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Pix au collège, un programme entre citoyenneté et sensibilisation aux risques du numérique (reportage de TouEduc au collège REP Pierre Mendès-France à Paris 20e)

30 juin 2023

Pix au collège, un programme entre citoyenneté et sensibilisation aux risques du numérique (reportage)

 “Bonjour Monsieur !“

- “Vous pouvez rentrer, vous pouvez vous connecter.. Vous allez en haut à gauche dans certification, le numéro de session il est au tableau, le code aussi et moi je vais faire l’appel“.

Au collège Pierre Mendès France dans le 20ème arrondissement de Paris, une douzaine d’élèves de 3ème sont réunis en cette fin d’année scolaire pour une session de rattrapage de la certification Pix.

Le professeur explique :

 “Vous allez passer une certification Pix qui permet d’évaluer vos compétences numériques pour savoir par exemple si vous savez utiliser certains logiciels, ou traiter des données ou mener une recherche sur internet.“

- “Google c’est un navigateur Monsieur ?“

Instaurée en 2019 en remplacement de l’ancienne certification (B2i), Pix consiste à développer, évaluer et certifier les compétences numériques des élèves, ce qui a déjà été le cas pour 673 000 d’entre eux. Le passage de la certification est obligatoire en 3ème et en terminale (ainsi qu’en CAP et pour les étudiants en 2ème année de BTS et de CPGE), tandis que depuis la rentrée 2021 son utilisation a été généralisée dès la 5ème. La nouveauté, dès novembre prochain, ce sont les 6èmes qui seront désormais concernés, avec dans les collèges volontaires la possibilité de participer à deux parcours de formation qui déboucheront sur la remise d’une “attestation de sensibilisation au numérique.“

Arnaud Charles-Nicolas, professeur de Physique-Chimie depuis 12 ans et référent Pix depuis sa mise en place, explique à ToutEduc que ces élèves se sont entraînés tout le long du cycle 4 dans différentes disciplines (technologie, physique-chimie, maths..) et que leur score en entraînement détermine le nombre de questions auxquelles ils devront répondre : entre 15 et 48. Les élèves présents ce jour-ci se trouvent en rattrapage majoritairement en raison d’absence(s), d’où leur plus grande fragilité en matière de numérique, mais le professeur assure que “97 % des élèves ont réussi du premier coup“ et que sinon, il est encore possible de repasser la certification en seconde.

A la fin de l’examen d’ailleurs, Zyna estime que “c’était assez facile“ car elle “connaissait déjà les bases“ avec notamment l’apprentissage pendant l’année de l’utilisation de certains logiciels : “J’ai appris comment mettre en copie quelqu’un sur Gmail, donc je sais que plus tard si j’ai un travail et qu’on me le demande je saurais comment faire“.

Formation de citoyens.. aux outils numériques

L’entraînement à Pix, qui peut durer en tout 5 à 6 heures par an selon les établissements, s’appuie sur 5 domaines répartis en 16 compétences. Il s’agit notamment de développer des documents textuels et multimédias, savoir traiter des données, tracer et lire un graphique, faire une présentation sur powerpoint... Les professeurs peuvent proposer des parcours sur la plateforme, comme des exercices d’entraînement préétablis ou proposer des activités en salle informatique liées aux matières en question. “Cela permet aux élèves de montrer sur leur CV qu’ils savent utiliser l’outil numérique, mais aussi d’accéder à certaines formations après le bac, ça a commencé cette année c’est à dire que pour accéder à certains BTS ou des prépas, ils regardent votre niveau de Pix“, poursuit Arnaud Charles-Nicolas.

L’un des objectifs de la plateforme est ainsi de “former les citoyens de demain“, considère le professeur, qui évoque son choix de devenir référent numérique : “J’ai une certaine appétence pour le numérique, et j’avais fait le constat que des élèves étaient en grande difficulté dans l’utilisation des compétences numériques (le collège est situé en REP, ndlr). J’avais envie d’avoir ce rôle pour permettre aux élèves de progresser, leur permettre de combler ces lacunes, parce qu’une fois au lycée ils se retrouvent avec des élèves d’autres lycées parisiens et ils peuvent se retrouver en retard.“ Avec ces apprentissages du numérique, l’enseignant note une progression des compétences “mais elle est différente selon les élèves“, d’où l’importance de le faire en classe, “parce que ça dépend du cadre familial et de l’environnement. Certains connaissent beaucoup de choses et d’autres non.“

Sensibilisation aux dangers du net

L’autre axe de travail de Pix concerne la sensibilisation, dans le cadre de l’EMI, aux fake news, au harcèlement, à la façon de se comporter et de réagir sur les réseaux sociaux, comme au rapport à l’identité numérique (poster des photos, des vidéos ou des informations personnelles).

Arnaud Charles-Nicolas évoque une génération au sein de laquelle certains élèves veulent avoir l’information tout de suite, passent à une autre rapidement, sans chercher à la vérifier. “Les élèves doivent savoir d’où proviennent les sources, parce qu’au collège on entend ‘moi j’ai vu telle chose sur internet‘, ils prennent cela pour argent comptant et pour eux c’est vrai, ils ne vérifient pas les sources et ils peuvent colporter de fausses infos“. C’est pourquoi il s’agit de “faire en sorte qu’ils puissent se poser, apprendre les bases de l’utilisation de l’outil numérique, leur permettre d’avoir un recul sur ce qu’ils font, un esprit critique par rapport à ce qu’ils lisent, ce qu’ils entendent et ce qu’ils voient sur internet“.
“On peut se retrouver sur internet à notre insu, répond à ce sujet Zyna, c’est très dangereux donc c’est pour ça qu’il faut vraiment contrôler notre image et l’image des autres“. Si elle “pense“ y arriver, elle trouve que cela reste compliqué, “parce que les réseaux sociaux ça va vite, on n’a pas vraiment le temps de bien vérifier ce qu’on fait, mais je fais attention, par exemple si je fais une story de mes amis je demande toujours leur consentement parce que je sais que certaines ne veulent pas apparaître en story, surtout que c’est public et ensuite tout le monde peut voir et peut cliquer."

Ce sont justement les sujets liés à la sécurisation de l’environnement numérique (protection des données et de la vie privée, partage et publication d’infos) qui intéressent le plus les élèves, “parce que ça leur parle, et que beaucoup sont sur les réseaux sociaux“, constate Arnaud Charles-Nicolas. Un élève qui publie sur Tiktok, d’autres qui répondent.. “On a eu du harcèlement en ligne, mais c’est le cas dans tous les collèges en fait“. Le droit à l’image, continue l’enseignant, “ils ne comprennent pas forcément, quelques élèves connaissent et d’autres non“. Autres exemples, l’accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans, la nécessité d’avoir un accord parental.. “Ça évolue mais il y a encore un vrai besoin de sensibilisation, car les parents eux-mêmes ne connaissent pas forcément les réseaux sociaux, donc ils n’arrivent pas à apporter cette éducation pour que les élèves soient vigilants ou qu’ils les utilisent de manière bienveillante."

Le site de Pix ici

Extrait de touteduc.fr du 30.06.23

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