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Gabriel Attal annonce des mesures contre la violence des mineurs. Les réactions

19 avril

Violence des mineurs : les annonces de Gabriel Attal
Le premier ministre a présenté ses principales propositions pour la concertation sur la violence des mineurs, incluant la responsabilisation des parents, le contrôle des écrans et l’autorité à l’école.

Responsabilisation des parents
Instaurer des amendes à l’encontre des parents qui ne se rendent pas à la convocation du juge pour enfants.
Rendre les deux parents responsables, solidairement, de la réparation financière quand un enfant a causé des dégâts.
Travaux d’intérêt général pour les parents défaillants.
Proposer aux parents dont l’enfant « commence à avoir de mauvaises fréquentations » qu’il soit envoyé en internat, loin de son quartier, pour « retrouver un cadre ».

Autorité à l’école et laïcité
« Tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8 heures et 18 heures, à commencer par les quartiers prioritaires et les réseaux d’éducation prioritaires », a déclaré Gabriel Attal.
Retirer des points sur le brevet ou sur le bac et que cette mention soit indiquée dans Parcoursup en cas de perturbation grave dans l’enceinte de l’établissement scolaire. La condition pour effacer cette mention et retrouver ces points serait la réalisation d’activités d’intérêt général au sein de l’établissement scolaire.
Contrat d’engagement à respecter l’autorité et les valeurs de la République entre les parents, les établissements et les élèves. Le non-respect de ce contrat pourrait conduire à des sanctions, voire à la saisine de la justice dans les cas les plus graves.
Généralisation des temps d’apprentissage à l’école primaire du respect de l’autre et de la tolérance.
Renforcement des équipes « valeurs de la République » qui permettent de conseiller les professeurs ou les chefs d’établissement confrontés à des difficultés sur la laïcité.

Durcissement de la réponse pénale
Ouverture d’un débat pour voir si des « atténuations » à « l’excuse de minorité », principe qui fait qu’un mineur est sanctionné moins sévèrement qu’un majeur, sont « possibles » et « souhaitables ».
Le garde des sceaux va également réfléchir à la mise en place « d’une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans » au lieu de 18 ans.
Mesure de « composition pénale » qui permettrait la mise en œuvre d’une sanction sans procès contre un mineur de plus 13 ans si celui-ci reconnaissait les faits et acceptait la sanction.
Les jeunes identifiés dans les écoles comme « commençant à partir à la dérive » assisteraient à une comparution immédiate au tribunal pour comprendre que « la règle peut donner lieu à des sanctions ».
Annoncées lors de la déclaration de politique générale du premier ministre, les « mesures d’intérêt éducatif », qui seront l’équivalent des travaux d’intérêt général pour les mineurs de moins de 16 ans, seront mises en œuvre « dès la rentrée des vacances de printemps ».

Contrôle des écrans et des réseaux sociaux
Une commission sur la régulation des usages des écrans doit rendre ses conclusions d’ici la fin du mois.
Application d’une nouvelle loi sur le contrôle de l’âge des jeunes inscrits sur les réseaux sociaux, avec une majorité numérique fixée à 15 ans.

Extrait de lemonde.fr du 18.04.24

 

L’essentiel des annonces d’Attal pour contrer l’« addiction de nos adolescents à la violence »

AUTORITÉ Le Premier ministre, qui « fête » ses 100 jours à Matignon, a proposé ce jeudi plusieurs mesures pour tenter de « juguler la violence » chez les ados

Gabriel Attal a dénoncé ce jeudi matin depuis Viry-Châtillon l’« addiction d’une partie de nos adolescents à la violence », appelant en conséquence à « un vrai sursaut d’autorité » et à une « mobilisation générale de la Nation » pour « juguler la violence ».

« C’est cela, que nous sommes venus lancer aujourd’hui, depuis Viry-Châtillon : la mobilisation générale de la Nation pour renouer avec ses adolescents, juguler la violence », a déclaré le Premier ministre depuis cette ville de l’Essonne récemment marquée par la mort de Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège

« Entrisme islamiste »
« Il y a deux fois plus d’adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale », a-t-il énuméré, en ciblant également « l’entrisme islamiste qui va croissant ». « Il y a besoin d’un sursaut d’autorité. Nous sommes prêts à le donner », a énuméré Gabriel Attal.

Parmi les premières mesures pour attaquer « le mal à la racine », le Premier ministre a affirmé : « tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8 heures et 18 heures » car « la journée, la place est à l’école, à travailler et à apprendre ». Par ailleurs, il a annoncé donner « huit semaines » pour faire aboutir le « travail collectif » de concertation voulu par Emmanuel Macron, dit « Grenelle sur la violence des jeunes », avec « un point d’étape central dans quatre semaines ».

« Sous texte identitaire »
Il a insisté sur la responsabilisation des parents, et affirmé qu’une commission rendrait d’ici à la fin du mois des propositions pour réguler la dépendance des jeunes aux écrans. Gabriel Attal a affirmé que les élèves perturbateurs devraient être « sanctionnés » dans l’obtention de leurs diplômes scolaires. Le premier ministre a également abordé la question du fait religieux à l’école.

« Aujourd’hui, soyons francs, de plus en plus souvent, les troubles ou les violences dont nous entendons parler à l’école ont un sous-texte identitaire ou religieux. Je vous le dis, il n’y aura pas de guerre des religions à l’école, car l’école, la seule règle qui vaut, c’est la laïcité », a-t-il dit. Sur le volet judiciaire, le chef du gouvernement s’est dit prêt à ouvrir le débat sur des « atténuations à l’excuse de minorité » dans les condamnations pénales et sur la possibilité de « mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans, de sorte qu’ils aient à répondre leurs actes immédiatement comme les majeurs ».

Extrait de 20minutes.fr du 18.04.24

 
Violence des mineurs : Gabriel Attal a fait "beaucoup d’annonces autour des sanctions, peu autour de la prévention", regrette le principal syndicat des chefs d’établissements

Le Premier ministre a présenté un plan d’action pour lutter contre les violences
impliquant des mineurs et réinstaurer "l’autorité partout, pour tous".

Extrait de francetvinfo.fr du 18.04.24

 

Les annonces de Gabriel Attal pour lutter contre la violence des jeunes n’ont pas convaincu l’opposition, ni les professionnels de l’éducation.

Responsabilisation des parents, contrôle des écrans, sanctions contre les élèves perturbateurs... Depuis Viry-Châtillon (Essonne), où a été tué le jeune Shemseddine, Gabriel Attal a détaillé une batterie de mesures pour lutter contre la violence des jeunes et réinstaurer "l’autorité à l’école".

Si son discours appelait à la "mobilisation générale de la Nation", il n’a suscité que peu d’approbation dans la classe politique. À gauche, Fabien Roussel a dénoncé sur X la "violence" de la politique du gouvernement, laquelle doit selon lui être "sanctionnée".

"Stigmatiser une jeunesse"
Évoquant la proposition de Gabriel Attal d’imposer des travaux d’intérêt général aux "parents défaillants", le secrétaire national du Parti communiste a estimé qu’"on devrait surtout proposer des travaux d’intérêt général aux ministres incompétents, responsables d’un déficit inédit, qui exonèrent les riches et font payer leurs erreurs aux français !".

"Les annonces sur la jeunesse du gouvernement sont dramatiques", a abondé sur le même réseau social la députée écologiste Sandrine Rousseau. "Tout cela n’a qu’un seul but : stigmatiser une jeunesse", estime-t-elle.

"La jeunesse du 6e arrondissement, elle aura marqué ’fauteur de trouble’ sur son Parcoursup vous croyez ?", a-t-elle interrogé dans un second post, alors que Gabriel Attal souhaite que les élèves perturbateurs soient identifiés comme tels sur la plateforme d’inscription à l’enseignement supérieur.

À droite, le porte-parole des Républicains Guilhem Carayon a balayé sur France info des "concepts fumeux qui n’aboutissent à rien de concret pour les Français" avant de réclamer une réforme sur "la responsabilité pénale des mineurs".

Du côté du Rassemblement national, Marine Le Pen a dénoncé un "théâtre de com’" depuis la Réunion où elle est en déplacement. "J’attends de voir la réalité des consignes qui seront données aux parquets, du nombre de procédures engagées, notamment contre les parents défaillants. Pour l’instant, c’est proche de zéro", a-t-elle affirmé.

L’Unicef exprime sa "vive préoccupation"
Dans le milieu scolaire, les réactions sont également sceptiques. Jean-Rémi Girard, président du syndicat des lycées et collèges (Snalc), a jugé "léger" les annonces du chef de gouvernement.

Annonces de Gabriel Attal : "C’est léger", juge Jean-Rémi Girard, président du SNALC
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"La commission éducative dans le premier degré, pas sûr que ça change grand-chose. Et cette mention que l’élève est perturbateur, elle apparaît déjà dans le dossier Parcoursup et sur les bulletins de l’élève", a-t-il balayé sur BFMTV. Quant à la "signature d’un contrat" entre l’établissement et les parents d’élèves : "ils signent déjà le règlement intérieur et d’autres chartes, ça n’a jamais fait baisser les agressions et les violences", estime-t-il.

"Je vois beaucoup d’annonces autour de l’idée de sanctionner les élèves, voire les parents en cas de difficultés. Je vois peu d’annonces autour de l’accompagnement et de la prévention", a regretté sur France info Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissements.

Le responsable syndical pose aussi la question des moyens. "L’idée de garder les enfants pour les occuper plutôt qu’ils soient dans certains cas livrés à eux-mêmes" est selon lui une bonne mesure, mais "la question est avec qui et pour quoi faire ? Et ça nécessite des millions d’euros".

Du côté des associations, Saliou Dia, président des "Papas debout", juge sur notre atnenne que les mesures de Gabriel Attal vont "aggraver la situation des familles". "La plupart des familles concernées par ces mesures dont déjà des familles fragilisées, des familles monoparentales", selon lui.

Extrait de bfmtv.com du 18.04.24

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