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Présidentielle. Les candidats répondent à une douzaine de questions de la société des agrégés (ToutEduc)

1er avril 2022

Les réponses, parfois surprenantes, des candidats au questionnaire de la Société des agrégés
La société des agrégés a adressé une douzaine de questions aux candidats à la présidentielle. Lui ont répondu Marine Le Pen, Nathalie Arthaud, Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo. Pour partie, leurs propos sont convenus ou déjà entendus, mais certains éléments méritent d’être notés, sur le statut des écoles et établissements publics qui seraient "sous contrat" (V. Pécresse), sur le “retour“ du baccalauréat, sur la fin des "épreuves professionnelles" au CRPE et au CAPES (presque tous), sur l’agrégation, préalable à toute carrière dans l’enseignement supérieur (E. Zemmour)...

Est-ce le savoir, est-ce l’élève qui est au centre du système scolaire ? Pour Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan, c’est le savoir qui est "au centre du système éducatif". Valérie Pécresse estime que la formule inverse "a servi de justification à des conceptions pédagogiques et idéologiques qui font de l’élève l’acteur de son propre savoir et qui effacent l’autorité de l’enseignant. Ces conceptions ont conduit à l’échec de notre école." Pour Nicolas Dupont-Aignan, il s’agit de "donner, notamment par l’histoire, la géographie et la littérature, le sentiment d’appartenance à la Nation à tous les élèves". Eric Zemmour entend supprimer les INSPE et bannir "la doxa pédagogiste, au profit d’une formation disciplinaire de haut niveau : il ne sera plus interdit mais recommandé au professeur de faire un cours magistral, de transmettre son savoir, d’être le maître".

Pour Anne Hidalgo et Yannick Jadot, "il n’y a pas lieu d’opposer élève et savoir".

Interrogée sur les moyens à mettre à oeuvre pour "réconcilier l’école avec elle-même" et "améliorer le système, Marine Le Pen considère qu’ "il faut restaurer l’autorité des maîtres à tous les degrés. Cela passera notamment par une mesure symbolique : le port de l’uniforme pour les élèves jusqu’au collège." Valérie Pécresse veut de même "rétablir l’autorité du professeur" et créer "un statut d’Établissement public sous contrat qui permettra aux équipes volontaires d’expérimenter une autonomie supérieure à tout ce qui a été possible jusque-là".

Eric Zemmour remplace le "collège unique" par un "collège diversifié" : "après un Certificat de fin d’études primaires à l’issue du CM2, les élèves pourront soit redoubler afin de consolider des bases trop fragiles, soit passer en 6e dans le niveau qui permettra à chacun d’avancer à son rythme."

Pour Y. Jadot, "la réussite scolaire ne peut pas être limitée aux seuls parcours individuels scientifiques ou littéraires, elle doit aussi intégrer des dimensions sociales et pratiques". J-L Mélenchon considère que "le passage progressif à 19 élèves par classe en moyenne en est un outil clé". Par ailleurs, "la restauration du cadre national des enseignements, programmes et diplômes (en particulier du baccalauréat) garantira par ailleurs le haut niveau de maîtrise disciplinaire et de qualifications des élèves."

Pour "remettre l’excellence au cœur de l’école" et "garantir que tous les élèves puissent accéder à un enseignement de qualité", V. Pécresse veut créer "une réserve éducative nationale dont l’objet sera précisément de fournir à tous les élèves, notamment les plus modestes, un soutien scolaire gratuit." N. Dupont-Aignan veut développer "des internats d’excellence" et "des internats disciplinaires". Jean-Luc Mélenchon promet d’assurer "la gratuité des cantines, du transport, des sorties scolaires, des activités périscolaires, des manuels ainsi que des fournitures scolaires sans marques et des équipements requis dans la voie professionnelle".

Anne Hidalgo veut "établir de façon concertée les nouvelles modalités de carte scolaire visant à garantir une mixité sociale et scolaire adaptée aux établissements comme au territoire", "fixer avec les établissements privés sous contrat des obligations concertées en termes de mixité sociale et scolaire", "organiser des ’assises de l’éducation prioritaire’ (...), faire émerger partout dans le pays des projets éducatifs de territoire", "mettre en œuvre l’objectif "0 décrocheurs" en proposant pour chaque jeune un accompagnement individuel".

En ce qui concerne le niveau, J-L Melenchon considère que "les dispositifs d’aides aux élèves en difficulté doivent être restaurés et renforcés, notamment les RASED. Nous proposerons un soutien scolaire gratuit assuré par le service public. Nous renforcerons aussi le droit à la scolarisation à 2 ans pour les familles qui le souhaitent."

Y. Jadot considère que "le recrutement de 65 000 enseignants durant le quinquennat permettra d’alléger les effectifs par classes et de restaurer des dispositifs d’aide et d’accompagnement des élèves".

Sur le baccalauréat, les approches divergent sensiblement. Eric Zemmour estime qu’il "doit redevenir un examen sélectif (...). Toute part de contrôle continu (...) sera exclue". Il ajoute à ce sujet que "la filière littéraire ne sera plus un choix par défaut mais un véritable choix, impliquant entre autres la pratique obligatoire d’au moins une langue ancienne". A l’inverse, pour N. Dupont-Aignan, "le baccalauréat doit être un diplôme de fin d’études" : "Nous mettrons en place un examen d’entrée dans le supérieur." Mais il affirme aussi vouloir la "restauration d’un baccalauréat sanctionnant un niveau ambitieux (en redonnant, par exemple, toute son importance à l’orthographe)."

Pour Jean-Luc Mélenchon, "le baccalauréat doit retrouver son statut de premier diplôme de l’enseignement supérieur et donc garantir l’accès à une place dans l’enseignement supérieur". L’examen doit être "national, ponctuel et terminal".

En ce qui concerne l’attractivité des métiers de l’enseignement, tous promettent des augmentations de salaires. M. Le Pen propose de "les aligner sur la moyenne des traitements des professeurs dans les pays de l’OCDE comparables à la France". V. Pécresse mise, pour augmenter "considérablement la rémunération des enseignants" et rejoindre "la moyenne au moins des pays de l’OCDE", sur "un véritable système indemnitaire qui récompensera par des primes conséquentes les enseignants les plus impliqués". Avec E. Zemmour, "les salaires seront revalorisés grâce à plusieurs mesures : prime d’Excellence Professorale (attribuée sur la qualité professorale et non sur les activités extra-scolaires), accélération de la progression de carrière, notamment à partir du 6e échelon, heures supplémentaires totalement défiscalisées."

Y. Jadot promet que "les salaires enseignants seront réévalués jusqu’à 20 % durant le quinquennat, avec un effort particulier pour les débuts de carrière, en vue de remonter le salaire moyen d’un enseignant français au niveau moyen des pays de l’OCDE".

J-L Mélenchon évoque "un plan de pré-recrutement ouvert dès l’année de Terminale", une augmentation immédiate de 15% pour "rattraper le gel du point d’indice, à quoi s’ajoute une revalorisation des grilles indiciaires pour une augmentation de 15% supplémentaire".

Anne Hidalgo parle d’un "rattrapage du niveau de rémunération des professeurs dans les autres pays européens".

Quant aux concours de recrutement, ils doivent être réformés. M. Le Pen place "le CRPE en L3" et parle d’une refonte du CRPE et du CAPES, "dans un sens qui donnera plus d’importance aux compétences académiques". E. Zemmour veut de même réformer le CAPES dont "aucune épreuve ne sera ’professionnelle’ ". N. Dupont-Aignan veut également supprimer les "épreuves dites professionnelles". Mais pour A. Hidalgo, ces épreuves sont "complémentaires des épreuves disciplinaires".

Y. Jadot maintiendra "le recrutement des enseignants (à bac + 5) par concours nationaux (...).. Les épreuves permettront de valider un niveau de formation académique dans la discipline de rattachement mais également des compétences pédagogiques, réglementaires et psycho-sociales". Pour Jean-Luc Mélenchon, "les concours doivent avoir lieu assez tôt dans la formation pour sécuriser les parcours et ne pas retarder l’entrée dans la Fonction publique. Dans cette optique, les épreuves de concours devront porter pour l’essentiel sur des contenus disciplinaires."

Valérie Pécresse prévoit de "refondr(e) les concours de recrutement, CRPE et CAPES, dans un sens qui donnera plus d’importance aux compétences académiques", et cette réforme "devrait avoir pour effet d’augmenter la distinction entre des CAPES assurant un recrutement académique, et l’agrégation qui, elle, assurera au niveau national le recrutement des enseignants des universités, des classes préparatoires et des lycées."

J-L Mélenchon veut "doubler les postes ouverts à l’agrégation interne" et créer "une agrégation pour les professeurs documentalistes". Pour Eric Zemmour, l’agrégation "sera le préalable indispensable à l’obtention d’un poste à l’Université".

Il semble utile à Y. Jadot que les qualités des professeurs agrégés "puissent être mises au service de tous les élèves quel que soit le type d’établissement, relevant éventuellement de l’éducation prioritaire (donc en collège, ndlr), à partir du moment où cela relève d’un choix et d’un investissement personnel de l’enseignant."

Le site de la SDAU ici (PDF)

Extrait de touteduc.fr du 30.03.22

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