> Education prioritaire (TYPES DE DOCUMENTS) > Educ. prior. (Rapports officiels) > Educ. prior. Rapports de Ministère ou de Commission, Eduscol > Education prioritaire : A. Azéma et P. Mathiot auditionnés par l’Assemblée (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Education prioritaire : A. Azéma et P. Mathiot auditionnés par l’Assemblée nationale (Le Café et ToutEduc)

30 janvier 2020

Education prioritaire : P Mathiot et A Azema réussissent leur audition à l’Assemblée nationale

Présentant le 29 janvier leur projet de réforme de l’éducation prioritaire, P Mathiot et A Azema ont rencontré peu de critiques de la part des députés de la commission de l’éducation de l’Assemblée , plutôt séduits par l’idée d’une distribution territoriale des moyens de l’éducation prioritaire. Les questions de l’opposition ont été noyées par le flot de louanges de la majorité. Cependant quelques faits émergent de cette rencontre.

Rappelons les grandes lignes de la réforme proposée par P Mathiot et A Azema dans un rapport sur l’éducation prioritaire remis à JM Blanquer. Ils proposent de réduire la politique nationale d’éducation prioritaire aux seuls Rep+. La labellisation Rep disparaitrait avec les moyens qui lui sont afférés dont les primes versées aux enseignants. Ces moyens seraient donnés aux académies qui décideraient de leur affectation sur des critères locaux en associant davantage les collectivités locales. Ces critères ne seraient plus forcément sociaux. Le rapport invite à inscrire la distance parcouru pour aller dans l’établissement comme critère. Cela revient à faire prendre en charge par les fonds de l’éducation prioritaire le surcout réel des établissements ruraux. Enfin le rapport veut faire évoluer la politique de recrutement. Sur ces points A Azema et P Mathiot ont apporté quelques précisions.

Pourquoi ne pas avoir proposé la suppression des Rep+ avec les Rep ? "On sanctuarise les Rep+ car on est en période électorale. Ca n’aurait pas été une bonne idée de changer la carte. On aurait lancé la machine à baffes", explique Pierre Mathiot devant les députés. La remarque situe aussi le niveau de leur rapport...

Dans un duo déjà bien éprouvé, A Azema essaie de rattraper ces propos en rappelant qu’il avait déjà été question en 2014 de réduire l’éducation prioritaire aux Rep+. "Il faut rapprocher la carte de l’éducation prioritaire de la carte de la politique de la ville. La stabilisation de la carte des Rep+ est liée à celle de la politique de la ville", affirme t-elle. L’éducation nationale abandonnerait donc sa propre politique.

P Mathiot a insisté sur le fait que la délabellisation des Rep ne signifie pas la fin d’une politique nationale. La politique académique pourrait se faire sur des critères nationaux. Malheureusement on a l’exemple de la politique d’affectation des moyens du premier degré lancée par le gouvernement précédent. Des critères objectifs très locaux ont été construits par la Depp . Des moyens sont donnés par le ministère. Mais ensuite les recteurs mènent leur politique personnelle sous pression des usages et pouvoirs locaux. L’abandon de la politique nationale donne aux plus forts davantage de moyens et les usages administratifs renforcent cette tendance (les moyens sont toujours plus rentabilisés dans les gros établissements de centre ville qu’ailleurs).

Dans ces nouveaux calculs, les critères de transport favoriseraient les établissements ruraux qui sont déjà favorisés en terme de résultats et de moyens scolaires. La réforme consisterait à faire payer le prix des établissements et écoles ruraux par ceux des quartiers urbains populaires.

P Mathiot est aussi intervenu sur l’affectation des enseignants. Pour envoyer des professeurs sur les quartiers populaires et sur les zones rurales il a l’idée de certifications . La certification "élèves allophones" dirigerait vers les uns et celle "classe multi ages" vers les autres . Car prélever des moyens aux premiers pour les donner aux seconds est aussi une politique ethnique...
François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 30.01.20

 

La question de la mixité sociale posée par A. Azéma et P. Mathiot (Assemblée nationale),

La question de la mixité sociale était au coeur des interrogations des députés de la Commission des affaires culturelles qui interrogeaient, ce 29 janvier, Ariane Azéma et Pierre Mathiot sur leur rapport "Territoires et réussite", remis début novembre au ministre dans le cadre d’une possible réforme de l’éducation prioritaire. Les deux auteurs en ont rappelé les grandes orientations, deux niveaux de labellisation, l’un national pour les REP+, l’autre académique pour les REP, et pour les REP le maintien des enveloppes, un cadrage national de la gestion académique et une négociation sur les évolutions de la carte impliquant l’Education nationale, les élus et la communauté éducative. Les dédoublements seraient "sanctuarisés". Ils proposent également la sanctuarisation des REP+ et le rattachement à ces réseaux des écoles "orphelines" situées dans les "quartiers".

Ils sont favorables à la publication de deux indicateurs, l’IPS, indice de position sociale ainsi que la masse salariale et l’ensemble des moyens dévolus à chaque établissement. Pierre Mathiot souligne que ces moyens sont inférieurs pour un établissement en REP ou REP+ que pour un établissement de centre ville, même en prenant en compte les quelque 2 Mds€ qui leur sont dédiés. Il souligne que sur cette somme, la part consacrée à la formation spécifique des enseignants à la grande difficulté sociale et scolaire est "proche de zéro" et plaide pour un accompagnement sur trois ans au moins des néo-titulaires.

Il leur paraît par ailleurs "important" de soutenir les expérimentations lancées par Najat Vallaud-Belkacem sur la mixité sociale et insistent sur la mixité dans les classes, laquelle "profite à l’ensemble des élèves". Et surtout, ils posent la question du rôle joué par l’enseignement privé sous contrat. Même s’il se déclare prêt à "jouer le jeu", le secrétariat général de l’enseignement catholique reste attaché à la possibilité pour les établissements de "garder la main sur le choix leurs élèves", un point pourtant crucial. Ils suggèrent d’encourager la politique mise en oeuvre par la Haute-Garonne qui favorisent les collèges privés qui s’engagent à travailler avec le public sur ce thème.

La vidéo de leur audition ici, voir aussi ToutEduc ci

Extrait de touteduc.fr du 29.01.20

 

Voir en haut de la page le chemin de la RUBRIQUE de cet article
Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Croiser un mot-clé avec d’autres

Répondre à cet article