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Retour sur vingt ans de plans de lutte contre la violence scolaire (Le Monde)

14 avril 2010

Depuis 20 ans, pas moins de neuf plans de lutte contre la violence à l’école ont été élaborés par les ministres de l’éducation nationale successifs.

Le plan Lang, lancé en mai 1992, prévoit la création de 300 postes administratifs, le recours à 2 000 professeurs appelés du contingent et noue des partenariats entre l’éducation nationale, la police et la justice. Le gouvernement incite en outre au volontariat des enseignants pour les établissements sensibles et fixe le principe d’une priorité de mutation pour les professeurs exerçant dans ces établissements.

A peine trois ans plus tard, François Bayrou annonce en mars 1995 une réduction de la taille des établissements, la création d’un fonds d’assurances pour les enseignants, la création de postes de médiateurs et la mise en service d’un numéro spécial "SOS violence". Il préconise également le développement de l’éducation civique.

Ce plan sera suivi en mars 1996 d’un deuxième volet, articulé autour de trois orientations : le renforcement de l’encadrement, les relations élèves-parents, les établissements et leur environnement. Concrètement, le plan prévoit le recours à 1 200 professeurs du contingent, la création de nouveaux postes de personnels de santé ainsi que la création des classes relais pour les élèves en difficulté.

En novembre 1997, la première phase du plan Allègre concentre des moyens supplémentaires dans dix sites expérimentaux répartis sur six académies. En 1998 et 1999, ces écoles et établissements ont bénéficié de 485 emplois d’infirmières et assistantes sociales (148 selon les chiffres du Syndicat national des enseignants du second degré, ou SNES), de 100 postes ETP de médecins scolaires, de 400 emplois ATOS, de 100 emplois de CPE (73 selon le SNES) et de 4 728 aides-éducateurs. Ce plan a été complété par trois mesures : l’aggravation des sanctions pénales encourues pour des faits de violence commis à l’intérieur d’un établissement scolaire ou à ses abords et la signature dans 14 départements d’une convention avec l’Institut national d’aide aux victimes et de médiation. En outre, ce plan mentionne un programme de partition des plus gros collèges.

La seconde phase du plan Allègre est engagée en janvier 2000. Elle prévoit la création de cinq nouvelles zones d’expérimentation dans les académies de Lille, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Versailles. Les moyens supplémentaires prévus consistent en 181 emplois d’infirmière, 107 assistants de services sociaux, 18 médecins scolaires, 100 conseillers principaux d’éducation ; 400 surveillants, 2 005 aides éducateurs et 1 028 aides au cadre de vie (emplois jeunes recrutés au niveau CAP-BEP). En outre, un millier d’emplois "adultes-relais" sont mis en place. L’aide aux victimes est par ailleurs développée. Ce dispositif est complété par une série de mesures de prévention : suivi spécifique des élèves en difficulté grâce au tutorat, aux classes-relais et aux contrats de réussite scolaire ; augmentation du nombre de classes et d’internats-relais permettant d’accueillir temporairement près de 5 500 collégiens en risque de marginalisation scolaire ; création en juin 2000 d’un comité national antiviolence constitué de magistrats, de policiers, de représentants des enseignants et des parents d’élèves ; publication de deux circulaires destinées à renforcer la discipline scolaire dans les lycées et collèges.

En juillet 2000, Claude Allègre annonce cinq nouveaux dispositifs : lancement d’une dizaine de chantiers-pilotes d’internats éducatifs destinés à accueillir des jeunes en rupture familiale ou scolaire ; inscription de 50 millions de francs dans le collectif pour la réfection d’écoles primaires ; attribution de 5 000 bourses de mérite pour des lycéens en ZEP ; confirmation de la mise en place d’"adultes-relais" pour faciliter les relations entre l’école et les quartiers ; relance des contrats éducatifs locaux afin de prendre en charge les élèves hors du temps scolaire.

En octobre 2000, Jack Lang installe le Comité national de lutte contre la violence à l’école : ce comité formule des recommandations pour une mobilisation contre la violence, instaure le logiciel Signa pour recenser tous les actes violents commis dans les écoles et diffuse un vademecum pour gérer les situations de violence.

Après une pause de plusieurs années, le plan Darcos, mis en œuvre en mai 2009, annonce la création d’"équipes mobiles de sécurité" après que Nicolas Sarkozy a plaidé pour la "sanctuarisation" des établissements, en réaction à des incidents.

A la rentrée 2009, Luc Chatel définit un "plan de sécurisation", comprenant des "diagnostics de sécurité" (pouvant aboutir au cas par cas à l’installation de clôtures et de systèmes de vidéosurveillance) et un plan de formation à la gestion de crise et à l’exercice de l’autorité devant toucher à terme 14 000 personnes.

Extrait de lemonde.fr du 10.04.10 : Retour sur vingt ans de plans de lutte contre la violence

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