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Le Global Teacher Prize, l’innovation et la lauréate d’un collège REP+ à Nice (un dossier de 3 articles de Libération)

12 octobre 2021

Pédagogies innovantes : à Nice, le bien-être à la lettre
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Dans son collège REP +, la professeure de français Gaëlle Assoune prône une pédagogie bienveillante, s’appuyant sur les sciences cognitives et les neurosciences affectives.

Nice, le 17 septembre 2021, Gaelle Assoune, l’une des deux enseignantes française nominée pour le prestigieux Global Teacher Prize de la Fondation Varkey (Eléonora Strano/Hans Lucas pour Libération)

Elle n’est pas le genre de prof à installer une bibliothèque dans sa chambre. La table du salon avec ordinateur portable fait office de bureau, trop encombrant. Trop lourd, le cartable a vite cédé sa place au tote bag. Chez Gaëlle Assoune, 42 ans, il y a bien un tableau noir, mais c’est celui de sa fille de 4 ans, peint pendant le confinement. « J’ai surtout ma clef USB. J’ai des copies bien sûr, mais je fais de plus en plus de dématérialisé, expose-t-elle. Ça me permet d’avoir accès aux ENT [espaces numériques de travail, ndlr], aux blogs, aux tchats, aux forums. Cette pratique hybride permet plein de fonctionnalités. » Gaëlle Assoune n’entre pas dans les cases. Prof de français dans un collège REP + de Nice, elle a été sélectionnée parmi les 50 finalistes du Global Teacher Prize pour sa manière « d’élargir les horizons de l’enseignement au-delà des limites du système national ». Son dossier est ressorti au milieu de 8 000 candidatures.

L’histoire avec l’école n’a jamais été une évidence. En classe, Gaëlle Assoune ressent une différence. « J’ai toujours été à part en tant qu’élève. On m’a mis une étiquette. Dès la maternelle, les enseignants disaient à ma mère que je les regardais de façon insolente, se souvient-elle. Comment peut-on dire ça d’un enfant de 3 ans ? Aujourd’hui, on ne peut pas faire l’économie des études qui montrent l’importance des émotions dans l’apprentissage. » En sixième, son prof de maths l’envoie en retenue à chaque …

Extrait de liberation.fr du 10.10.21

 

Faut-il innover pour être un bon prof ?
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Grandement mise en valeur dans les médias, l’innovation est loin de faire l’unanimité chez les profs. En plus de dénoncer une instrumentalisation politique, les anti s’interrogent sur l’efficacité de ces méthodes rarement critiquées.

Juline Anquetin-Rault donne un cours d’histoire au sein du CFA Simone-Veil, à Rouen, le 23 septembre. Elle fait partie des cinquante professeurs finalistes du prix international Global Teacher Prize. Elle prône la classe autonome et travaille avec les outils numériques. . (Florence Brochoire/Libération)

Les médias aiment les belles histoires. Les enseignants ingénieux qui s’émancipent des outils classiques et emmènent leurs élèves dormir dans une tranchée afin de comprendre les conditions de vie des poilus, leur font fabriquer un robot capable d’arroser les plantes ou réciter des poésies perchés dans des arbres. Libération ne fait pas exception, qui met aujourd’hui en lumière deux finalistes du Global Teacher Prize – souvent qualifié de « Nobel » de l’éducation –, a co-organisé deux éditions du « Forum des enseignants innovants » et tenu deux ans durant une chronique baptisée « Classe action », qui mettait en valeur diverses initiatives pédagogiques originales.

 

« Nobel de l’éducation »
Global Teacher Prize  : qui veut gagner un million  ?
Présenté comme le « Nobel de l’éducation », ce prix richement doté récompense un prof aux méthodes innovantes. Mais ses détracteurs lui reprochent sa vision individualiste de l’enseignement.

Plus de 8 000 candidatures, en provenance de 121 pays, et un pactole d’un million de dollars à la clé. Le 14 octobre seront connus les dix finalistes du Global Teacher Prize, souvent présenté comme le Nobel de l’éducation, qui distingue chaque année depuis sept ans un enseignant présenté comme particulièrement inspirant. Pour cette édition, deux Françaises font partie des cinquante présélectionnés : à Nice, Gaëlle Assoune a développé une pédagogie basée sur les neurosciences à destination de collégiens de REP + (éducation prioritaire) et, à Rouen, Juline Anquetin Rault propose à ses élèves de centre de formation des apprentis (CFA) de travailler en autonomie avec du matériel adapté.

Illusion d’une réussite individualiste
Ce dispendieux prix est porté par la Fondation Varkey, qui finance depuis une décennie à travers la planète des programmes à destination des élèves les plus défavorisés et ambitionne de valoriser le métier de professeur. Peuvent prétendre au statut de finalistes les enseignants ayant mis en place des projets innovants capables de répondre aux besoins locaux et obtenu des résultats « démontrables », tant dans l’école qu’en dehors. Les candidatures sont étudiées par un jury de fonctionnaires, chefs d’établissements, universitaires, journalistes, entrepreneurs, chefs d’entreprise, scientifiques et personnalités du monde du divertissement, venant du monde entier.

Le prix fait l’objet de critiques de la part d’une partie du monde éducatif. D’abord pour son côté bling-bling : 1 million de dollars de récompense, dont le versement s’étale sur dix ans, et des cérémonies soutenues par Bill Gates ou le prince Harry. Son approche individualiste, ensuite : ne récompenser qu’un enseignant donne l’illusion que la réussite de l’école et des élèves ne dépendrait que de la bonne volonté et de la bonne méthode des profs et non d’un enjeu systémique. L’origine du prix, enfin : la fondation a été créée par l’entrepreneur indien Sunny Varkey installé à Dubaï, à la tête de Gems Education, une entreprise spécialisée dans l’enseignement… privé.

L’an passé, l’Indien Ranjitsinh Disale, qui enseigne à des jeunes filles initialement très éloignées du système scolaire, a remporté le Global Teacher Prize. Le nom de son successeur sera dévoilé mi-novembre.

Extrait de liberation.fr du 10.10.21

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