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Grandir en Outre-Mer : Etat de lieux des droits de l’enfant (Unicef)

23 novembre 2023

Unicef : un rapport alarmant sur les droits de l’enfant dans les Outre-mer

Pour la journée mondiale des droits de l’enfant, l’Unicef a publié le rapport « Grandir dans les Outre-mer : état des lieux des droits de l’enfant ». Un rapport qui met en lumière l’écart frappant qui existe, entre l’Hexagone et les collectivités territoriales d’Outre-mer (CTOM), dans la mise en œuvre des droits des enfants.

Ce rapport est basé sur des chiffres et des témoignages inédits qui dépeignent la situation parfois dramatique des quelques 1,2 million d’enfants français de ces collectivités d’Outre-mer.

« Alors qu’elles rassemblent seulement 3 % de la population nationale, les CTOM abritent 24 % des personnes concernées par une situation de grande pauvreté. A La Réunion, près de la moitié des enfants sont pauvres (46 %). Ce chiffre s’élève à 6 enfants sur 10 en Guyane et 8 sur 10 à Mayotte, tandis qu’il s’élève à 2 sur 10 dans l’Hexagone » écrit l’association.

Quant aux situations de mal-logement, « marqueurs de pauvreté », l’association dénombre « 30 000 logements indignes en Guadeloupe, 10 000 en Polynésie française, près de 25 000 en Nouvelle-Calédonie, et près de 50 000 à La Réunion et à Mayotte pour un total de 600 000 personnes (soit 3 habitants sur 10) mal-logées dans les collectivités territoriales d’Outre-mer ».

Alors que les CTOM abritent 6 % de la population française en âge scolaire, « les estimations indiquent que, en Guyane, près de 10 000 enfants sont hors de l’école et qu’ils seraient entre 5 379 et 9 575 dans cette situation à Mayotte ». « La question de la langue d’enseignement, inadaptée aux élèves allophones, entraîne des répercussions directes sur les compétences et la réussite scolaire des jeunes. En Guadeloupe, à la Réunion et en Martinique, près de 30 % des élèves présentent des difficultés de lecture et ils sont plus de 50 % en Guyane et à Mayotte contre seulement 12 % des garçons et 9,1 % des filles au niveau national » précise l’Unicef.

Quant à la situation des enfants d’origine étrangère ou en situation de migration, « les régimes dérogatoires appliqués dans les CTOM sont souvent discriminatoires et les rendent particulièrement sujets aux violations de leurs droits. Par ailleurs, et malgré plusieurs condamnations de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), la France continue d‘avoir recours à l’enfermement administratif des familles avec enfants ainsi que des mineurs isolés dans la mise en œuvre de sa politique migratoire. Cette dérogation à la loi est particulièrement courante à Mayotte : en 2021, sur les 3 211 enfants enfermés en rétention en France, 3 135 l’ont été au centre de rétention de Mayotte ».

« Ces inégalités au sein du territoire français sont alarmantes. Les pouvoirs publics se doivent de garantir un égal accès aux droits de tous les enfants sur le territoire, indépendamment de leur lieu de résidence. Agir pour l’effectivité des droits de l’enfant n’est pas seulement un moyen de construire une société plus juste aujourd’hui, mais un investissement pour construire nos sociétés de demain », a déclaré Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France qui appelle « les pouvoirs publics à des actions ambitieuses pour garantir de manière égale les droits de chaque enfant sur l’ensemble du territoire français ».

Extrait de cafepedagogique.net du 21.10.23

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