> Formation (hors EP) > Formation initiale et Recrutement (hors EP) > Seulement un poste sur trois pourvu en Ile-de-France dans le premier degré (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Seulement un poste sur trois pourvu en Ile-de-France dans le premier degré (Le Café). Des déficits également dans d’autres académies (ToutEduc)

24 juin 2022

Concours : Seulement un poste sur trois pourvu en Ile-de-France dans le 1er degré
On s’attendait à une catastrophe. C’est encore pire : Seulement un poste sur trois est pourvu au concours externe de recrutement des professeurs des écoles en Ile-de-France. Ce sont près de 2000 postes qui vont rester vacants à la rentrée. Il sera très difficile de trouver 2000 contractuels supplémentaires cet été. Le ministère a bien plongé l’enseignement public dans une crise inédite.

Du jamais vu

On n’a jamais vu de tels résultats aux concours de recrutement de professeurs des écoles. En Ile-de-France, aux concours externe des professeurs des écoles (CRPE externe) on compte seulement 424 admis dans l’académie de Versailles pour 1430 postes proposés. C’est plus de 1000 postes qui restent vacants. Dans l’académie de Créteil il y a 419 admis pour 1079 postes, soit 660 postes vides. Et même à Paris la crise est là : 157 admis pour 219 postes mis au concours, soit 62 postes sans titulaire. A Versailles on a donc seulement 30% des postes qui sont remplis. A Créteil c’est 39% et à Paris 72%.

Pour comprendre la profondeur de la crise, il faut rappeler que Créteil et Versailles sont traditionnellement déficitaires. Ensuite il faut comparer avec 2021. En 2021 on comptait 1271 admis à Versailles pour 1409 postes proposés, soit trois fois plus que cette année. A Créteil il y avait 1056 admis pour 1420 postes. Soit plus que deux fois plus que cette année. A Paris en 2021 tous les postes étaient pourvus avec 202 admis.

A la rentrée 2022, 1728 postes vont manquer en Ile-de-France. Certes il y a bien les concours spéciaux de Versailles et Créteil. Mais il auront probablement moins de candidats ne serait-ce que parce que les listes complémentaire pourraient être utilisées dans les autres académies. Et ces concours n’offrent que 700 postes (500 à Créteil et 200 à Versailles). Même s’ils étaient tous pourvus la situation resterait catastrophique , notamment à Versailles.

Une crise programmée

Cette crise n’arrive pas par hasard. Elle découle en partie de la réforme du concours qui a repoussé en M2 un concours qui avait lieu en M1. Pour les masters MEEF cela a asséché le vivier et c’est particulièrement visible dans le premier degré. Cette évolution aurait dû être anticipée car elle était parfaitement prévisible. Elle ne l’a pas été. Régulièrement invité par la Cour des Comptes et les rapporteurs du budget de l’Éducation nationale à anticiper la baisse démographique, le ministère semble avoir privilégié un management à long terme des postes. Effectivement il y aura probablement moins de titulaires en 2022 que 2021. Mais il sera très difficile de trouver près de 2000 contractuels supplémentaires pour le premier degré cet été.

Concrètement on va dans les 3 académies vers des fermetures de classes à la rentrée, en remplissant les autres classes. Et il n’y aura peut-être quand même pas assez de professeurs pour accueillir les élèves.

Cette situation dramatique se déroule dans les académies les plus populaires. On voudrait avoir la garantie qu’il n’y aura pas de suppressions de classes dans les écoles de l’éducation prioritaire. Si c’était le cas cela veut dire que le management ministériel a fait le choix de faire des économies sur les enfants les plus fragiles et qui ont le plus besoin de l’école.

Les syndicats ont alerté le ministre de la gravité de la situation. Le Snuipp FSU a appelé à utiliser les listes complémentaires et à rendre le métier attractif. Le Se Unsa a déposé une alerte sociale et fait des propositions pour faire face à la crise. Le Snudi FO demande lui aussi l’utilisation des listes complémentaires.

Mais comment ne pas faire le lien entre cette situation et les choix de management du gouvernement ? Au delà des questions salariales et du discrédit entretenu sur le métier d’enseignant (comme l’ont encore montré les jobs datings), la loi de transformation de la fonction publique a fait le choix de favoriser la contractualisation comme mode d’embauche normal des agents de l’État. C’est à la fois le choix du management à moyen terme (ne pas créer des postes qui pourraient devenir excédentaires si la baisse démographique continue) et celui à long terme (remplacer les fonctionnaires par des contractuels) qui expliquent la crise actuelle du recrutement. Et ce sont les enfants des académies populaires qui en font les frais.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 24.06.22

 

CRPE 2022 : de lourds déficits en Ile-de-France, ailleurs parfois des surnombres et listes complémentaires
Les résultats des admissions au CRPE (publics externes) sont publiés pour plusieurs académies, et sont contrastés.

Le tableau des postes, des admissibilités et des admis est renseigné au fur et à mesure que les académies publient leurs résultats. Manquent encore la Guyane et Mayotte. En gras, les concours déficitaires.

AIX-MARSEILLE : 395 postes au concours externe, 499 admissibles, 395 admis, 30 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 18 postes au troisième concours, 48 admissibles, 18 admis, 26 candidats inscrits sur liste complémentaire.

AMIENS : 256 postes au concours externe, 319 admissibles, 249 admis ; 14 postes au troisième concours, 46 admissibles, 14 admis, 25 candidats inscrits sur liste complémentaire.

BESANCON : 124 postes au concours externe, 178 admissibles, 120 admis ; 4 postes au troisième concours, 20 admissibles, 4 admis, 6 candidats inscrits sur liste complémentaire.

BORDEAUX : 242 postes au concours externe, 404 admissibles, 260 admis, 44 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 25 postes au concours externe spécial, 6 admissibles au concours externe spécial langue régionale Basque, 4 admis et aucun admissible au concours externe spécial langue régionale Occitan-Langue d’Oc ; 15 postes au troisième concours, 45 admissibles, 21 admis.

CAEN : 86 postes au concours externe , 184 admissibles, 2 postes au 3eme concours , 7 admissibles

CLERMONT-FERRAND : 78 postes au concours externe, 157 admissibles, 78 admis, 35 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 5 postes au troisième concours, 17 admissibles, 5 admis, 3 candidats sur liste complémentaire.

CORSE : 20 postes au concours externe, 38 admissibles, 20 admis, 5 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 20 postes au concours externe spécial, 20 admissibles, 12 admis ; 3 postes au troisième concours, 11 admissibles, 3 admis, 3 candidats inscrits sur liste complémentaire.

CRETEIL : 1 079 postes au concours externe, 521 admissibles, 419 admis ; 415 postes au troisième concours, 258 admissibles, 213 admis.

DIJON : 172 postes au concours externe, 198 admissibles, 166 admis  ; 13 postes au troisième concours, 40 admissibles, 13 admis, 25 candidats inscrits sur liste complémentaire.

GRENOBLE : 406 postes au concours externe, 495 admissibles, 395 admis ; 17 postes au troisième concours, 25 admissibles, 17 admis, deux candidats sur liste complémentaire.

GUADELOUPE : 32 postes au concours externe, 65 admissibles, 35 admis, 4 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 5 postes au concours externe spécial, 3 admissibles, admis ; 4 postes au troisième concours, 10 admissibles, admis.

GUYANE : 172 postes au concours externe, 105 admissibles ; 5 postes au concours externe spécial, 1 admissible ; 15 postes au troisième concours, 26 admissibles.

LILLE : 535 postes au concours externe, 910 admissibles, 535 admis, 35 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 20 postes au troisième concours, 40 admissibles, 20 admis, 4 candidats inscrits sur liste complémentaire.

LIMOGES : 58 postes au concours externe, 98 admissibles, 58 admis, 7 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 2 postes au troisième concours, 4 admissibles, 2 admis.

LYON : 470 postes au concours externe, 668 admissibles, 470 admis, 111 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 25 postes au troisième concours, 39 admissibles, 25 admis, 14 candidats inscrits sur liste complémentaire.

MARTINIQUE : 31 postes au concours externe, 63 admissibles, 40 admis, 5 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 15 postes au concours externe spécial, 4 admissibles, 3 admis ; 1 poste au troisième concours, 6 admissibles, 3 admis.

MAYOTTE : 160 postes au concours externe, 301 admissibles.

MONTPELLIER : 254 postes au concours externe, 389 admissibles, 254 admis, 23 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 12 postes au concours externe spécial, 2 admissibles au concours externe spécial langue régionale Catalan, 2 admis, et 3 admissibles au concours externe spécial langue régionale Occitan-Langue d’Oc, 3 admis, 2 admis au concours Andorran ; 36 postes au troisième concours, 63 admissibles 36 admis.

NANCY-METZ : 264 postes au concours externe, 310 admissibles, 250 admis, 12 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 1 poste au concours externe spécial, aucun admissible ; 22 postes au troisième concours, 48 admissibles, 34 admis, 3 candidats inscrits sur liste complémentaire.

NANTES : 216 postes au concours externe, 369 admissibles, 216 admis, 67 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 3 postes au concours externe spécial, 1 admissible, aucun admis, 24 postes au troisième concours, 60 admissibles, 27 admis, 14 candidats inscrits sur liste complémentaire.

NICE : 215 postes au concours externe, 339 admissibles, 212 admis, 1 au concours externe spécial, , 18 postes au troisième concours, 62 admissibles, 22 admis et 19 candidats inscrits sur liste complémentaire

ORLEANS-TOURS : 272 postes au concours externe, 422 admissibles, 272 admis, 81 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 9 postes au troisième concours 18 admissibles, 9 admis, 7 candidats inscrits sur liste complémentaire.

PARIS : 219 postes au concours externe, 180 admissibles, 157 admis ; 6 postes au troisième concours, 22 admissibles, 16 admis.

POITIERS : 133 postes au concours externe, 300 admissibles, 133 admis, 40 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 15 postes au troisième concours, 30 admissibles, 15 admis, 1 candidat inscrit sur liste complémentaire.

REIMS : 154 postes au concours externe, 200 admissibles, 154 admis, 4 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 5 postes au troisième concours, 20 admissibles, 5 admis et 11 candidats inscrits sur liste complémentaire.

REUNION (LA) : 153 postes au concours externe, 250 admissibles, 153 admis, 28 inscrits sur liste complémentaire ; 1 poste au concours externe spécial, 1 admissible, aucun admis  ; 33 postes au troisième concours, 94 admissibles, 33 admis, 13 candidats inscrits sur liste complémentaire.

RENNES : 137 postes au concours externe, 273 admissibles, 165 admis, 45 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 32 postes au concours externe spécial, 14 admissibles, 9 admis  ; 15 postes au troisième concours, 29 admissibles, 15 admis, 5 candidats inscrits sur liste complémentaire.

ROUEN : 165 postes au concours externe, 288 admissibles, 165 admis, 60 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 4 postes au troisième concours, 12 admissibles, 4 admis, 1 candidat inscrit sur liste complémentaire.

STRASBOURG : 149 postes au concours externe, 291 admissibles, 195 admis, 35 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 53 postes au concours externe spécial, 15 admissibles, 14 admis  ; 30 postes au troisième concours, 59 admissibles, 39 admis, 10 candidats inscrits sur liste complémentaire.

TOULOUSE : 246 postes au concours externe, 560 admissibles, 255 admis, 68 candidats inscrits sur liste complémentaire ; 10 postes au concours externe spécial, 1 admissible 1 admis.

VERSAILLES : 1 430 postes au concours externe, 484 admissibles, 424 admis ; 140 postes au troisième concours, 190 admissibles, 140 admis, 23 candidats inscrits sur liste complémentaire.

Extrait de touteduc.fr du 24.06.22

Répondre à cet article