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Rencontre OZP des coordonnateurs. La transcription des échanges : 7 et 8/8. Ce que l’OZP va faire pour rendre compte de la réunion et la manière dont on peut se former à Paris VIII et ailleurs

10 novembre 2023

OZP Observatoire des zones prioritaires
Compte rendu de la rencontre consacrée aux coordonnateurs le mercredi 11 octobre 2023

7. Cinquième partie des échanges : ce que l’OZP va faire pour rendre compte de la réunion et la manière dont on peut se former à Paris VIII et ailleurs

Marc Douaire
Jean-Paul va mettre sur le site des éléments objectifs de réponse. Après, il y a un gros travail à faire de restitution des échanges. Je rappelle, c’est anonyme, c’est un lieu de parole. C’est hors institution hiérarchique. Et puis après cette restitution, on envisagera une nouvelle réunion ensemble, parce que ça va permettre d’affiner un petit peu les problématiques, on ne peut pas fixer encore les échéances. C’est ça, sur un tempo souple si ça vous convient. Et vous pouvez aussi vous en parler à partir de discussions avec des collègues. Est ce que l’on a fait quelque chose d’intéressant ?

Michèle Coulon
Je reviens sur ce que vous avez dit sur la hauteur, le recul, etc. C’est vrai que lorsqu’on est sur le terrain c’est ce qui nous manque, surtout avec le turn over que vous avez décrit des pilotes qui eux-mêmes n’ont pas l’histoire, la connaissance. Ils font comme s’ils savaient mais ne savent pas forcément. C’est vrai que c’est ce background là que l’on peut avoir grâce à une certaine expérience. Ça permet quand même d’éclairer un peu ce qui est vécu. Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est bien, ça ne suffit pas, mais ça éclaire quand même. Et ça, on ne l’a pas forcément sur le terrain à cause effectivement de la précipitation, du quotidien parce qu’on est quand même souvent la tête dans le guidon. Et puis le contexte historique, on le trouve difficilement. Ça permet de prendre un peu de hauteur.

Coordo
J’ai découvert qu’à Paris VIII, en Seine-Saint-Denis, à l’université Paris VIII, il y avait un diplôme qui justement permettait de se former aux fonctions de coordonnateur. Je me suis inscrite dans ce master là et je suis en train de le terminer. Et donc je me souviens d’une des enseignantes qui m’a dit qu’est ce que vous faites là, vous êtes coordinatrice, C’est pour faire ce diplôme, ça mène à ces fonctions là. Mais je n’étais pas au courant et je pense que ces informations ne sont pas du tout en fait communiquées aux enseignants qui sont en poste dans les classes, qui se dirigent, qui voudraient être sur ces fonctions là, ou même à l’ESPE, etc, dans les différents centres de formation. Mais même les pilotes n’étaient pas au courant de ces formations là. Quand j’en ai discuté avec tout mon groupe de coordonnateurs, on a eu des échanges, ils ont trouvé ça aussi super intéressant. Et pourquoi on ne pourrait pas avoir accès à ces formations là ? Mais même pendant les vacances ou en webinaire, pouvoir assister à certains cours de certains enseignants parce que c’était sur le partenariat, moi j’ai appris des choses sur le partenariat, les politiques éducatives, la médiation culturelle. On s’est dit mais pourquoi on n’a pas accès à ces informations et pourquoi on ne pourrait pas s’inscrire dans certains parcours de formation qui sont concrètement en lien avec ce qu’on fait et qui sont vraiment bien. Plutôt que d’avoir des ordres de mission sur des choses alors qu’on ne va pas avoir dans nos missions : les analyses, les évaluations comme ça, on n’a pas eu de réponse, mais ça pose des questions. C’est fait avec des cours sur l’éducation, la sociologie, les sciences de l’éducation et ça s’appelle le parcours Média School Média. Donc ça amène à ces fonctions là, coordinateurs de réseau, mais aussi tout ce qui est en lien avec la médiation culturelle, la coordination de projet dans les différentes fonctions territoriales. Et tous les enseignants sont des chercheurs qui travaillent sur la construction des inégalités, les systèmes scolaires, les comparaisons des systèmes scolaires, mais aussi le partenariat. Les enseignants de ce master essaient de diffuser l’information parce qu’ils veulent aussi avoir différentes personnes. Dans certains cours que j’ai suivi, il y avait un inspecteur du second degré de la région de Seine-Saint-Denis, un enseignant, un prof du secondaire histoire géo, mais aussi une AESH qui a repris des études, une directrice d’école et puis d’autres étudiants qui suivent leur parcours d’études. C’était assez mélangé et différents profils différents. Certains venaient de d’autres académies, mais aussi d’autres pays. C’était assez mélangé.

Coordo
Après, ce qui est étonnant, c’est que chaque territoire a ses particularités comme on le voit aujourd’hui avec nous. Donc c’est assez incroyable de se dire qu’ils font un master alors qu’au niveau local, c’est quand même très diversifié.

Coordo
L’intérêt de ce master, c’est que tu peux en fait toi construire ton parcours, tu choisis les cours dans lesquels tu veux t’inscrire ensuite, tu t’en souviens.
Comme on parlait de hauteur, ça m’a permis surtout pendant six mois parce que j’ai pas eu de formation et quand j’ai eu cette poste là, ça m’a permis de prendre du recul, de la hauteur et puis un peu de réfléchir aussi sur toutes ces problématiques auxquelles on est confronté tous les jours en fait, et la construction des inégalités, enfin toute l’organisation et l’histoire de l’éducation nationale. Quand j’étais à l’IUFM, je n’ai rien eu sur ces sujets. Le système scolaire, le système français exactement comme second degré, et puis tout ce qui touche aussi les familles populaires, enfin les différentes classes sociales, et comment tout ça se conjugue pour créer aussi des inégalités scolaires.

Michèle Coulon
C’est ce qu’on a essayé quand on a fait la formation des coordos, c’est à dire à la fois connaître l’éducation prioritaire, à la fois connaître la fabrication des inégalités scolaires d’origine sociale, comment ça se transforme ? Parce que quand même, le coordonnateur, il a à devenir un petit peu expert de ces questions et puis aussi tout ce qui est de l’ordre de savoirs plus techniques, c’est-à-dire, quand on est coordo, on anime une réunion, on tient un tableau de bord, on fait des statistiques, on manipule des chiffres Tout ça, ça s’apprend.

Coordo
C’est indispensable. Je me souviens quand je suis arrivée sur mon poste la première année, j’avais demandé à une de mes IEN si je pouvais avoir accès à une formation du second degré pour utiliser Excel en fait. Parce que quand on est enseignant, on utilise très peu excel. Il m’a été répondu « Formez vous toute seule. On est en 2022. » J’ai vu la question avec les autres coordos parce qu’on était quelques uns à galérer un peu avec Excel et en fait on a eu une formation, quelqu’un qui était un peu spécialisé nous a formés. On était cinq six en fait sur le département. Et là ça a été la révélation. Ça nous a facilité après la vie et l’utilisation.

Coordo
Nous, on nous a dit qu’il y a un parcours magistère pour le faire. Mais c’est des choses. On est censé les connaître.

Michèle Coulon
On vous dit tenez, un tableau de bord. C’est absolument pas évident. Tout ce qui est de l’ordre de la statistique ça ne va pas de soi. Et je suppose que dans les tableaux de bord de réseau, il traîne beaucoup d’erreurs, de faux calculs parce qu’on sait pas faire. Moi j’avais une fois ajouté des pourcentages quand j’étais coordo, ça ne me gênait pas ;-)

Directeur
On a un nouvel outil qui regroupe tous ces tableaux de bord pour pouvoir aller les voir. Et quand j’ai dit à mon inspectrice que ça serait bien qu’elle ne redemande pas pour la quatrième fois ce qu’elle a déjà dans l’outil, je me suis fait envoyer sur les roses. Mais alors où on a un nouvel outil qui regroupe tous ces tableaux de bord ? Sauf qu’en effet, je pense que la problématique c’est que les tableaux de bord sont faux au départ. Parce qu’ils sont remplis quand ils ont pu être remplis à l’époque sur certaines parties, de façon plus ou moins erronée. Donc la collation des différents renseignements n’est pas forcément des plus exactes. C’est dur à faire en effet. C’est quand même des données qu’on n’a pas habituellement nous au niveau des écoles. Il y a un certain nombre de choses qu’on n’a pas, comme les CSP des parents. On ne les a pas alors que les collèges les ont. Et nous on les a pas.

Marc Bablet, Michèle Coulon
Comment on fait ? Quelle est la qualité ? Quelle est la qualité du renseignement qui est donnée par le collège ? Ça peut se discuter aussi. Et normalement ça devrait exister. Mais il y a aussi des directeurs qui font de la résistance. La catégorie sociale des écoles, on le sait par le rétropédalage en fait. On bascule sur le CM2 les données concernant les élèves de sixième. On regarde au niveau des sixièmes par école d’origine.

 

8. Autres remarques

Directeur d’école
J’ai mis le doigt sur quelque chose et personne ne m’a répondu. Alors donc, on nous a dit pour une fois, c’était plutôt plaisant de s’entendre dire qu’on avait de très bons résultats, les meilleurs de France, quasiment meilleurs devant un certain nombre aussi de lycées et collèges privés. Mais j’aimerais comprendre pourquoi la part variable on a la plus basse qui existe. Et là, d’un seul coup, le mérite républicain décrété par Jean-Michel Blanquer. Personne n’a pu me répondre pourquoi on n’avait que 230 € au lieu des 500 prévus pour les super héros que nous étions ? On attend toujours la réponse. Alors la première année, c’était qu’il ne savaient pas faire, mais depuis, c’est la troisième année. Et à première vue, ils savent toujours pas faire. C’est long quand même.

Fin des comptes rendus de la Rencontre des coordonnateurs et coordonnatrices organisée par l’OZP le 11 octobre 2023

Transcription des échanges entre les participants (8 articles) : Marc Bablet et Michèle Coulon

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