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B* Evaluer le dire au service du lire et de l’écrire à l’école REP+ Charles Andrei de Bastia (CNR)

18 avril

Le dire au service du lire et de l’écrire
Projets innovants CNR Notre école, faisons la ensemble

Fonction du porteur de projet Directrice

Ecole primaire [REP+] Charles Andréi 20600 Bastia

Nb élèves bénéficiaires du projet 120

Date de validation du projet 30/07/2023
Date de début du projet Invalid date

Descriptif du projet

Objectifs Les objectifs visés ont déjà été déclinés dans le plane d’actions. A savoir :
 Une amélioration considérable du bagage lexical des enfants avec la construction d’un dictionnaire oral.
 Une capacité à passer d’un système de langue à l’autre.

D’autres compétences seront travaillées également au travers de ce projet :
 Développer l’écoute et la concentration.
 Respecter les règles de vie
 Connaître l’autre et les autres.
 Enrichir son socle de référents culturels.

Lutter contre les difficultés scolaires ;L’apprentissage des fondamentaux (plan maths et français) ;Autre Lutter contre les assignations sociales et territoriales ;Ecole inclusive Autre

Idées initiales Notre travail sur l’auto-évaluation de notre établissement nous a permis d’analyser encore davantage les besoins de nos élèves et de poursuivre notre travail dans le domaine du lire.
Ainsi il nous faut prendre en compte certains indicateurs si l’on veut augmenter nos performances dans le dire, lire et écrire.

I) Premier indicateur relevé : un déficit dans la connaissance de la langue française

a) Une observation fine des élèves dès leur entrée à l’école maternelle :
Depuis deux années maintenant en travaillant en étroite collaboration avec le RASED, nous menons une observation des connaissances des élèves dans la langue française.
Cette observation fournit à l’école et aux maîtres une photographie globale des enfants entrant dans notre établissement, permettant à ces derniers de planifier leurs APC et l’accompagnement éducatif dont les enfants auront besoin.
Elle permet aussi des rencontres de parents avec Mme la Maître G, Mme la Psychologue du RASED et les maîtres de classe, favorisant un accompagnement des enfants le plus rapide et le plus juste possible.
Dans le cadre de la cité éducative, des ateliers favorisant une aide à la parentalité sont également mis en place par les associations de quartier qui travaillent avec nous.

Ainsi pour l’année 2021/2022, sur une cohorte de 33 élèves de PS, nous notons :

 Un faible bagage lexical « actif » pour les ¾ des élèves observés. Un peu plus de la moitié ne possède pas non plus le lexique « évalué » de façon passive. On peut penser que les élèves qui possèdent ce bagage de façon passive vont l’investir assez rapidement et naturellement de manière active lors des activités de classe.
 Plus de la moitié des enfants s’exprime de façon peu ou pas intelligible. (mots tronqués, syllabes inversées, déformées …)
 La grande majorité n’a pas encore commencé à représenter le bonhomme têtard, ni à dessiner un cercle. Pour ce dernier, les élèves observés en octobre, après un mois d’école, semblent plus à l’aise.
 L’ensemble des élèves entre spontanément en relation, même si certains utilisent une communication non verbale

-Sur 32 élèves
18 élèves ont obtenu un score qui se situe dans la zone « satisfaisant ».
4 élèves ont obtenu un score qui se situe dans la zone « fragile »
6 élèves ont obtenu un score qui se situe dans la zone « en difficulté ».
7 élèves ont été difficiles à observer : 5 car ils ne parlent pas ou peu et le 6e, pleurait beaucoup, ce dernier a quitté l’école. Un n’a pratiquement jamais fréquenté l’école
12 élèves à surveiller plus particulièrement

Pour l’année 2022/2023, sur une cohorte de 24 élèves, nous notons :
 L’ensemble des élèves entre spontanément en relation, même si certains utilisent une communication non verbale (18/20).
 Le langage est utilisé spontanément lors des activités et pour exprimer ses ressentis, envies, difficultés pour la grande majorité de la classe.
 Un faible bagage lexical pour les ¾ des élèves observés. (14/20). Pour 7 d’entre eux la langue française n’est pas la langue privilégiée en famille. Il leur faudra du temps pour s’adapter.

 La moitié de la classe a commencé à représenter le bonhomme têtard, à dessiner un cercle.

 Tous les élèves comprennent des consignes simples non accompagnées de geste.

 10 élèves ont obtenu un score qui se situe dans la zone « satisfaisant ».

 2 élèves ont obtenu un score qui se situe dans la zone fragile, mais ils ont un statut d’élèves, ont envie d’apprendre (l’un est très inhibé (score effondré en communication), la 2 e évolue dans un milieu non francophone (vocabulaire effondré)).
7 élèves ont obtenu un score qui se situe dans la zone « en difficulté » sont à accompagner tout particulièrement, pour 3 d’entre eux la langue parlée à la maison n’est pas le français.

Les observations menées par les maîtresses avec l’outil élaboré en équipe nous permettent de croiser les regards et d’affiner encore davantage les aptitudes et les besoins des élèves. Nous observons avec fierté les grands bénéfices que les enfants ont pu tirer de cette action conjointement menée. Les enfants, soutenus par leurs parents, s’investissent dans les tâches proposées et donc sont aptes à se mettre au travail et à progresser. En effet, ce travail a permis une amélioration des compétences en MS.
Ainsi, les différentes prises en charge demandées se mettent en place de manière naturelle.
 Quatre suivis ont débuté en orthophonie : 2 enfants ont pu bénéficier d’une prise en charge dès l’été, un enfant est suivi depuis décembre et un autre débutera rapidement.
 Six prises en charge par des partenaires extérieurs ont débuté.
 Les élèves mutiques commencent à s’exprimer spontanément.
 Six bilans langage sont programmés par la maîtresse E (dont un pour un élève qui n’apparaissait pas en difficulté en PS même si l’enseignante s’inquiétait).
 Un élève bénéficie d’activités extra-scolaires dans le cadre du PRE
 Pour deux élèves, les parents n’ont pu adhérer et sont encore en retrait par rapport à l’école. Il nous faudra alors encore du temps et du travail pour poursuivre cet accompagnement qui reste indispensable et nécessaire.

Grâce à ce protocole d’accompagnement qui fédère tous les partenaires de notre école (PRE, actions périscolaire, structures médico-éducatives etc…) nos parents, pour la plupart d’entre eux, adhèrent à ce travail de collaboration totale et active. Les peurs sont levées, les incompréhensions également. Le temps de parole qui leur est accordé, levé de tout jugement et de tout regard évaluatif, permet à nos parents de mieux comprendre les attentes de l’école et de se positionner aussi comme des véritables partenaires.
Ce travail se révèle indispensable mais non encore suffisant. Nous devons travailler sur la maîtrise de la langue en nous focalisant encore davantage sur l’enrichissement du socle des connaissances encyclopédiques.
La responsabilité de l’école, dès la maternelle, est ainsi essentielle ; dès la petite section elle doit avec patience et obstination s’attacher à nourrir le stock lexical des enfants, à travailler sur le sens des mots en contexte et hors contexte. C’est là que se gagne la bataille du sens de la lecture et non pas dans une approche anticipée de la lecture qui risque de conduire certains enfants à une impasse.

b) Les évaluations nationales CP/CE1.

L’analyse des évaluations nationales témoigne d’une fragilité dans les compétences « Comprendre des phrases et ou des textes entendus » pour les CE1 :
La compétence « comprendre des mots entendus » reste encore très fragile. Le lexique de nos élèves reste encore très peu précis. Les enfants ont du mal à préciser le monde au travers des mots mais s’appuient souvent sur la fonction des objets pour définir ces derniers.
La moitié des élèves de CE1 ne possède qu’un très faible socle de connaissances encyclopédiques. Les actions déployées cette année devront encore venir renforcer les connaissances lexicales. En effet, la compétence « comprendre des phrases entendues » témoigne également d’une certaine faiblesse. Le score de deux classes ne dépasse pas les 60% de réussite. Les concepts de temps et d’espace sont pourtant installés. Il nous faut travailler à l’oral la manipulation de ces concepts et aller vers leur maîtrise dans la langue française. Nous travaillerons à une programmation lors des conseils de cycle maternelle.
Les résultats transmis par notre Inspecteur viennent confirmer les difficultés dans les connaissances encyclopédiques mais témoignent d’une progression depuis l’an passé pour cinq des compétences évaluées. La comparaison avec les scores obtenus dans la circonscription est encourageante et l’écart est nettement resserré pour la lecture de phrases et /ou de textes en autonomie et pour l’écriture de syllabes dictées.
La lecture des mots, même si une progression de 4% est affichée témoigne d’un écart de près de 13% avec le score de la circonscription. Pour nos élèves la lecture de mots isolés d’un contexte est difficilement réalisable car le déficit lexical vient entraver le déchiffrage.

Au niveau des résultats des cohortes de CP dans le domaine du français nous notons que :

 La compréhension de textes entendus affiche un score d’environ 66% dans les deux classes de CP. Ce score est supérieur à celui atteint dans les compétences « comprendre des mots entendus » et/ou « comprendre des phrases entendues ».
Le lexique des enfants reste peu construit et le sens des textes s’appuie sur le contexte et non sur la valeur des mots. Ce déficit devra être corrigé si l’on veut conduire nos élèves vers une lecture compréhension, implicite et/ou experte.
Nous notons encore un déficit (même si l’écart est à + de 5.5%) dans la compréhension de phrases entendues. La forme passive n’est pas installée pour bon nombre d’enfants.
En revanche, la forme négative l’est.

II) Deuxième indicateur relevé : une conscience phonologique déficitaire.

Les évaluations à l’entrée du CP témoignent d’un déficit dans la capacité d’analyser et d’isoler les phonèmes. Nos élèves ont de nombreuses difficultés à percevoir, à découper et à manipuler de façon intentionnelle les unités sonores d’un mot.
La conscience phonologique est moins réussie que les deux années précédentes et les scores obtenus dans les trois compétences ayant trait à ce domaine ne sont pas bons (scores inférieurs à 70 % de réussite).
Ce déficit s’étend au niveau de l’écrire. L’encodage de syllabes et ou de mots reste défaillant et en-dessous de la moyenne de la circonscription.
A mi-étape, nous constatons que la connaissance des lettres et le son qu’elles produisent sont assurés pour tous les élèves de CP.
La conscience phonologique même si nous avons progressé, trahit une mauvaise prononciation des phonèmes pour bon nombre d’enfants. Nous constatons en effet pour beaucoup des difficultés de prononciation et d’articulation dues à une maîtrise de la langue orale encore approximative.
Cette défaillance se retrouve au CE1 dans l’écriture de pseudo-mots et de mots réguliers. Les nombreuses erreurs d’articulation, de prononciation induisent ce déficit.
Le travail mené en classe ne suffit pas à réduire l’écart au niveau des performances.
Depuis deux années maintenant, des résidences d’artistes sont menées dans les classes de CP pour l’année 2021/2022 et de GS et CP pour l’année 2022/2023.
En musique, les élèves apprennent des comptines du monde (arabe, roumain, portugais, ukrainien etc...). Cet apprentissage permet d’approcher différents systèmes de langue et de s’approprier une multitude de phonèmes. Les élèves travaillent leur prononciation, leur diction et leur articulation. mais dans le même temps, ils apprennent à passer d’un système de langue à un autre et de construire ainsi des parallèles entre les différentes unités sonores.

Plan d’action Pour la troisième année consécutive, notre axe prioritaire restera la maîtrise du lire et de l’écrire.

Axe prioritaire :
Améliorer le lire et l’écrire

Motivation pour les maîtres et les élèves :
Décontextualiser les apprentissages de la lecture au travers de notre projet d’établissement.

Objectifs opérationnels :

a) Améliorer les connaissances encyclopédiques des élèves : Construire un dictionnaire oral.
C’est au travers la mise en place d’ateliers de jeux et, ce de la Toute petite section jusqu’au CE1, que nous faisons le pari d’enrichir le bagage lexical et le socle de connaissances encyclopédiques de chaque élève. Introduire le jeu en classe sous ses différentes formes (jeux d’imitation, jeux en situation, et/ou jeux éducatifs), c’est mettre les élèves en situation de communiquer et de s’approprier un socle de connaissances.

b) Renforcer la conscience phonologique :
Il nous faut poursuivre notre travail au niveau de la conscience phonologique. Au travers d’un apprentissage des comptines du monde, les élèves progressent au niveau de la prononciation, de l’articulation et de la diction. La capacité à transférer les phonèmes d’une langue à l’autre

Description des actions :
Action 1 : Construire une dictionnaire oral.
Les jeux d’imitation permettront aux élèves de construire une véritable socle de connaissances lexicales. En effet, la précision de la valeur des mots est essentielle pour nos enfants qui les définissent souvent par un mot-étiquette et ou par leur fonction. Il est courant que nos élèves appellent de manière indifférente"oiseau" un aigle et/ou "un pigeon". Ils peuvent également définir un objet par sa fonction. Par exemple, un "lavabo" peut être défini par "là où on se lave"...
Cette imprécision induit une incapacité à entrer dans la lecture par voie indirecte car les enfants privés d’un dictionnaire oral se retrouvent souvent face à une lecture de pseudo-mots. Dans un deuxième temps, même quand le mot est déchiffré correctement, l’enfant perd en capacité de compréhension puisqu’il est privé du contexte et ne peut s’appuyer sur le sens.
Les jeux plateaux permettront aux élèves de manipuler les concepts d’espace et de temps dans un véritable temps de communication. Ce temps de verbalisation permettra sans nul doute une véritable appropriation des concepts spatio-temporels.
Les jeux d’éducation pour s’emparer des structures syntaxiques et pour argumenter. Deux compétences au niveau du langage sont à noter :
 L’impossibilité de maîtriser les différentes formes de la langue française. Ainsi, il est nécessaire qu’ils puissent tout en s’amusant s’approprier la forme passive, les formes interrogatives, les formes négatives. Les jeux seront un vecteur de cet apprentissage.
 De la même façon, il nous faut conduire nos élèves à justifier et/ou à invalider leurs choix. Les jeux éducatifs permettent aux enfants de pouvoir utiliser par exemple les formes "ni ....ni", "soit...soit", ou, et . Ils permettent aussi une utilisation des connecteurs logiques, indispensables à la cohérence du discours, du récit et/ou de l’écrit.

Action 2 : Résidence d’artistes pour construire un dictionnaire des phonèmes du monde.
A partir des comptines puisées dans le répertoire de leur langue maternelle ( arabe, roumaine, ukrainienne, portugaise, thaïlandaise et...), les enfants pourront en premier lieu expliciter et/ou raconter le texte de la comptine à leurs pairs. Ce travail d’oralisation permettra d’apprendre la mise en ordre du discours. Au delà de cet apprentissage, la capacité à transcrire un mot, une phrase et/ou un texte en langue française. La mise en correspondance de mots simples et pour les plus grands de phrases et/ou de textes permettra aux enfants l’acquisition d’un "dictionnaire de phonèmes".

Évaluation :
Action 1 : Un cap à tenir : 5000 mots fin CE1.
A mi-étape (février) pour les cycles I, passation d’un protocole évaluatif.
A mi-étape pour les cycles II CP : Passation des évaluations nationales avec un "zoom" sur l’analyse des résultats obtenus dans la compétence "comprendre des mots, des phrases et/ou un texte".
Fin juin pour tous : passation d’un protocole évaluatif (mise en place d’un outil interne à l’école) et/ou utilisation d’un outil normé).
Septembre année "n+1" : analyse des évaluations nationales CP et CE1 avec zoom sur la compétences "comprendre un mot et/ou un texte".

Action 2 : Une résidence d’artiste pour soutenir la lecture.
Pour les cycles I : prise en compte des résultats aux évaluations nationales en conscience phonologique à l’entrée du cours préparatoire.
Pour les cycles II CP : prise en compte des résultats aux évaluations nationales de début d’année en CE1 dans la compétence " encodage et écriture de mots réguliers".
Pour les cycles II CE1 : évaluation de fin d’année sur toutes les transcriptions de phonèmes de la langue française + évaluation d’un socle orthographique de mots réguliers.
Pour tous, une représentation à mi-étape et en juin.

Obligation pour l’équipe :
 Élaborer une véritable progression afin d’explorer les différents univers (univers de la maison, de l’école, des animaux etc...)
 Planification des apprentissages des mots/classe.
 Élaboration d’outils évaluatifs permettant la mesure précise des acquisitions des élèves.
 Mise en place d’un cahier et/ou autre support mémoire de la TPS au CE1 permettant d’assurer la continuité des acquis.

Calendrier des opérations :
Action 1 :
De septembre à juin pour les cycles I et II y compris l’effectif ULIS

Action 2 :
De sept à juin pour les PS et MS
De janv à juin pour les GSa, GSb, CP1, CP2 et CE1c.
De sept à décembre pour les CE1a, et CM1.

Fréquence et durée des actions :

Action 1
Jeudi de 13h30 à 16h30 pour les CP et CE1 répartis comme suit :
 de septembre à février : les 3 CE1
 de février à juin : les CP

Vendredi de 8h30 à 11h30 pour les TPS, PS, MS, GS ateliers tournants de 20 à 30 min.

Action 2 :
PS,MS : 1 séance de 20 min/classe/quinzaine.
GSa et GSb : 1 séance de 30 min/classe/quinzaine.
CP1, CP2, CE1a, et CM1 : 45 min/classe/semaine.

Type de prestation demandée dans le cadre de CNR Intervenant extérieur

Extrait de cnr-nefle.gogocarto.fr de 2023

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