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Le colloque de l’AFEV a montré l’importance des livres en zone défavorisée à l’âge de l’école maternelle

20 septembre 2007

Extrait du site « VousNousIls », le 20.09.07 : Donner "le plaisir des livres" dès la maternelle pour lutter contre les inégalités

La première fois que Marie-Eve a emmené à la bibliothèque Demba 5 ans, qui vit dans une chambre d’hôtel, "c’était comme s’il entrait dans un endroit interdit, une caverne d’Ali Baba", raconte cette étudiante bénévole fière d’avoir donné au petit garçon "le plaisir des livres".

"Je l’emmène tous les mercredis à la bibliothèque, il choisit des livres tout seul pour qu’il n’y ait pas de contraintes, on le regarde ensemble, il commente beaucoup", explique la jeune femme, en première année à Paris III et rencontrée par l’AFP mercredi en marge d’un colloque organisé par l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) sur "les inégalités dès la maternelle".

Toute l’année dernière, elle a initié au plaisir de l’écrit Demba alors en grande section de maternelle et qui partage une chambre d’hôtel avec sa maman, sa soeur de deux ans et demi, son petit frère de quelques mois, une télévision et quelques livres, "des trésors qu’il a eu par l’école et qu’il garde précieusement".

Cette année, elle voudrait lui "donner le goût de prendre du temps pour lire". Au CP maintenant, il ne rencontrera pas, selon elle, de difficulté pour apprendre à lire, selon Marie-Eve, car, "même si, socialement, il n’a pas tous les atouts au départ, comme le livre est devenu un plaisir, il ne verra pas ça comme une activité scolaire".

Cette étudiante fait partie des 250 bénévoles de l’Afev intervenus auprès de 250 enfants défavorisés de grande section de maternelle, dans le cadre de l’opération "Accompagnement vers la lecture" que l’association, spécialisée dans l’accompagnement éducatif des enfants défavorisés, a lancé à la rentrée 2005.

Cette année, 500 enfants bénéficieront de cette initiation aux livres.

"C’est à la maternelle que se fixent les vraies inégalités entre les enfants dont les parents ont des livres à la maison, pour qui ils sont familiers, et les autres", explique à l’AFP Christophe Paris, directeur de l’Afev.
Les premiers profitent vraiment des apprentissages offerts par la maternelle, qui appuie l’enfant dans son acquisition du langage et l’emmène jusqu’à la lecture, les seconds passent à côté. Résultat : "les premiers entrent au CP et en décembre ils lisent, les seconds ratent leur CP, ce qui signifie, on le sait, qu’ils n’auront jamais le bac", assure M. Paris.

"L’école maternelle doit donner confiance pour que ça marche ensuite", a confirmé Jacques Donzelot, maître de conférence en sociologie à Paris X, qui participait au colloque.

"Avant de savoir lire, un enfant à qui on fait la lecture à haute voix, avec qui on regarde des livres, sait qu’il y a du sens dans les textes" et ne se paralyse pas dans l’apprentissage de la lecture, a expliqué de son côté Evelio Cabrejo Parra, psycholinguiste.

"S’il découvre le livre trop tard, le livre devient objet de peur", a-t-il ajouté.
Au delà, dans des familles qui ne possèdent pas de livre, pour des raisons financières, linguistiques, parce que les parents ne savent pas lire ou parce que le seul écrit quotidien est le programme télé, les parents n’ont pas conscience que "les enfants s’intéressent quand on leur lit des histoires", analyse le praticien.

"On estime que quand la famille prend sa carte à la bibliothèque, c’est gagné", commente Christophe Paris

Le site de l’ AFEV

L’annonce de ce colloque

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