédoublements, mettre plus de moyens dans l’éducation prioritaire, prendre des « mesures fortes » pour favoriser la mixité sociale et scolaire seraient nettement plus ambitieux – et efficaces, études à l’appui – pour tous et toutes nos élèves.

Extrait de snes.edu du 14.11.23

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