> LA RECHERCHE PAR RUBRIQUE (une sélection d’articles généraux essentiels) > I- EDUCATION PRIORITAIRE (types de documents) > Educ. prior. Positions de chercheurs et d’experts ou ex-responsables du MEN > Les propositions de Pierre-Yves Duwoye sur son blog (suite). La Gestion des (…)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Les propositions de Pierre-Yves Duwoye sur son blog (suite). La Gestion des ressources humaines : formation initiale et continue, remplacement, "nouveau cadre d’emploi"

12 mai 2017

Additif du 16 mai 2017

« Un pacte de la nation pour l’éducation de nos élèves devrait être déterminé » (P-Yves Duwoye)
Pierre-Yves Duwoye, ex-directeur de cabinet de Vincent Peillon, déplore le "rendez-vous raté" de la gauche avec l’école. Soutien d’Emmanuel Macron, il nous explique comment le nouveau Président pourrait "approfondir" son projet éducatif.

[...] Pour les rythmes scolaires, le sujet est délicat, car il a fallu beaucoup de temps, et surtout de travail, entre les équipes enseignantes et les collectivités pour mettre au point les dispositifs. Un équilibre a été atteint. Il peut toujours évoluer par un nouveau travail avec la communauté éducative. Mais renoncer à cette réforme ne peut pas être de la seule responsabilité des collectivités, sauf à mettre en difficultés les équipes enseignantes et la communauté éducative dans son ensemble.

Pensez-vous que le futur ministre de l’éducation a intérêt à augmenter le nombre de postes d’enseignants, ou plutôt les salaires ?

Le nouveau Président de la République a tranché cette question. Les augmentations de postes seront limitées, et il y aura des redéploiements, de façon à les réserver aux situations les plus difficiles de l’éducation prioritaire. Les études internationales montrent que les enseignants français ne sont pas les mieux payés, surtout en début de carrière, mais les contours des métiers (présence dans l’établissement, autres tâches que d’enseignement….) ne sont pas les mêmes.

J’ai évoqué, dans mes propositions, l’hypothèse d’un nouveau cadre d’emploi qui se rapprocherait de ces standards européens, avec 30% de rémunération en plus. En tout état de cause, il faudrait commencer par aligner la rémunération réelle des professeurs des écoles (salaires, heures sup, primes…) sur celle des certifiés.

Extrait de vousnousils.fr du 15.05.17 : « Un pacte de la nation pour l’éducation de nos élèves devrait être déterminé »

 

mai 04, 2017
10 - REPENSER LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES (Seconde partie)

Une formation initiale de deux années
[...]

La formation des maîtres est la priorité des priorités. C’est le levier incontournable de la transformation des pratiques des enseignants à tous les niveaux mais dans le 1er degré, où s’acquièrent les savoirs fondamentaux, c’est un impératif encore plus fort. La formation des enseignants est aujourd’hui trop centrée sur les savoirs disciplinaires, leur épistémologie et leur didactique. La place de la pédagogie est faible et ce ne sont pas les ESPé qui y ont changé grand-chose.

Dans le premier degré, la réforme des rythmes scolaires, en mobilisant le mercredi matin pour les élèves, a réduit les 18h de « formation continue » et « d’animation pédagogique » aux mercredis après-midis ou aux plages horaires après les cours, conduisant à avoir recours à des formations à distance sur la plateforme M@gistère. Les Plans Départementaux de Formation (PDF) offrent pour la plupart de belles possibilités mais ils reposent sur le seul volontariat et surtout leur mise en œuvre est totalement dépendante des moyens de remplacement, comme dans le second degré d’ailleurs.
Dans le décret de 2014, la formation n’a pas été mentionnée parmi les « missions liées à la mission principale d’enseignement » réputées obligatoires. Le ministère soutient cependant que l’obligation de se former, faisant partie des obligations générales des fonctionnaires, s’impose aux enseignants sur le temps de travail ; certes, mais au sein ou hors de leurs ORS ? Juridiquement la question n’est pas tranchée. Les enseignants peuvent à leur initiative se former, et ils le font, mais l’institution ne peut pas vraiment l’exiger. La formation des professeurs ne peut plus dépendre de tels aléas. Les élèves ne peuvent pas se retrouver face à des professeurs qui, pour différentes raisons en partie indépendantes de leur volonté, sont plus ou moins au fait de ce que les sciences cognitives ont permis d’acquérir sur les apprentissages, démunis face aux élèves en situation de handicap ou à besoins particuliers ou en crise, isolés face à un problème ou une question qui trouverait des réponses dans des échanges de pratique, sans ressources concrètes pour traiter un point du programme ou se renforcer dans une discipline…

Bien sûr, il y a les collègues, les conseillers pédagogiques, les inspecteurs et le magicien Internet.
C’est pourquoi, tous les professeurs devraient suivre obligatoirement six jours de formation par an sur leur temps de travail ; les professeurs en 1ère et 2ème années d’exercice 9 jours. Même si la formation n’a pas pu être inscrite, sous la pression syndicale, parmi les « missions liées à la mission principale d’enseignement », elle ressortit clairement de cette logique. Dès lors, elle doit s’effectuer hors de la présence des élèves. Il faut donc modifier le décret de 2014 pour inscrire la formation parmi ces missions, ce qui la rendra obligatoire. Mais il faut également la rémunérer au même titre que le sont, avec l’Indemnité de Suivi et d’Orientation des Elèves (ISOE), « l’aide et le suivi du travail personnel des élèves, leur évaluation et le conseil aux élèves dans le choix de leur projet d’orientation » également inscrits dans ces missions liées à l’enseignement. Le même dispositif peut s’appliquer aux PE qui bénéficient de l’ISAE.

Dans le premier degré, les 36 heures de formation obligatoires devront intégrer les 18h déjà obligatoires, prévues dans les 108 h annuelles mais aujourd’hui non rémunérées.
Les textes prévoiront que les frais de transport seront remboursés. Il faudra aussi diversifier les modalités de formation (conférences, échanges, formation de type universitaire, auto-formation des équipes…) et les formateurs (les pairs sont toujours d’excellents formateurs) ainsi que les opérateurs de formation. Les priorités seront nationales et aussi en partie définies par les Recteurs de Région Académiques ; le pilotage assuré par les IA. La formation devra davantage être diplômante par la VAE.

Assurer le remplacement d’abord dans les établissements scolaires

 

Créer un nouveau cadre d’emploi des professeurs

Toutes les propositions précédentes visent à modifier les conditions actuelles d’exercice des métiers de professeurs dans un seul but : que la gestion des ressources humaines serve, au sens le plus noble du terme, la réussite des élèves. Même s’il s’agit principalement de rendre possibles d’autres manières de travailler sans les imposer, la nouvelle donne que cela induirait doit être négociée avec d’éventuelles propositions de contreparties de la part de l’institution. Mais des blocages peuvent néanmoins surgir.
C’est pourquoi, il faut aussi envisager la création d’un cadre d’emploi nouveau de professeurs, qui serait davantage proche des standards des grands pays. Dans une chronique sur le bilan de la refondation, Philippe Watrelot relève : « Il faut cependant noter que dans la plupart des pays si les salaires [des enseignants] sont élevés c’est avec des conditions de travail différentes marquées par un engagement important et la reconnaissance de toutes les dimensions du métier[4] ».

Ce cadre d’emploi pourrait rassembler les grandes caractéristiques suivantes :
- Un recrutement au niveau licence avec deux ans de formation en école professionnelle pour acquérir le titre de Master ;
- Un temps de travail, et donc de présence dans l’école ou l’établissement, composé, de façon modulable, d’un temps d’enseignement et d’autres activités, liées aux élèves ou à la vie de l’école ou de l’établissement ;
- L’enseignement de plusieurs disciplines ;
- Des possibilités d’intervenir indifféremment dans les trois niveaux d’enseignement école, collège et lycée avec une formation initiale adaptée et la possibilité de la compléter en formation continue pour changer de niveau ;
- Un salaire plus élevé de l’ordre de 30% ;
- Les nouveaux professeurs seraient recrutés dans ce nouveau cadre d’emploi que pourraient rejoindre les professeurs en poste, s’ils en acceptent les conditions ;
- Le corps des Agrégés demeurerait pour enseigner majoritairement dans le supérieur.

Extrait de pyduwoye.blogspot.fr du 04.05.17 : 0 - REPENSER LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES (Seconde partie)

 

Site de l’OZP : les mots-clés sur la GRH (Groupe ACTEURS) :
GRH (Débutants)
GRH (Profilage / Lettre Mission)
GRH (Statut, Primes)
GRH (Pondération)

voir aussi
Enseignant (Métier)

Recherche en plein texte sur le mot remplacement

Répondre à cet article