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Changer l’école : du dire au faire, journée d’études d’associations au Palais du Luxembourg

29 novembre 2006

Extrait du site d’ « Education et devenir » le 29.11.06 : Journée d’études au Palais du Luxembourg

Lundi 22 Janvier 2007

« Changement démocratique de l’école : du discours aux actes »

En partenariat avec les CEMEA, le CRAP - Cahiers pédagogiques, la FCPE, la PEEP et la Ligue de l’Enseignement.

L’école est une réalité diverse et contrastée : les différences sont induites par la géographie, par les populations accueillies et par les effets de l’orientation dans les diverses voies de formation. Dans le domaine des pratiques d’enseignement les variations sont sensibles du fait de l’émergence de nouvelles formes de travail pour les enseignants et les élèves, selon qu’elles ont été plus ou moins appropriées et développées par les établissements.
Mais, en raison du manque de continuité dans les politiques éducatives, chaque tentative de déstabilisation des noyaux durs (emplois du temps souples, différenciation des groupes d’apprentissages, projets pluridisciplinaires...) se solde par une normalisation progressive qui fait perdre ainsi une part de leur force d’innovation aux pratiques nouvelles, rabote les divergences par rapport au système ancien qui acquiert dans l’opération une sorte de légitimité puisée dans sa pérennité. Les avancées pédagogiques sont cantonnées à la périphérie de l’organisation scolaire sur laquelle elles ont d’ailleurs des effets contradictoires : elles contribuent à sa pérennité en la rendant relativement acceptable mais elles contribuent à sa mise en question en saturant l’espace et le temps scolaire et en interrogeant la cohérence du système.

Au cours des vingt dernières années, la société française a globalement adressé une demande conservatrice au système éducatif. De nombreux intellectuels considèrent que seules sont bonnes les pratiques d’enseignement qui leur ont permis de devenir ce qu’ils sont. Les classes moyennes sont dans l’ensemble soucieuses de défendre les avantages que leur accorde la démocratisation quantitative du second degré. Quant aux classes populaires, elles ont, en majorité, intériorisé les valeurs du système qui justement les pénalise. De sorte que les initiatives réellement novatrices n’ont que rarement soulevé l’enthousiasme des bénéficiaires, parents, enfants... et donc des politiques dépendants de l’opinion.

La volonté de réformer l’école est donc ambiguë. Malgré des effets d’annonce, peu de réformes arrivent à leur terme. Mais l’accumulation de mesures d’inspirations différentes finissent par constituer un ensemble traversé par des incohérences. Les réformes semblent ignorer les logiques pratiques, à l’œuvre dans le travail éducatif. Le changement décrété modifie arbitrairement, aux yeux des acteurs, les règles du jeu et provoque les résistances que dénonce ensuite le politique. La prétention à réformer n’est donc jamais que l’affirmation d’un rapport de force temporaire.

Le double processus de décentralisation et de déconcentration, engagé en France et assumé avec des fortunes diverses par les gouvernements successifs, pose de façon urgente le problème la sortie d’une logique de pilotage par une autorité unique et la mise en œuvre de niveaux de régulation intermédiaires de l’action publique en matière d’éducation. Il s’agit, à la fois, de réaliser un ajustement aux besoins différenciés des populations d’élèves et de préserver la cohérence du système. Les mesures récentes concernant le financement de la scolarité des élèves de l’enseignement privé par les communes, la création des établissements « Ambition réussite » à côté des REP, la mise en cause de la carte scolaire par de futurs candidats à l’élection présidentielle ouvrent des débats dont l’enjeu final dépasse le fonctionnement de l’école interroge notre conception de la démocratie.

En cette période pré-électorale, la Journée du Sénat ouvre le débat sur la possibilité de penser des alternatives aux évolutions en cours et la nécessaire réconciliation de l’école avec elle-même et avec son histoire, préalable indispensable à la compréhension du présent.

Françoise Clerc, Université Lyon 2

Le programme (au bas de la page)

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