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Rencontre OZP des coordonnateurs : la transcription des échanges : 3/8. Les lettres de mission et les relations avec les CPC

7 novembre 2023

OZP Observatoire des zones prioritaires
Compte rendu de la rencontre consacrée aux coordonnateurs le mercredi 11 octobre 2023

3. Première partie des échanges : les lettres de mission et les relations avec les conseillers pédagogiques de circonscription.

Dans cette partie, les coordonnatrices disent comment elles utilisent leur lettre de mission pour à la fois inspirer leur travail et pour en limiter l’étendue. Elles disent aussi comment s’articulent leurs missions avec celles des conseillers pédagogiques de circonscription.
Cette lettre de mission sert de référence en cas de doute mais on constate souvent qu’il y a longtemps qu’elle n’a pas été actualisée. Parfois elle ne comprend que deux objectifs pour l’année.
Par ailleurs, la relation à cette lettre dépend aussi beaucoup de l’importance que les pilotes lui accordent, de la manière dont ils la comprennent. Face aux pilotes d’un côté et aux enseignants d’un autre côté, elle peut servir de garde fou. Elle permet aussi aux pilotes débutants de comprendre les missions des coordonnateurs. Mais c’est souvent par les échanges avec les collègues que l’on clarifie ses missions qui sont par ailleurs mises en difficulté par le poids de l’organisationnel et par le développement des tableaux de bords qui sont chronophages.

Anne Armand
Pour terminer sur cette partie statutaire, une question à propos des lettres de mission. On ne va pas vous demander si vous en avez ou si vous n’en avez pas, mais est-ce qu’elle vous est utile cette lettre ? Vous êtes des coordos plutôt aguerris. Cette lettre de mission, est-ce que vous l’avez en tête vous-même ? Est-ce que vous vous y référez quelquefois ? Est-ce que vous vous y référez pour dire « non, ça ce n’est pas ce que j’ai à faire » ou au contraire, « ça, ça rentre dans mes missions » ? Quelle est l’importance de cette lettre ?

Coordo
Personnellement, je ne m’y réfère pas beaucoup parce que je connais le rôle du coordo, mais quand j’ai des doutes sur des questions à traiter comme par exemple le pacte, je me tourne vers nos responsables ; j’ai posé la question en réunion de coordonnateurs à l’autorité qui a dit : « Vous n’avez pas à intervenir sur la question du pacte, ce n’est pas votre rôle ». On éclaircit les choses de cette façon là. On fait un rapport d’activité aussi. Donc en fait, ce rapport d’activité correspond aux missions. On sait très bien qu’on fait d’autres missions à côté, mais dans ce que l’on va rendre, on va rendre compte des missions de notre lettre de mission. Donc là c’est vrai qu’on se réfère quand on fait un point annuel sur notre mission.

Coordo
Oui, nous aussi on a le point en comité de pilotage, on ressort les projets, c’est les grandes lignes mais on s’y réfère. Enfin je ne sais pas si on s’y réfère tous les jours vraiment dans nos pratiques. Moi je crois que, comme vous le disiez, c’est selon le territoire et les pilotes, évidemment, on ne va pas avoir le même rapport à cette lettre de mission. C’est aussi des histoires relationnelles. Donc quelquefois c’est compliqué sur certains territoires, Moi je ne m’en sers pas parce que ça fait longtemps que je suis dans la fonction, donc je maîtrise un peu. Je me fais moins instrumentaliser qu’au départ ; quand j’ai commencé, on me disait on va faire ça, va faire ça, OK, j’y vais. Je ne savais pas trop. Maintenant, je sais justement quelles sont mes missions, donc je sais poser le cadre. Mais il y a des pilotes qui sont très compliqués. Je pense que cette lettre de mission, elle est indispensable pour certains coordos.

Anne Armand
Ce que vous dites là rejoint un des points qu’on voulait aborder : dans les réponses qui sont remontées, on demandait : « quelle était votre priorité pour vous, quelle est la priorité de votre travail ? » Et c’est vrai qu’on a eu beaucoup de réponses qui disaient : « il y en a trop des priorités ». On a senti la difficulté de pouvoir dire « non, ça c’est pas moi, c’est pas ma mission » ou « ça, oui ». C’est-à-dire la difficulté de trouver le fil rouge, de trouver le sens, de trouver le cadrage. Je pense que c’est une difficulté normale quand on commence et la lettre de mission peut effectivement aider.

Coordo
Moi en fait, quand elle nous a été donnée, j’étais présente avec l’IEN qui devait écrire les deux objectifs principaux de l’année. En fait, tous les ans, on nous donne deux objectifs principaux dans cette lettre de mission, sachant que dans cette lettre, il y avait quand même tout un paragraphe sur le projet de réseau, la cohésion et le projet de réseau. J’ai posé la question : « mais il n’y a plus de projet de réseau depuis 2019 ». Alors on m’a dit : « ne t’inquiète pas, on va te redonner la prochaine lettre de mission ». Donc cette année on va changer le paragraphe, on attend la nouvelle. Mais dans les deux objectifs qu’on nous a proposés, on m’a dit « Est ce que ça te va ? » C’était tellement large, ces deux objectifs, c’était faire de la cohérence pédagogique entre enseignants, de la maternelle au cycle quatre et le deuxième objectif, c’était intervenir pour la réussite des élèves en inter degrés. On peut tout mettre dedans, on peut tout y mettre. Moi ça m’arrange bien en même temps parce que je peux construire un peu.
Alors justement, pour rebondir par rapport au problème des personnes qui arrivent, j’ai été avec mes deux nouvelles collègues coordos sur deux circonscriptions en difficulté parce qu’elles n’ont pas été formées, elles n’ont pas eu les tenants et les aboutissants de la mission de coordo. Donc c’est moi, avec une de mes anciennes collègues qui avons dû leur en parler. Ce qui était compliqué pour moi, c’est un autre sujet mais ça a un lien, c’est que j’entends systématiquement dans les écoles « le coordo, on le voit jamais ». « On a beau faire des projets, on le voit jamais ». Je pense que tout le monde est centré sur son individualité, je sais pas comment dire. On ne nous voit pas, parce qu’on est partout en fait, on est avec les partenaires, on est avec certains collègues, on fait des petits projets peut être. Enfin moi à mon niveau, je fais des petits projets avec tel enseignant, tel autre en inter degré, avec des enseignants du premier et du second degré exclusivement, cycle trois. On peut dire ce qu’on veut mais on ne peut pas toucher tout le monde.
Pour la réussite des élèves en lien avec les évaluations nationales : le souci c’est que quand vous allez voir les écoles pour leur expliquer, on doit expliquer aux enseignants nos missions. J’ai dû regarder dix fois ma lettre de mission, je suis allée sur le site de national de l’éducation prioritaire. En fait j’ai construit moi-même ma lettre de mission en reprenant tout ce qui va dans le sens de la réussite des élèves par rapport aux évaluations. Donc dans les savoirs fondamentaux. Moi je suis centrée exclusivement sur ça. Mais après on vous dit qu’il y a aussi les quatre parcours, il ne faut pas les oublier les quatre parcours. Alors moi je me dis consciencieusement qu’on va essayer de relier les quatre parcours culturels, je vous les cite pas tous, mais culturels, santé, avec les fondamentaux parce qu’on peut faire quelque chose, mais tout est complexe parce qu’on est tout seul à construire tout en fait.

Coordo
Je trouve que la lettre de mission, ce qui m’intéressait, c’était de la comprendre et de travailler avec mon inspectrice, c’est l’IEN, mon supérieur hiérarchique. C’était de travailler à ce moment là avec lui et l’équipe de circonscription, c’est à dire également avec les conseillers pédagogiques pour voir comment se compléter les uns les autres dans ce travail là. Et donc au départ, elle était très intéressante. Depuis, il y a deux autres IEN, la lettre de mission est toujours la même, elle n’est jamais revue. La centration était particulièrement sur l’accompagnement du dispositif PMQC mais on n’en a plus un seul. Mais en même temps, moi ça me va bien parce que c’était une lettre de mission très ciblée, pédagogique. C’était avant qu’il y ait des évaluations normatives. Donc on construisait des évaluations avec les collègues et on se réunissait pour discuter de comment on les fait, comment tu travailles, comment tu mets en place les remédiations, ce qu’on ne fait plus du tout. Et donc en fait, moi ça m’arrange parce que ça me laisse une plus grande liberté de maintenir un travail pédagogique alors que je pense qu’on ne me le demanderait plus.

Journaliste
J’ai une question parce que dans une autre vie, je suis enseignante et là où je travaillais, les coordonnateurs avaient en charge l’organisation des journées en REP+ vous savez, les journées de formation. Moi j’avais l’impression que ça ankylosait complètement leur activité et qu’ils ne faisaient plus que ça : trouver les remplaçants parce qu’il y avait plus de BD, organiser les contenus de formation sur ces journées. J’ai l’impression que leur rôle s’arrêtait à ça. Alors est ce que c’est la réalité en REP+ ?

Coordo
Les coordos qui exercent sur ces réseaux doivent consacrer beaucoup de temps à la formation, effectivement, mais pas seulement. Mais c’est très chronophage, on les entend souvent parler de ces histoires de remplacement. La mise en place des formations, j’ai l’impression que ça éloigne du cœur du métier. Finalement, concevoir les contenus de formation, oui, je pense que c’est en lien avec nos missions. Mais l’organisation, le côté logistique de l’organisation ? C’est terrible parce que en plus, ça vient s’entrechoquer avec d’autres organisations, d’autres formations plan lecture, plan machin. Donc « eux », ils ont monté leur formation sur la lecture et on vous dit que tout ce que vous avez mis en place, c’est foutu. Et on est le 7 juillet et il faut s’y recoller pour septembre. J’ai entendu mes collègues dire ça.

Anne Armand
Alors je crois que pour suivre ce qui vient d’être dit, on est bien dans cette tension entre le purement pédagogique et l’organisationnel finalement. Alors je voudrais qu’on revienne sur la remarque d’un coordonnateur remontée via les réponses au questionnaire et que j’ai mis en lumière : de ne pas vous confondre avec un CPC. Est ce que c’est une remarque ponctuelle d’une personne ou est ce que c’est une question ou un souhait que vous pouvez partager ?

Coordo
J’en ai discuté avec les pilotes notamment à propos du suivi des classes dédoublées, d’intervenir, d’être dans les classes avec les grilles de lecture, d’observation, etc. Je leur ai dit que ce n’est pas mon rôle, je ne suis pas conseillère pédagogique alors que je n’avais pas d’ordres, je n’avais pas de lettre de mission, je l’ai plus ou moins construite au fil des années et aussi avec les autres coordos sur le territoire de mon département. On s’est d’ailleurs vu récemment. Trois seulement ont des lettres de mission. Les anciens en ont eu il y a longtemps, mais elle n’est pas réactualisée. En fait, il y a deux nouveaux qui sont arrivés là cette année, deux nouveaux coordonnateurs. Ils n’ont pas de lettre de mission, alors que les IEN reçoivent en fait les documents, parce que nous, on est en copie avec une lettre de mission type. Ensuite, il faut ajuster suivant les réseaux, les spécificités des territoires et des communes, etc. Mais ça n’est pas fait. Quand on se réunit, la hiérarchie vient nous parler du tableau de bord et des indicateurs qu’ils souhaitent voir apparaître, etc. Pour que dans le futur on puisse rédiger le nouveau projet de lettre de mission pour quatre ou cinq ans. Les anciens et les nouveaux, on voit aussi de gros changements dans nos missions. C’est de plus en plus la politique du chiffre, avec beaucoup de tableaux de bord à remplir, avec des indicateurs. Un nouveau mot est apparu c’est « qualitatif ». Ce n’est pas que pour les nouveaux, car depuis bien avant ça, les anciens coordonnateurs, faisaient remonter les difficultés à avoir accès aux chiffres sur différents outils premier, second degré. Et puis il y a aussi beaucoup de plateformes où il n’y avait pas les bons chiffres. Moi, quand j’allais dans les collèges, je leur demandais certains indicateurs, qu’ils n’avaient pas. Au final ça donne des résultats complètement faussés, complètement biaisés. Mais là c’est revenu un peu au goût du jour, le fameux tableau de bord. Donc on doit travailler sur des nouveaux outils, on doit mutualiser aussi nos différents indicateurs. On a eu des groupes de travail et on doit définir nos items, ce qui va être important pour nos réseaux. Qu’est ce qu’on va indiquer dans les tableaux qui va nous servir après ? Ensuite, pour mettre en œuvre des actions, des axes de travail et rédiger le projet de réseau, etc. Mais on l’a fait déjà dans le passé, on a fait remonter tout ça déjà depuis très longtemps et on se rend compte d’année en année qu’ils n’en tiennent pas compte en fait. Il y a des indicateurs qui ne nous paraissent pas pertinents. Ensuite, pour construire le projet de réseau, pour organiser des formations, des axes de travail interprofessionnels ou inter degrés, etc. En réunion on nous dit oui mais en fait, quand on reçoit après les documents, on se rend compte que les tableaux qu’on reçoit à remplir n’ont pas changé. Et tout ce qu’on avait envoyé corrigé ça n’a pas été pris en compte. Donc maintenant on attend de voir parce que ça aussi c’est dans le pilotage, la gouvernance, quand ça change, c’est pas forcément aussi les mêmes attentes, les mêmes directives, etc. Certains sont axés sur la gouvernance du réseau. Ils veulent des indicateurs. Des données sur les performances scolaires, des données sur les formations. Combien de pourcentage d’enseignants participent à telle ou telle formation, sachant que dans le second degré, c’est difficile d’avoir des indicateurs ? Vous ciblez le premier degré parce que comme ils reçoivent des ordres de mission, ils sont présents dans les formations alors que l’inter degré, enfin le collège, ils sont plutôt invités, etc. Donc ce ne sont pas toujours les mêmes indicateurs, sauf si ça pose question. Et puis il y a aussi une demande des indicateurs sur les pratiques pédagogiques innovantes ou ce qui est à valoriser, qui fonctionne dans les réseaux. Parce qu’en fait, on s’est rendu compte qu’en éducation prioritaire, ce qui fonctionne, tout ce qui est fait n’est pas du tout visible en fait, à la fois dans les médias locaux mais aussi dans l’inconscient collectif. Et pour les familles non plus , ce n’est pas visible.

Directeur d’école
C’est partout. Cette question de visibilité. Depuis les écoles, c’est la seule chose qu’on perçoit bien. On peut avoir des photos et des choses là pour qu’on puisse les mettre sur le Padlet, sur le site de l’académie. C’est pas notre problème, c’est pas nous. Pour nous l’essentiel, c’est que les élèves fassent quelque chose.

Coordo
Je suis sollicitée de la même manière. Je pense aussi que c’est important de montrer aux équipes ce qui est fait. Parfois, la valorisation, c’est aussi montrer simplement.

Coordo
Sur les CPC, nous dans notre département, il y a quand même plusieurs coordonnateurs qui vont passer le CAFIPEMF. Il est recommandé dans notre poste à profil, fortement recommandé de passer le CAFIPEMF. Et plus ça va aller, plus ça va être le cas. Alors moi, je vous avoue que ça fait très longtemps que je travaille et je n’ai pas du tout l’intention de le passer. Et quand je vois mes collègues CPC dans quel état ils sont actuellement, avec toutes les missions qu’on leur rajoute, ils sortent du cadre de la pédagogie, là, complètement. Et ils font du saupoudrage parce qu’ils ont je ne sais combien de contractuels, combien d’enseignants à suivre. On en a beaucoup de jeunes à suivre en éducation prioritaire. Donc je me suis demandé pourquoi passer le CAFIPEMF. Est ce que c’est parce que, au sein de la circonscription, on manque de CPC, on a besoin de renfort pour la formation ? Nous, on est en même temps à cheval sur la formation, on anime. Moi, en ce qui me concerne, j’anime les CEC et je prépare tout. Conseil de cycle trois, conseil écoles-collège. De plus en plus. En fait, on est à cheval sur la formation et on nous l’a demandé. Quand on a passé l’entretien, on nous a dit « Est ce que vous êtes prête à faire de la formation ? » Alors bien sûr, j’ai dit oui, parce que sinon j’aurais pas été prise. Mais le paradoxe est là encore. On nous dit qu’on n’est pas formateur, mais on en a de plus en plus de missions de formation. Alors moi personnellement, j’ai de la chance parce que j’ai une IEN qui est, qui essaie de faire la part des choses en distinguant ce qui relève plus du CPC, mais on est quand même pris dans l’engrenage et on en fait de la formation.

Coordo
Ceci dit, moi, on a eu la réunion avec les coordonnateurs. Et là on nous a dit clairement qu’on n’était pas formateurs. Nous, on en fait pas du tout. Les CPC sont en centres de formation et les coordos n’en font pas du tout et on ne demande pas à faire de la formation.

Coordo
C’était la CPC qui faisait vraiment la formation et moi je l’accompagnais. Il y a vraiment une différenciation des missions.

Coordo
Notre IEN elle a une circonscription avec quatre REP et sur chaque REP, elle a nommé un CPC. Et elle disait il y a un CPC référent sur le réseau. Donc quand on a besoin d’un volet plus pédago, on se réfère aux CPC.

Coordo
Mais nous aussi on a un CPC référent mais qui n’est là que pour le conseil école-collège à titre vraiment indicatif, qui appartient au réseau mais qui ne peut pas intervenir. Il ne peut pas tout faire, c’est pas possible.

Coordo
Il vient au COPIL.

Coordo
Pas chez nous.

Coordo
Alors après ça a posé problème parce que les CPC n’avaient pas la prime, donc ils ont refusé de travailler sur les COPIL, mais maintenant ils l’ont.

Coordo
Moi je viens du second degré, quand je suis arrivée, de toute façon, je ne savais même pas ce que c’était qu’un CPC. Non mais c’est marrant parce que j’ai l’impression que sur les autres académies, c’est plutôt le premier degré. Alors que dans mon département, comme je suis arrivée avec la refondation, en fait on dépend du niveau départemental. Mais nos pilotes fonctionnels sont l’IEN et le chef d’établissement. Et puis presque tous les coordos ont leur bureau dans un collège dans leur réseau. Pour moi c’était facile parce que j’ai cette culture du second degré, pour moi c’est facile d’aller dans la salle des profs, etc. Donc j’ai jamais risqué de me dire que j’allais prendre le rôle de la CPC, même si après on les a rencontrés, le problème qu’on avait, c’était avec les CEC conseils écoles-collège, parce que nous on a commencé à se dire que le conseil écoles-collège, c’est du droit commun. Donc il n’est pas question, que nous les coordos, on fasse tout dans les conseils écoles-collège. Bien sûr, on est partie prenante, c’est de l’inter degré, au contraire, ça va nous servir, etc. Mais on veut bosser avec la CPC a minima. Et là, c’était compliqué de former les jeunes justement parce que c’était du droit commun, c’était même plus de l’éducation prioritaire. Ca a plutôt fait des frictions comme ça de ne pas pouvoir bosser avec la CPC qui était plus compétente quand même, surtout pour moi qui n’était pas du premier degré. Il y avait quand même l’expertise et la culture du premier degré que pouvait apporter la CPC. Mais ça a marché, surtout avec des CPC avec qui j’ai monté quelque chose sur l’écrit, elle avait vraiment monté la formation et moi je l’accompagnais dans la formation. Après, dans les voyages pédagogiques, j’étais très, très au fait. Moi, j’étais plus à chercher ce qui se faisait dans la recherche. On s’était un peu réparti les rôles. Mais des fois ça marche bien.

Coordo
Par rapport à notre département, ils ont essayé à plusieurs reprises de faire une formation commune pour les CPC et coordos. C’est compliqué pour les CPC. Ils sont toujours pris à droite à gauche, c’est pas qu’ils n’ont pas envie, mais il y a trop de travail, ils ont trop d’enseignants à suivre et c’est impossible.

Anne Armand
On va venir sur ce problème de trop. Parce que vous aussi vous l’avez exprimé.

Coordo
Mais il y a une dernière raison. En fait, j’ai l’impression que les tensions dont vous parlez entre pédagogique et national, elles sont à la fois internes à chaque personne, chaque individu. Je pense que c’est pareil avec la coordination. C’est comme quand on est enseignant, on fait classe avec ce qu’on est et la coordination on la fait d’autant plus avec ce qu’on est, qu’il y a cet interstice un peu flou. Mais il me semble que ça l’est d’autant plus que les pilotes sont très différents, que l’organisation est différente. Ce qui renforce ça. C’est à dire que nous, en huit ans, on s’est réuni deux fois académiquement et on avait obtenu trois réunions par an sur le département puisqu’on est quelques coordos sur le département pour travailler. Et on s’est aperçu que nos missions, avec lettre ou sans lettre, (parce que on était très peu à avoir une lettre), étaient très diversifiées et très différentes selon les lieux et que la tension, varie selon les territoires, selon l’histoire et selon la personne qui prend le poste. C’est à dire que moi, je suis arrivée avec une personne qui est là depuis dix ans, on n’a pas du tout pris la coordination de la même manière alors que c’est le même endroit. Donc c’est vraiment des croisements d’histoires, d’individus qui font que ces tensions là, en fait, elles sont d’autant plus fortes qu’il y a tous ces flous différents qui existent. Et quelquefois, c’est ce que vous disiez, c’est un appui et quelquefois c’est déstabilisant.

Coordo
C’est l’intérêt du poste, c’est de pouvoir y mettre ce qu’on a envie d’y mettre et d’investir par exemple des disciplines qui nous motivent particulièrement. Évidemment, il y a des axes académiques, mais on investit par exemple les langues vivantes. C’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. J’ai travaillé beaucoup sur des projets Erasmus, j’ai travaillé sur cette thématique. Après, on y investit ce qu’on a envie d’y investir et c’est aussi intéressant.

 

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Demain en ligne : <4- Deuxième partie des échanges : Comment procéder à la hiérarchisation des tâches de coordination>

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