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- Le Service civique : des variations départementales liées au chômage des jeunes (Injep, février 2024) - Le service civique est-il devenu un dispositif d’insertion ? (Vers le Haut)

12 mars

Service civique : des variations départementales liées au chômage des jeunes
INJEP Analyses & synthèses, 26.04.24, 4 p.

Actuellement, environ 10 % d’une génération réalise un service civique. Toutefois, de fortes disparités existent entre les départements ultramarins et la métropole, mais également entre les départements de l’Hexagone (Corse comprise). Ainsi, si 36 % des jeunes Guadeloupéens effectuent un service civique, cette part atteint en moyenne 9,5 % dans l’Hexagone et oscille entre 18 % dans l’Aisne et seulement 3 % en Haute-Savoie. De même, les profils des volontaires (niveau de diplôme ou situation d’emploi à l’entrée en mission) et les types de structures d’accueil (association ou service public) diffèrent très fortement d’un département à l’autre. Ces écarts sont notamment liés à la part des jeunes au chômage ou inactifs (hors formation), et à l’offre d’accueil de volontaires dans le service public.

Extrait de injep.fr du 26.02.24

 

Le service civique est-il devenu un dispositif d’insertion ?

Créé en 2010, le service civique propose aux jeunes de 16 à 25 ans de s’engager dans une mission d’intérêt général auprès d’associations ou d’institutions publiques. Alors qu’il a été pensé à l’origine comme un dispositif d’engagement citoyen, son évolution est pour le moins intéressante car son succès s’avère extrêmement variable sur l’ensemble du territoire. 10% d’une génération en moyenne réalise un service civique, mais seulement 2 à 5% dans de nombreux départements et jusqu’à par exemple, 36% en Guadeloupe. Une étude récemment réalisée par l’INJEP revient sur les variables de son attractivité.

La fluctuation de ce succès s’explique sur le plan socio-économique des populations concernées. Une nette corrélation se dégage, pour chaque département, entre la difficulté d’accès aux diplômes et à l’emploi et le nombre de volontaires en service civique. Le dispositif attire en priorité les jeunes inactifs et il est boudé dans les territoires qui comptent le plus de diplômés comme l’Île-de-France. Autre fait notable : le secteur public attire davantage ces jeunes que le secteur associatif pour réaliser ces missions… A moins que ces dernières soient plus largement proposées au sein des départements qui comptent le plus fort taux de chômage parmi les jeunes ? En moyenne, « dans les départements où les jeunes ont le plus de chances de faire un service public, 45% des volontaires réalisent leur mission dans le service public, contre 30% dans les départements qui ont les taux de réalisation les plus faibles ». Autrement dit, les services publics ont cerné un bon filon pour recruter des jeunes moins diplômés et en recherche d’emploi.

De fait, les jeunes les plus vulnérables se tournent vers le service civique, et l’Etat Français le développe dans des territoires précis au profit des services publics. Mue par cet intérêt réciproque, la dimension d’insertion du service civique est devenue primordiale. Il serait devenu pour les jeunes un moyen de développer son expérience professionnelle, au service de l’Etat en particulier. A l’heure où la quête d’engagement est prégnante parmi les nouvelles générations, mais où l’on ne souhaite plus s’engager à vie pour un employeur, assiste-t-on à l’apparition d’une nouvelle forme de “CDD service public” ?

Extrait de verslehaut.org du 11.03.24

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